RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (10)
4.1- ODD 9 : Construire une
infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation inclusive et
durable et favoriser l'innovation
|
9.1
Mettre en place une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente,
y compris une infrastructure régionale et transfrontière, pour favoriser le
développement économique et le bien-être de l'être humain, en privilégiant un
accès universel, financièrement abordable et équitable
9.2
Promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et, d'ici à 2030,
augmenter nettement la contribution de l'industrie à l'emploi et au produit
intérieur brut, en fonction du contexte national, et la multiplier par deux
dans les pays les moins avancés
9.5
Renforcer la recherche scientifique, perfectionner les capacités
technologiques des secteurs industriels de tous les pays, en particulier des
pays en développement, notamment en encourageant l'innovation et en
augmentant nettement le nombre de personnes travaillant dans le secteur de la
recherche -développement pour 1 million d'habitants et en accroissant les
dépenses publiques et privées consacrées à la recherche-développement d'ici à
2030
|
Cible 9.1 : Mettre en
place une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente, y compris
une infrastructure régionale et transfrontière, pour favoriser le développement
économique et le bien-être de l'être humain, en privilégiant un accès
universel, financièrement abordable et équitable
Les
données révèlent que les résultats en matière d’accès aux infrastructures de
qualité restent mitigés. L’indice d’état du réseau routier affiche une
évolution erratique globalement baissière la période 2015-2018, passant de 73%
à 52,2%. Cette situation dénote de l’état d’impraticabilité du réseau routier
béninois dans son ensemble, avec des disparités qui s’observent d’un
département à un autre et surtout dans la partie septentrionale du pays.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Indice d’état du réseau routier
|
73
|
46
|
37
|
52,2
|
Trafic fret total (Tonne)
|
-
|
-
|
1 822 022
|
1 970 487
|
Trafic passagers au départ des aéroports
du Bénin (Nombre)
|
260 555
|
253 670
|
249 337
|
249 382
|
Trafic de marchandises au port (Tonne)
|
10 547 445
|
8 701 403
|
9 439 933
|
10 284 451
|
Taux d’accidentologie lié à l’état des
infrastructures routières
|
9,0
|
9,0
|
-
|
-
|
Temps moyen de séjour des navires au port
|
6,04
|
6,0
|
6,4
|
-
|
Source : DPP/MIT, Mai
2019
Ceci
est dû à la non réalisation de la campagne d’entretien du réseau routier en
2016, 2017 et 2018, avec pour corollaire la dégradation poussée des
infrastructures routières. En effet, le linéaire de routes revêtues,
réhabilitées ou traitées en entretien périodique est passé de 100 km en 2017 à
45,2 km en 2018 par rapport à une cible de 300 km.
Même
s’il est observé une amélioration de la situation en 2018, en comparaison aux
situations de 2016 (46%) et 2017 (37%), cette amélioration n’est pas à la
hauteur des attentes de 2018 (60%) dans le cadre de la mise en œuvre du PC2D.
Cette amélioration est imputable aux travaux d’aménagement des pistes rurales
dont le linéaire est passé de 4 958,15 Km en 2017 à 6 311 Km en 2018, grâce à
la mise en œuvre du programme d’urgence de réfection des routes et pistes
rurales, au fond d’appui au développement des communes et au programme d’appui
au sous-secteur du transport rural pour un linéaire de 1500 km.
Malgré cette situation, le taux d’accidentologie
lié à l’état des infrastructures routières est resté stable autour de 9% entre
2015 et 2016. Par ailleurs, l’état d’impraticabilité des voix n’est pas resté
sans conséquence sur les usagers de la route. Ainsi, sur la période 2015-2017,
17 642 cas d’accidents de la route ont été enregistrés par les services du
Centre
National de Sécurité Routière (CNSR), causant 14 029 blessés et 1 939
tués.
Année
|
Nombre d’accidents enregistrés
|
Nombre de victimes blessées
|
Nombre de victimes tuées
|
2015
|
5 992
|
5 118
|
637
|
2016
|
5 945
|
4 857
|
631
|
2017
|
5 705
|
4 054
|
671
|
TOTAL
|
17 642
|
14 029
|
1 939
|
Sources :
Centre National de Sécurité Routière (CNSR), ONG ALINAGNON, juin 2019
Sur la
période 2015-2017, le nombre d’accidents et le nombre de victimes blessées ont
connu une tendance baissière, le nombre de victimes tuées a connu une évolution
erratique marquée par une tendance haussière. Toutefois, il faut remarquer que
les accidents enregistrés ne sont pas exclusivement causés par l’état du réseau
routier. D’autres facteurs sont à la base de ces accidents. Il s’agit, entre
autres, de : (i) l’incivisme des usagers de la route ; (ii) le
mauvais état des véhicules qui circulent dans le pays ; (iii) la non
observance du code de la route et des indications des forces de sécutité ;
(iv) l’état d’ébriété des usagers de la route ; etc.
Le trafic
fret total a connu un léger accroissement de 8,15%, passant de 1 822 022
tonnes en 2017 à 1 970 487 tonnes en 2018. Le trafic passager au départ de
Cotonou a globalement baissé sur la période 2015-2018, passant de 260 555
à 249 382, avec une légère hausse de 0,018% entre 2017 et 2018.
Sur la
période 2015-2018, le trafic de marchandises au port a connu une évolution
erratique, avec une tendance relativement baissière, passant de 10,5 millions
de tonnes métriques à 10,2 millions de tonnes métriques. L’année 2017 a
enregistré une amélioration avec une hausse de 8% par rapport à 2016, avec un
trafic estimé à 9,4 millions de tonnes métriques en 2017, dont 88,0% en
importations, 9,3% en exportations et le reste en transit. En 2018, le trafic a
atteint plus de 10 millions de tonnes, à cause des transbordements supplémentaires
dus au fait que certains ports de la sous-région (comme le port du Gabon)
étaient en réhabilitation.
Le
temps moyen de séjour des navires au port a légèrement augmenté entre 2015 et
2017, passant de 6 jours en 2015 à 6,4 jours en 2017, après une légère baisse
observée en 2016. Ces résultats ne traduisent pas encore les efforts
d’investissement consentis par l’Etat béninois depuis 2015 dans la réalisation
d’infrastructures notamment dans le secteur des transports.
Cible 9.2 :
Promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et, d'ici à 2030,
augmenter nettement la contribution de l'industrie à l'emploi et au produit
intérieur brut, en fonction du contexte national, et la multiplier par deux
dans les pays les moins avancés
La
problématique de l’emploi demeure un sujet majeur dans le processus de
développement du Bénin. A cet effet, le secteur industriel devrait constituer
un réservoir prépondérant pour la population en quête du bien-être. Hélas, la proportion
d’emploi dans l’industrie manufacturière reste en deçà des attentes en
s’établissant à 15% de
l'emploi total en 2015.
L’analyse
de l’indicateur révèle que les femmes sont plus représentées dans l’industrie
manufacturière en matière d’emploi. En effet, elles sont 18,1% employés de sexe
féminin contre 12,3% employés de sexe masculin. Par contre, la proportion
d’emploi total dans l’industrie manufacturière de femmes est en dessus de la
moyenne nationale. Ainsi, on retient que le secteur industriel emploi 18,1% des
femmes employés au Bénin contre 12,3% des hommes employés.
Toutefois,
cette situation encore peu reluisante montre que des efforts sont faits pour
promouvoir le développement de l’industrie manufacturière chez les femmes.
Grâce aux efforts combinés de l’Etat et des PTFs, les projets sont mis en
œuvre, notamment dans la transformation agro-alimentaire. Ainsi, les femmes
réunis le plus souvent en groupements ou associations fabriquent des produits
tels que les jus de fruits (ananas, mangues, oranges, …), le gari, le tapioca,
l’huile rouge ou d’arachide, …. de très bonnes qualités et exportables sur les
marchés régionaux et internationaux.
Au
niveau déconcentré, l’emploi dans l'industrie manufacturière, en proportion de
l'emploi total est sujet à de fortes disparités. Ainsi, la proportion d’emploi
total dans l’industrie manufacturière du département de l’Ouémé est en dessus
(+ 5,9 point) de la moyenne nationale contrairement au département du Couffo
avec seulement 6,9% d’emploi total dans l’industrie manufacturière.
Département
|
Proportion
de l'emploi total
|
Alibori
|
8,2
|
Atacora
|
9,1
|
Atlantique
|
18,6
|
Borgou
|
14,7
|
Collines
|
11,7
|
Couffo
|
6,9
|
Donga
|
10,6
|
Littoral
|
17,5
|
Mono
|
16,3
|
Oueme
|
20,9
|
Plateau
|
18,9
|
Zou
|
17,3
|
Homme
|
12,3
|
Femme
|
18,1
|
Ensemble
|
15,0
|
Source :
EMICoV, 2015
Les
départements du Plateau, de l’Atlantique, du Littoral, du Zou, du Mono ont
également des proportions au-dessus du seuil national avec respectivement 18,9% ;
18,6% ; 17,5% ; 17,3% et 16,3% d’emploi total dans l’industrie
manufacturière. L’Alibori (8,2%), l’Atacora (9,1%), la Donga (10,6%) et les
Collines (11,7%) sont par contre des régions ou les efforts doivent plus être
consentis pour améliorer et relever le niveau d’emploi dans l’industrie
manufacturière.
Cible 9.5 : Renforcer
la recherche scientifique, perfectionner les capacités technologiques des
secteurs industriels de tous les pays, en particulier des pays en
développement, notamment en encourageant l'innovation et en augmentant
nettement le nombre de personnes travaillant dans le secteur de la
recherche-développement pour 1 million d'habitants et en accroissant les
dépenses publiques et privées consacrées à la recherche-développement d'ici à
2030
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
9.5.1 : Dépenses de
recherche-développement en proportion du PIB
|
-
|
-
|
-
|
-
|
9.5.2 : Nombre de chercheurs (équivalent
plein temps) par million d'habitants
|
-
|
-
|
137
|
137
|
Source :
Social Watch Bénin, Rapport alternatif de la société civile sur la mise en
œuvre du pc2d (2018-2021) et sur les dépenses sociales prioritaires inscrites
au budget 2019, octobre 2019
Les
actions mises en œuvre en matière de réalisation d’infrastructures ont permis
d’engager le bitumage sur toute l’étendue du territoire à travers divers
projets routiers, pour un linéaire total de 636 km et d’accroître le trafic
portuaire ressorti à 10,3 millions de tonnage en 2018 contre 9,4 millions de
tonnage en 2015, soit une progression de 9% depuis la mise en concession de la
gestion du Port autonome de Cotonou.
S’agissant
de la modernisation du réseau routier, le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs
réformes consacrées par : (i) La restructuration du Fonds Routier ;
(ii) la création de la société des infrastructures routières du bénin (SIRB) ;
(iii) la réorganisation de l’entretien routier ; (iv) la restructuration
de la gestion du Port et des aéroports.
En
termes de contribution des acteurs de la Société Civile, on note les multiples
interventions de l’ONG ALINAGON en vue de la réalisation et/ou de l’aménagement
des infrastructures routières et la baisse des cas d’accidents sur les axes
routiers.
Tableau 90 : Contribution de l’ONG ALINAGON à la réalisation et/ou
l’aménagement des infrastructures routières et à la baisse des cas d’accidents
sur les axes routiers du Bénin
Interventions/Actions réalisées
|
Cibles/ Bénéficiaires
|
Localités
|
Education à la sécurité routière de 18 000
écoliers dans les écoles primaires et collèges de la ville de Cotonou
|
Ecoliers et élèves
|
Cotonou
|
Formation de 364 enseignants sur l’organisation
de séances éducatives sur la sécurité routière
|
Enseignants
|
Cotonou, Porto-Novo, Grand-Popo
|
Création et équipement de clubs de sécurité
routière dans 32 écoles et collèges du Bénin
|
Ecoliers, élèves, enseignants et parents
d’élèves
|
Cotonou, Porto-Novo, Grand-Popo
|
Sensibilisation et formation des conducteurs de
taxi 2 et 4 roues de la ville de Cotonou
pour la protection des personnes handicapées dans la circulation
|
· Conducteur de taxi 2 et 4 roues
· Responsables d’association de personnes handicapées
|
Cotonou
|
Education à la sécurité routière dans les
écoles primaires, collèges et Universités.
|
· Ecoliers
· Elèves et étudiants
· Enseignants et parents d’élèves
|
Cotonou, Porto-Novo, Grand-Popo, Parakou
|
Installation de club de sécurité routière et de
dispositifs de protection devant les écoles
|
· Ecoliers
· Elèves et étudiants
· Enseignants et parents d’élèves
|
Cotonou, Porto-Novo, Grand-Popo, Parakou
|
Appui aux piétons pour la traversée de la route
|
· Ecoliers, Elèves
· Personnes handicapées
· Femmes, Etc.
|
Cotonou , Porto-Novo,
Abomey-Calavi, Bohicon, Parakou
|
Plaidoyer
et sensibilisation des autorités pour faciliter le déplacement des
piétons et des personnes handicapées (PH) sur les trottoirs dans la ville de
Cotonou
|
· Autorités locales de la ville de Cotonou
· Responsable du Ministère du Cadre de Vie
|
Cotonou
|
Plaidoyer en direction des autorités pour
l’aménagement des passages riverains de la voie Cotonou-Calavi comme piste
cyclable
|
· Autorités locales
· Autorités en charge des transports terrestre
|
Cotonou
|
Sensibilisation des usagers de 2 roues des
villes de Cotonou et Calavi pour le respect des couloirs de circulation
|
· Usagers de 2 roues
|
Cotonou et Calavi
|
Appui à l’élaboration d’un plan d’action annuel
de la sécurité routière des personnes handicapées dans le 5ème arrondissement de
Porto-Novo
|
· Autorités locales
· Conducteurs
· PH, Piétons, femmes
|
Porto-Novo
|
Source :
ONG ALINAGON, juin 2019
Pour
les acteurs de la société civile, les différentes réformes et mesures
entreprises portent sur : (i) l’extension du réseau routier ; (ii) la
construction et la réfection de pistes rurales ; (iii) la modernisation de
l’aéroport international de Cadjèhoun ; et (iv) la modernisation de la
plateforme portuaire. Pour améliorer la productivité de ces infrastructures,
des réformes telles que la suppression du visa pour les ressortissants
africains, la délivrance de visa en ligne (e-visa) et le partenariat avec le
port d’Anvers pour la gestion du Port Autonome de Cotonou ont également été
opérées. La concrétisation de certains autres projets gouvernementaux tels que
la construction de l’aéroport de Glo-Djigbé, la relance de la reconstruction
des chemins de fer Cotonou-Niamey et les nombreux projets de construction de
routes sont de bonnes perspectives pouvant favoriser la réalisation de cette
cible de l’ODD 9.
Le
manque d’entretien des infrastructures et la faiblesse du niveau des infrastructures
d’assainissement pluvial notamment dans les principales villes sont des
contraintes majeures qui peuvent entraver l’atteinte de l’ODD 9. En effet, les
temps de pluie sont marqués par de fortes inondations dans les quartiers de la
capitale économique.
Les
infrastructures routières dans les villes sont très peu adaptées à forte
densité. Ainsi, la circulation inter et intra ville est pénible et marquée par
de très longues files d’embouteillage accentuées aux heures de pointes. Le
temps moyen d’attente dans les embouteillages excède l’heure surtout avec des
cas de pannes de véhicules et d’accidents de circulation.
Par
ailleurs, il faut déplorer le comportement des populations béninoises face aux infrastructures
publiques. A cet effet, les réformes doivent être mises en œuvres dans le
secteur des transports terrestres pour réduire les multiples cas d’accidents de
circulation causés par les gros porteurs qui dégradent sensiblement les
infrastructures routières de nos villes et campagnes.
(i)
la diversification des ressources du Fonds
Routier ;
(ii)
l’opérationnalisation du nouveau cadre
institutionnel avec la création de la société de gestion des infrastructures
routières du Bénin ;
(iii)
la poursuite et l’intensification des actions
relatives au contrôle de la charge à l’essieu ;
(iv)
la professionnalisation des PME intervenant
dans le sous-secteur des transports
(v)
de finaliser et de mettre en service l’aéroport de
Tourou
(vi)
de poursuivre les travaux de réfection et
d’aménagement de l’aéroport de Cotonou et
(vii)
de rendre
effectif le projet de construction de l’aéroport de Glo-Djigbé.
(viii)
la poursuivre la rénovation et la modernisation des
infrastructures portuaires notamment celles de Cotonou
(ix)
la poursuivre l’aménagement de la route des pêches ;
(x)
le développement des programmes immobiliers
d’habitat social et économique ;
(xi)
l’opérationnalisation du Programme ASPHALTAGE
En somme, les données
révèlent que les résultats en matière d’accès aux infrastructures de qualité
restent mitigés. Le trafic fret total a connu un léger accroissement de 8,15%,
passant de 1 822 022 tonnes en 2017 à 1 970 487 tonnes en 2018. Le
trafic passager au départ de Cotonou a globalement baissé sur la période
2015-2018, passant de 260 555 à 249 382, avec une légère hausse de
0,018% entre 2017 et 2018. Le trafic de marchandises au port a connu une
évolution erratique, avec une tendance relativement baissière, passant de 10,5
millions de tonnes métriques en 2015 à 10,2 millions de tonnes métriques en
2018 causant des transbordements supplémentaires dus au fait que certains ports
de la sous-région (comme le port du Gabon) étaient en réhabilitation. Le temps
moyen de séjour des navires au port a légèrement augmenté entre 2015 et 2017,
passant de 6 jours en 2015 à 6,4 jours en 2017, après une légère baisse
observée en 2016.
La
problématique de l’emploi demeure un sujet majeur dans le processus de
développement du Bénin. A cet effet, le secteur industriel devrait constituer
un réservoir prépondérant pour la population en quête du bien-être. Hélas, la
proportion d’emploi dans l’industrie manufacturière reste en deçà des attentes
en s’établissant à 15% de
l'emploi total en 2015.
Plusieurs
réformes ont été mises en œuvre. Toutefois, le manque d’entretien des
infrastructures et la faiblesse du niveau des infrastructures d’assainissement
pluvial notamment dans les principales villes sont des contraintes majeures qui
peuvent entraver l’atteinte de l’ODD 9.
|
10.1
D'ici à 2030, assurer progressivement et durablement une croissance des
revenus des 40 % de la population les plus pauvres à un rythme plus rapide
que le revenu moyen national
10.2
D'ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration
sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe,
de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs
origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre
10.3
Assurer l'égalité des chances et réduire l'inégalité des résultats, notamment
en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en
encourageant l'adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la
matière
|
Cible 10.1 : D'ici à
2030, assurer progressivement et durablement une croissance des revenus des 40
% de la population les plus pauvres à un rythme plus rapide que le revenu moyen
national
Deux indicateurs
ont été priorisés pour apprécier les progrès vers l’atteinte de cette cible de
l’ODD 10. Il s’agit : (i) du taux de croissance des dépenses des ménages
par habitant pour les 40 % de la population les plus pauvres ; et (ii) du
taux de croissance des dépenses des ménages par habitant pour l'ensemble de la
population.
D’après les résultats
de l’EMICOV 2015, le taux de croissance des dépenses des ménages par habitant
pour les 40% de la population les plus pauvres s’est établi à 19,9% en 2015.
Cette situation montre que les ménages les plus pauvres trouvent de plus en
plus les ressources indispensables à la satisfaction de leurs dépenses.
Toutefois, cette situation peut également générer une accentuation de la
sévérité de la pauvreté. En effet, si la quasi-totalité des maigres ressources
des populations les plus pauvres sont orientées vers les dépenses de santé, d’éducation,
de lutte contre les effets négatifs des changements climatiques, etc…, l’impact
des projets programmes mis en œuvre seront peu perceptibles.
S’agissant de la
répartition suivant le sexe, on constate avec que les femmes sont les plus
touchées par les projets programmes mis en œuvre. Alors que le taux de
croissance des dépenses des ménages par habitant pour les 40% de la population
les plus pauvres est de 13,9% chez les ménages dirigés par les hommes, celui
des ménages dirigés par les femmes est de 50,9%. Cette grande disparité montre
que les ménages dirigés par les femmes ont connu le plus une augmentation des
dépenses.
Tableau 91 : Taux de croissance des dépenses des ménages par habitant pour
les 40 % de la population les plus pauvres
Département
|
Situation en
2015
|
Alibori
|
49,2
|
Atacora
|
-16,6
|
Atlantique
|
12,9
|
Borgou
|
71,3
|
Collines
|
3,4
|
Couffo
|
48,7
|
Donga
|
6,8
|
Littoral
|
48,3
|
Mono
|
27,2
|
Ouémé
|
13,0
|
Plateau
|
18,0
|
Zou
|
8,3
|
Homme
|
13,9
|
Femme
|
50,9
|
Ensemble
|
19,9
|
Source : INSAE,
EMICoV 2015, juillet 2019
Les mesures
d’accompagnement des ménages les plus pauvres notamment des ménages dirigés par
les femmes ont certes donné de bons résultats, toutefois une accentuation de
l’identification des ménages vulnérables et une efficace politique
l’opérationnalisation de la protection sociale devrait accroitre le bien-être
de tous.
L’analyse de
l’indicateur au niveau spatial a révélé que le taux d’accroissement des
dépenses des ménages par habitant pour les 40 % de la population les plus
pauvres est assez élevé dans plusieurs départements. Le département du Borgou
avec 71,3% de croissance des dépenses des ménages par habitant pour les 40% des
populations les plus pauvres surpasse largement le taux de croissance moyen
national. Par ailleurs, le taux de croissance des dépenses des ménages par
habitant pour les 40 % de la population les plus pauvres des départements de
l’Alibori, du Couffo et du Littoral sont presque semblables à la situation au
niveau national.
Contrairement aux
autres départements, les dépenses des ménages par habitant des 40 % de la
population les plus pauvres de l’Atacora ont connu une baisse de 16,6%. Si
cette tendance est confirmée sur les prochaines années, les mesures
particulières doivent être engagées dans la région pour accélérer la lutte
contre la pauvreté, notamment en ce qui concerne l’accroissement des dépenses des
plus pauvres.
En considérant
l’ensemble de la population, le taux de croissance des dépenses des ménages par
habitant est nettement plus faible de celui des 40% les plus pauvres. En effet,
le taux de croissance des dépenses des ménages par habitant pour l’ensemble de
la population s’est établi à 9,9% soit une diminution de près de 10 points en
comparaison au taux de croissance des dépenses évalué sur les 40% des ménages
les plus pauvres.
Tableau 92 : Taux de croissance des dépenses des ménages par
habitant pour l’ensemble de la population
Sexe
|
Situation
en 2015
|
Homme
|
14,3
|
Femme
|
-2,4
|
Ensemble
|
9,9
|
Source : INSAE,
EMICoV 2015, juillet 2019
La situation de
l’indicateur est presque similaire s’agissant des ménages dirigés par les
hommes. Mais, au niveau des ménages dirigés par les femmes, on note un taux de
croissance négatif (-2,4%) des dépenses des ménages par habitant pour
l’ensemble de la population contre un très fort taux de croissance des dépenses
(50,9%) évalué sur les 40% des ménages les plus pauvres.
Cible 10.2 : D'ici à
2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale,
économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur
handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de
leur religion ou de leur statut économique ou autre
En
matière de dépense par tête, les données de l’Institut National de la
Statistique et de l’Analyse Economique montre qu’en moyenne, un béninois
dépense environ 304 688. En 2015, la dépense par tête au Bénin peut varier
ente 3 500 (Valeur Minimum) à 6 841 780 (Valeur Maximale). Ces
indicateurs révèlent que les plus nantis font près de 2000 fois la dépense du
pauvre. Cette disparité pourrait s’accentuer si les projets sociaux en cours de
mise en œuvre ne sont pas efficacement orientés vers les couches les plus
défavorables.
Médiane
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
193 301,66
|
304 668,86
|
3 500,00
|
6 841 760,71
|
Source :
INSAE, EMICoV 2015, juillet 2019
En
2015, l’évaluation de la dépense montre que la dépense médiane par tête s’élève
à environ 193 301. Cette donnée prouve que plus de la moitié des béninois
ont une dépense par tête inférieure à la moyenne des dépenses par tête.
S’agissant
du revenu, on note en général qu’environ 23,1% des béninois vivent avec moins
de la moitié du revenu médian. Cette situation vient confirmer la faiblesse du
niveau de revenu des populations béninoises et constitue un handicap majeur au
développement économique.
La
plus faible proportion de personnes vivant avec moins de la moitié du revenu
médian se retrouve dans le département du Littoral avec seulement 4,2% suivi du
département de l’Atlantique avec 10,3%. Les départements de la Donga et de
l’Atacora sont les plus touchés avec respectivement 34,0% et 33,9% de personnes
vivant avec la moitié du revenu médian.
Lorsqu’on
considère la répartition par sexe du chef de ménage, il ressort que les ménages
dirigés par les hommes sont les plus touchés par la pauvreté comme signalé plus
haut. En effet, 23,8% des ménages dirigés par des hommes vivent avec moins de
la moitié du revenu médian contre 19,2% pour les ménages dirigés par les
femmes.
Les
données montrent la proportion de personnes vivant avec moins de la moitié du
revenu médian évolue suivant une tendance en « cloche » ou en
« U renversé » en fonction de l’âge du chef de ménage. En effet,
entre 15 et 34 ans, le risque de vivre avec moins de la moitié du revenu médian
augmente avec l’âge du chef de ménage tandis que la situation s’améliore au fur
et à mesure que le chef de ménage prend l’âge à partir de 45 ans. En effet, à
partir de 45 ans la proportion de personnes vivant avec moins de la moitié du
revenu médian diminue progressivement pour atteindre 22,1% à 60 ans et plus. Les
personnes situés dans la tranche d’âge 35-44 ans sont les plus touchés avec une
proportion supérieure à moyenne nationale.
Caractéristiques
|
Situation
en 2015
|
|
Département
|
Alibori
|
29,5
|
Atacora
|
33,9
|
|
Atlantique
|
10,3
|
|
Borgou
|
31,4
|
|
Collines
|
21,8
|
|
Couffo
|
28,9
|
|
Donga
|
34,0
|
|
Littoral
|
4,2
|
|
Mono
|
22,0
|
|
Ouémé
|
14,1
|
|
Plateau
|
19,4
|
|
Zou
|
28,4
|
|
Sexe
du CM
|
Masculin
|
23,8
|
Féminin
|
19,2
|
|
Groupe
d'âge
|
Moins
de 25 ans
|
18,4
|
25 -
34 ans
|
22,3
|
|
35 -
44 ans
|
25,1
|
|
45 -
59 ans
|
22,4
|
|
60
ans et plus
|
22,1
|
|
Ensemble
|
23,1
|
Source :
INSAE, EMICoV 2015, juillet 2019
Cible 10.3 : Assurer
l'égalité des chances et réduire l'inégalité des résultats, notamment en
éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en encourageant
l'adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière
Pour
cette cible, un seul indicateur a été priorisé. Toutefois, sur la période
2015-2018, il n’existe pas de données pouvant permettre d’apprécier les progrès
vers l’atteinte de cette cible de l’ODD 10.
De
l’avis de certains acteurs de la société civile, différentes stratégies sont
adoptées dans le cadre de la réduction des inégalités au niveau de l’ensemble
des couches de la population. Il s’agit, entre autres, de : (i) la
promotion de la participation des minorités et des groupes traditionnellement
sous-représentés aux processus de consultation publique et aux fonctions
publiques électives ; et (ii) la mise en place des pratiques exemplaires
en termes d’égalité et de non-discrimination. Pour ces derniers, les efforts
dans l’organisation des concours crédibles et transparents et l’annulation de
ceux frauduleux, assortis de la poursuite des auteurs et complices, constituent
des aspects qui ont été améliorés pour un rééquilibre des chances au niveau de
l’ensemble de la population.
Pour
d’autres acteurs de la société civile, aucune initiative n’a été prise pour
impliquer les minorités dans le processus de développement.
L’écart
entre le revenu des couches les pauvres et les plus riches est une la
principale contrainte à l’atteinte de l’ODD 10. En effet, les données issues de
l’Enquête Modulaire intégrée sur les Conditions de vie des Ménages, édition
2015 ont montré que les plus nantis font près de 2000 fois les dépenses des
plus pauvres. Les dépenses des personnes les plus riches sont le plus souvent
orientées vers la consommation de luxe ne profitant par toujours aux
populations les plus pauvres. Parallèlement, les dépenses des personnes les
plus vulnérables sont orientées vers l’éducation, la santé, la lutte contre les
effets des changements climatiques, ….
-
Améliorer le niveau de revenus des couches les plus
vulnérables ;
-
Promouvoir les activités génératrices de revenus pour les
personnes les plus vulnérables en particulier les femmes ;
-
Renforcer l’efficacité de la mise en œuvre de la
PHPS ;
-
Renforcer l’adaptation des plus pauvres aux effets
négatifs des changements climatiques ;
En
somme, en 2015, les ménages les plus pauvres trouvent de plus en plus les
ressources indispensables à la satisfaction de leurs dépenses. Toutefois, cette
situation peut également générer une accentuation de la sévérité de la pauvreté
si la quasi-totalité des maigres ressources des populations les plus pauvres
sont orientées vers les dépenses de santé, d’éducation, de lutte contre les
effets négatifs des changements climatiques, etc…. Alors que le taux de
croissance des dépenses des ménages par habitant pour les 40% de la population
les plus pauvres est de 13,9% chez les ménages dirigés par les hommes, celui
des ménages dirigés par les femmes est de 50,9%. Cette grande disparité montre
que les ménages dirigés par les femmes ont connu le plus une augmentation des
dépenses avec des disparités au niveau départemental et communal
En considérant
l’ensemble de la population, le taux de croissance des dépenses des ménages par
habitant s’est établi à 9,9%, soit une diminution de près de 10 points en
comparaison au taux de croissance des dépenses évalué sur les 40% des ménages
les plus pauvres. En matière de dépense par tête, les
données révèlent qu’en moyenne, un béninois dépense environ 304 688 F CFA,
avec plus de la moitié des béninois ayant une dépense par tête inférieure à la
moyenne nationale des dépenses par tête. Cette situation vient confirmer la
faiblesse du niveau de revenu des populations béninoises et constitue un
handicap majeur au développement économique.
|
12.2
D'ici à 2030, parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle
des ressources naturelles
12.5
D’ici à 2030, réduire nettement la production de déchets par la prévention,
la réduction, le recyclage et la réutilisation
12.7
Promouvoir des pratiques durables dans le cadre de la passation des marchés
publics, conformément aux politiques et priorités nationales
12.8 D'ici
à 2030, faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde, aient
les informations et connaissances nécessaires au développement durable et à
un style de vie en harmonie avec la nature
|
Cible 12.2 : D'ici à 2030, parvenir à une gestion
durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles
Au
cours de la période 2015-2018, la situation de la consommation de matière et
celle de la consommation intérieure de matière par habitant n’ont pu être
retracée faute de données.
Cible 12.5 : D’ici à 2030, réduire nettement la
production de déchets par la prévention, la réduction, le recyclage et la
réutilisation
Le taux
de recyclage national est l’indicateur de suivi retenu pour apprécier les
efforts de réduction de la production de déchets par la prévention, la
réduction, le recyclage et la réutilisation. Toutefois, sur la période
2015-2018, aucune production statistique n’a été faite dans ce sens. Certes,
des efforts sont faits, mais, en absence de données, la situation ne saurait
être décrite réellement.
Par
ailleurs, l’’indicateur proxy qui était utilisé est le "taux de recyclage
des déchets". Les données permettant d’apprécier l’évolution de ce dernier
indicateur ne sont pas aussi disponibles.
Cible 12.7 : Promouvoir des pratiques durables dans le
cadre de la passation des marchés publics, conformément aux politiques et
priorités nationales
L’indicateur
retenu au niveau national pour suivre les progrès de cette cible est le nombre
de pays mettant en œuvre des politiques et plans d'actions en faveur des
pratiques durables de passation des marchés publics. A bien analyser l’intitulé
de cet indicateur et ce qui attendu de la cible, cet indicateur, bien que
pertinent pour rendre compte de la situation au plan international, mérite
d’être domestiqué. A cet effet, il serait intéressant de suivre le nombre
d’institutions (ministères, communes et autres) mettant en œuvre des stratégies
(politiques et plans d'action en faveur des pratiques durables de passation des
marchés publics. Une fois cet indicateur suivi au niveau national, il serait
plus aisé de rendre compte des progrès au plan international. Par ailleurs, tel
que l’indicateur est formulé, il serait difficile de rendre compte de ce
qui a été fait dans ce sens.
Toutefois,
de l’avis des OSC, 60% des marchés publiques réalisés au cours de la période
2015-2018 respectent les normes de pratique durable de passation des marchés
publiques. Néanmoins, il sera important de clarifier la méthodologie utilisée
par les OSC et d’en inspirer pour documenter cet indicateur et faciliter son
suivi au cours des années à venir.
Cible 12.8 : D'ici à 2030, faire en sorte que toutes
les personnes, partout dans le monde, aient les informations et connaissances
nécessaires au développement durable et à un style de vie en harmonie avec la
nature
De
l’analyse des filières de formation des différentes entités des universités
publiques du Bénin contenues dans les différents annuaires statistiques obtenus
par la mission, il est aisé de remarquer que seule l’Université d’Abomey-Calavi
forme dans les filières liées à l’environnement au sein de huit (08)
différentes entités que sont le CIFRED, le CIPMA, l’EPAC, la FASHS, la FAST, la
FSA, l’IGATE et l’INE. Au total, dix (10) filières liées à l’environnement y
sont recensées.
De
plus en plus, les étudiants s’intéressent à la problématique de l’environnement
ce qui induit une augmentation conséquente du nombre d’étudiants inscrits en
dernière année dans les filières liées à l’environnement. Le nombre d’étudiants
en fin de cycles est passé de 432 étudiants (année académique 2013-2014) à 616
étudiants (année académique 2016-2017) avec un pic de 1 174 étudiants obtenu au
cours de l’année académique 2015-2016.
Entités
|
Filières
|
CIFRED
|
Environnement, Hygiène et Santé
|
CIPMA
|
Océanographie Physique et Applications
|
EPAC
|
Génie de l’Environnement
|
FASHS
|
Aménagement du Territoire
|
Gestion de l'Environnement
|
|
FAST
|
Energies Renouvelables et Systèmes
Energétiques
|
FSA
|
Aménagement et Gestion des
Ressources Naturelles
|
Gestion des Ressources Naturelles
et de la Biodiversité
|
|
IGATE
|
Evaluation Environnementale et
Sociale
|
INE
|
Management Environnemental et
Qualité des Eaux
|
Source :
Extrait des annuaires statistiques de l’UAC, juin 2019
Au
total, sur la période 2014-2017, 2 752 étudiants sont inscrits en
dernière année de formation dans le domaine d'environnement. D’un niveau à un
autre, le nombre d’inscrits baisse et passe de 1 337 étudiants inscrits en
dernière année de licence à 824 étudiants inscrits en dernière année de master,
puis à 591 étudiants inscrits en dernière de thèse.
Tableau 96 : Nombre d'étudiants inscrits
en dernière année de formation dans le domaine d'environnement
Niveau
|
2013-2014
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
Total
|
Licence
|
254
|
273
|
498
|
312
|
1 337
|
Master
|
85
|
153
|
423
|
163
|
824
|
Doctorat
|
93
|
104
|
253
|
141
|
591
|
Total
|
432
|
530
|
1 174
|
616
|
2 752
|
Source :
Calcul des auteurs sur la base des données des annuaires statistiques de l’UAC,
juin 2019
S’agissant
du nombre d'écoles (écoles, collèges et lycées) ayants des projets d'éducation
au développement durable (plantation d'arbres, école verte,), les données
n’existent pas pour apprécier l’évolution de la situation dans le temps.
Toutefois, certaines OSC développement des projets d’éducation au développement
durable dans les écoles primaires et collèges. Ces initiatives doivent être
encouragées et documentées.
Le
cadre de mise en œuvre sera analysé en tenant compte des cadres législatif,
institutionnel, politico-stratégique
S’agissant
du cadre législatif, le Bénin dispose de plusieurs documents législatifs favorable
à la prise en compte des aspects liés à la protection de l’environnement dans
les projets et programmes de développement. Il s’agit de la loi fondamentale,
la Constitution du 11 décembre 1990 en son article 27 ; (ii) la loi
n°98-030 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République
du Bénin en ses articles 4, 5 6 et 7 ; (iii) la loi n° 97-029 du 15
janvier 1999 portant sur l’organisation des Communes en République du Bénin en
son article 82 ; (iv) la « charte nationale de gouvernance
environnementale » ; (v) le du Code de l’aménagement et de
l’urbanisme ; le code de la construction et de l’habitat ; (vi) la
loi sur l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables ; et
(vii) la loi sur la Protection de l’État
contre l’importation des déchets étrangers au Bénin
En ce
qui concerne le cadre institutionnel, le Bénin dispose d’un Ministère du Cadre
de Vie et du Développement Durable (MCVDD). Ce ministère est responsable de
l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques environnementales
nationales, et veille à ce que les programmes et projets mis en œuvre soient
conformes aux dispositions légales. Dans le domaine spécifique de la protection
de l’environnement, le Bénin dispose de plusieurs structures dont les
responsabilités favorisent la mise en œuvre des politiques de protection de
l’environnement. Il s’agit de la Direction Générale de l’Environnement (DGE),
du Fonds National pour l’Environnement et le Climat (FNEC), l’Agence Béninoise pour
l’Environnement (ABE),... Ce cadre institutionnel se trouve renforcé par le
processus de la décentralisation qui a consacré en 1999, la création de 77
communes, ayant à charge le développement local, devront inscrire les
préoccupations d’ordre environnemental au rang des défis majeurs à relever au
niveau communal.
Pour
ce qui est du cadre politico-stratégique, au niveau international, le Bénin a
ratifié la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques
(CCNUCC) en juin 1994, le Protocole de Kyoto en février 2002 et l’Accord de
Paris en 2016. En prenant part aux réunions internationales dont les
Conférences des Parties (COP), le Bénin a ratifié les trois Conventions de Rio
1992 et plusieurs protocole et accords sur les changements climatiques.
Sur le
plan national, plusieurs documents de politiques et programmes ont un potentiel
important à faire avancer le développement durable. Il s’agit : (i) des
études nationales des perspectives à long terme (NLTPS) - Bénin Alafia
2025 ; (ii) de la Stratégie Nationale de Mise en œuvre de la CCNUCC
élaboré ; (iii) du projet d’appui scientifique au processus de plans
nationaux d’adaptation au Bénin (PAS-PNA) (iv) de la stratégie de développement
à faible intensité de carbone et résilient aux changements climatiques
2015-2025 ; (v) du Programme Stratégique de Réduction de la Vulnérabilité
et d’Adaptation aux Changements Climatiques en Afrique de l’Ouest,
conjointement développé par la CEDEAO et l’UEMOA ; (vi) du Programme
d’Actions du Gouvernement (PAG) 2017-2021 ; (vii) de la Déclaration de
Politique Nationale d'Aménagement du Territoire (DEPONAT) ; (viii) du Plan
d'Action Environnemental (PAE) ; (ix) du Programme d'Action National de
Lutte contre la Désertification ; (x) de la Stratégie Nationale de Lutte
contre la Pollution Atmosphérique en Zone Urbaine ; (xi) de la Politique
Forestière Nationale ; (xii) de la Stratégie Nationale et du Plan d'Action
pour la Conservation de la Diversité Biologique.
A tout
ceci, s’ajoutent : (i) l’accréditation du Fonds National pour l’Environnement
et le Climat au Fonds Vert pour le Climat ; (ii) l’adhésion du Bénin au
partenariat du NDC (en français Contributions Déterminées au Niveau
National) ; (iii) la mobilisation de ressources auprès du Fonds Vert pour
le Climat (FVC) pour la mise en œuvre en 2019 du Projet d’appui à la résilience
des communautés rurales du centre et du nord Bénin ; (iv) la promotion de
diverses mesures de lutte contre l’érosion et la pollution des côtes pour une
meilleure gestion du littoral ouest-africain ; (v) la gestion durable des
terres à travers entre autres la promotion et la diffusion des techniques de
protection et de réhabilitation des sols ; (vi) la gestion intégrée
des zones marines et côtière pour l’amélioration de la conservation des
écosystèmes marins et côtiers et l’utilisation des services
écosystémiques ; (ix) l’élaboration et l’opérationnalisation de près de
123 outils de gestion de l’environnement (documents de politiques, de
stratégie, plan d’action, document de gestion par sous-secteur) ; (x) le
renforcement de certaines communes dans la gestion des ressources naturelles,
énergétiques et du cadre de vie ; (xi) la mise à disposition d’équipements de
mesure agro-climatique et hydrologiques au profit de certaines communes ;
(xiii) la modernisation de la gestion des déchets solides ménagers dans le «
Grand Nokoué » ; la mise en place de la plateforme agroalimentaire de
l’agglomération du « Grand Nokoué ».
Cependant,
malgré cet éventail de politiques et de structures étatiques consacrées au
développement durable, la capacité des institutions étatiques à résoudre les
problèmes liés aux changements climatiques reste encore faible. Ainsi,
plusieurs ONGs se sont lancées dans la collecte des déchets dans les
concessions et dans les actions de sensibilisation des ménages. Si ces
initiatives sont à saluer, elles demeurent toutefois limitées. En effet, après
le ramassage des déchets dans les concessions, il est aisé de voir ces
structures déverser lesdites déchets dans les bas-fonds, les parcelles
abandonnées et même en pleine agglomération. La gestion desdits déchets ne
s’inscrit nullement, si ce n’est que dans certaines grandes villes comme
Cotonou, dans la chaîne de gestion des déchets [graphique 1], créatrice
d’emplois.
Spécifiquement,
dans les communes d’Athiémé et de Glazoué l’ONG GEDDA, dans le cadre de son
projet « gestion de déchets », financé par l’Ambassade des Etats-Unis,
sensibilise les ménages sur les pratiques d’hygiène environnementale et
individuelle. Cette activité vise à
éveiller la conscience des populations sur l’importance pour elles de faire
enlever les déchets produits dans leur cadre de vie afin d’améliorer
l’assainissement. L’ONG GEDDA a exécuté dans les arrondissements d'Athiémé et
Adohoun de la Commune d’Athiémé, un micro projet sur la “mobilisation des
écoliers et élèves pour la gestion des déchets solides ménagers”. Cette
activité a reçu le financement du Fonds d’Appui aux Initiatives Pédagogiques -
Nationales du Programme PRODERE AO III. Les résultats atteints se présentent
comme suit : la signature d'une Déclaration des enfants, l'acquisition de
nouvelles connaissances par les groupes cibles en matière de matière de gestion
de déchets, la mise en place de dix (10) clubs "Environnement",
l'élection de soixante-dix (70) pairs éducateurs capables d'assurer le rôle
d'ambassadeurs engagés à la cause de l'environnement, et la réalisation de cinq
(05) magazines pour l’éducation et l’évaluation des connaissances des écoliers
et élèves.
|
Au cours de l’année 2018, le
Centre de Développement Economique Local a mis en œuvre le projet « appui
à la restauration des valeurs citoyennes et culture de redevabilité chez les
jeunes[1] » dans trois établissements
scolaire de la commune de Cotonou : CEG
DANTOKPA, CEG SAINTE RITA et CEG DU LAC.
L’objectif du projet a été de Contribuer au retour des valeurs
citoyennes et à la promotion de la culture de redevabilité chez les jeunes. Au
total 128 élèves (52 filles et 76 garçons) ont été ciblés
et formés sur l’éducation citoyenne, le civisme, la participation citoyenne et
les principes de redevabilité. A travers des activités artistiques, ces
derniers ont impacté 1596 jeunes au sein de leurs
collèges et dans les quartiers environnants.
Quatre (4) autres
établissements dans le département de l’Ouémé ont été le cadre de réalisation
du projet « Ecocitoyenneté et culture de redevabilité en milieu de formation au
cours de l’année 2019[2]. Il s’agit des CEG AGUEGUES, SEME-KPODJI, DANGBO ET ADJARRA. Ce projet est mis en
œuvre par le CDEL-ONG en consortium
avec GRABE-BENIN dans l’objectif de
contribuer à la promotion de bonnes pratiques éco citoyennes en milieu de
formation en développant chez les jeunes des aptitudes et attitudes
responsables pour un cadre de vie sain.
Après les renforcements de
capacité des élèves ciblés (288, 138 filles et 150 garçons),
les effets ont été immédiats. On note principalement une prise de conscience de
ces jeunes de la gravité des problèmes environnementaux et de leurs
responsabilités en tant qu’éco citoyens dans la sauvegarde de l’environnement.
La démarche du "faire-faire" utilisée au cours
de ce projet a amené ces élèves à élaborer des mini projets d’éducation
civiques qui ont été mis en œuvre par eux-mêmes. Ainsi, au CEG1 Aguégués les
élèves ont fait des sensibilisations sur les méfaits du déboisement ; les
élèves du CEG Sèmè-Kpodji ont sensibilisé leurs pairs sur les conséquences de
l’usage abusif des sachets plastiques et ont planté des arbres pour assurer la
verdure de leur collège. La mise en terre des plants a été aussi effectuée par
les élèves des CEG1 Adjarra et Dangbo ainsi que la confection des sacs en
papier. Les campagnes d’éco-running sont périodiquement organisées par ces
jeunes élèves pour assurer la propreté des établissements.[3]
Source : Rapports
d’activités de CDEL ONG, juillet 2019
L’ODD
12 reste l’un des parents pauvres en données statistiques des 6 ODD traitant du
cadre de vie et de l’environnement. Une telle situation rend difficile
l’appréciation des progrès par endroits.
Les
contraintes à la mise en œuvre de cet objectif demeurent : (i)
l’insuffisance des sites de traitement des déchets ménagers ; (ii) la
faible budgétisation des activités environnementales dans les PTA des
Collectivités Locales ; (iii) le manque de formation adéquat pour faire
face à la dynamique de l’environnement ; (iv) le faible reboisement ;
(v) le non-respect des contrats d’enlèvement des ordures ménagères par les
parties prenantes (Mairies-Prestataires-Ménages) et leur corollaire sur
l’insalubrité de nos villes ; (vi) l’insuffisance voire l’inexistence des
agents sanitaires dans certaines communes du Bénin ; (viii) le manque de
mesures coercitives et répressives contre les indélicats environnementaux.
®
Renforcer la planification budgétaire axée sur
l’environnement ;
®
Veiller à une bonne coordination des conventions
internationales.
® Développer
un système d’information et un mécanisme de suivi-évaluation intégré tout en
s’inscrivant dans une logique d’interopérabilité des données pour le
développement durable en ligne avec l’indivisibilité et l’interconnexion des 17
ODD.
De
l’avis des acteurs de la société civile, il urge que la vulgarisation de la loi
portant interdiction de l’usage des emballages plastiques non-biodégradables
soit accélérée et que la phase répressive soit également vite déclenchée pour
permettre au pays de mettre fin à la dégradation de l’environnement. La
problématique des OGM et de la disponibilité des semences demeurent une
préoccupation de taille dans l’atteinte de l’objectif.
En
somme, pour l’ODD 12, tout comme les ODD du domaine de l’environnement, il se
pose, avec acuité, un problème de disponibilité de données, faisant de ce
secteur le parent pauvre en données statistiques. Dès lors, il a été difficile
d’apprécier les progrès vers l’atteinte des cibles. Toutefois, les quelques
données disponibles permettent de constater que, sur le plan national, seules 8
différentes entités dispensent des formations dans le domaine de
l’environnement, et toutes sont concentrées au niveau de l’Université
d’Abomey-Calavi avec au total 2 752 étudiants inscrits en dernière année de
formation dans ledit domaine sur la période 2014-2017, soit 432 étudiants pour
l’année académique 2013-2014, 1 174 étudiants pour l’année académique 2015-2016 et 616 étudiants pour l’année académique
2016-2017.
1.
PAIX
Réduire
les conflits, construire la paix et la consolider est indispensable pour
l’établissement de sociétés prospères et durables, car il ne peut y avoir de
développement sans sécurité ni de sécurité sans développement.
5.1-
ODD
16 : Promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives pour le
développement durable, permettre un accès à la justice pour tous et bâtir des
institutions efficaces, redevables et inclusives à tous les niveaux
|
16.2
Mettre un terme à la maltraitance, à l'exploitation et à la traite, et à
toutes les formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants
16.3
Promouvoir l'état de droit dans l'ordre interne et international et garantir
à tous un égal accès à la justice
16.5
Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes
leurs formes
16.6
Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à
tous les niveaux
16.9
D'ici à 2030, garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à
l'enregistrement des naissances
|
Cible 16.2 : Mettre
un terme à la maltraitance, à l'exploitation et à la traite, et à toutes les
formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants
La plupart
des enfants continuent de subir des violences et d’autres formes de tortures au
Bénin. En 2018, 90% des enfants âgés de 1 à 17 ans ont subi un châtiment
corporel ou une agression psychologique infligée par une personne s’occupant
d’eux d’après l’EDSB-V. Cette proportion, bien qu’encore alarmante, s’est
améliorée comparativement à la situation de 2014 où 95,1% des enfants âgés de 1
à 17 ans subissaient un châtiment corporel ou une agression psychologique
infligée par une personne s’occupant d’eux.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion d'enfants âgés de 1 à 17 ans ayant subi un châtiment
corporel ou une agression psychologique infligée par une personne s'occupant
d'eux au cours du mois précédent
|
95,1
|
-
|
-
|
90,0
|
Nombre de victimes de la traite d'êtres humains pour 100.000 habitants
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Nombre d'enfants victimes de la traite d'êtres humains pour 100.000
habitants
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Proportion de jeunes femmes et hommes de 18 à 29 ans ayant été
victimes de violences sexuelles avant l'âge de 18 ans
|
-
|
-
|
-
|
0,7
|
Proportion de plaintes
concernant les infractions contre les mineurs qui ont fait objet de poursuite
judiciaire
|
82,00
|
88,3
|
95,32
|
86,84
|
Source : DGCS-ODD, INSAE/EDSB-V, DPP/MJL,
juin 2019
Malgré
le vote et la promulgation de la loi portant « Code de l’Enfant en République
du Bénin », le phénomène persiste surtout dans les villes où les proportions
des enfants victimes sont légèrement plus importantes. 91,3% des enfants des
villes sont victimes contre 91% des enfants des villages et campagnes. La
proportion des enfants victimes de châtiment corporel et de torture est plus
importante à Cotonou où elle a atteint 93,8% contre 91% pour l’ensemble des
autres villes. Ceci pourrait s’expliquer par une proportion élevée des enfants
placés, communément appelés « Vidomègon » dans les villes.
La
maltraitance des enfants existe dans tous les départements dans des proportions
inquiétantes même si le phénomène est légèrement moins répandu dans les
départements du septentrion que dans les autres départements. En effet, dans les
4 départements de cette région, la proportion des enfants victimes est en deçà
des 90%. Par contre, environ 91% des enfants du Mono, 92% des enfants de
l’Ouémé, 93% des enfants du Couffo et de l’Atlantique, et 95% des enfants du
Plateau ont été victimes en 2018.
Tableau 98 : Proportion d’enfants âgés de
1 à 17ans ayant subis différentes formes de châtiments entre 2014 et 2018
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
90,8
|
89,7
|
Atacora
|
95,9
|
88,6
|
Atlantique
|
96,6
|
92,5
|
Borgou
|
94,4
|
89,7
|
Collines
|
97,8
|
88,5
|
Couffo
|
97,8
|
92,5
|
Donga
|
90,1
|
80,3
|
Littoral
|
97,3
|
89,6
|
Mono
|
98,2
|
91,4
|
Ouémé
|
90,7
|
91,5
|
Plateau
|
98,5
|
94,9
|
Zou
|
94,4
|
90,0
|
Ensemble
|
95,1
|
90,0
|
Garçon
|
-
|
90,1
|
Fille
|
-
|
89,9
|
Source :
INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Si la
proportion de femmes de 18 à 29 ans ayant été victime de violence sexuelle
reste faible, s’affichant à 0,7%, il faut souligner que le nombre de victimes
reste non négligeable. Ces violences sont plus observables dans les
départements de l’Alibori, du Borgou et du Plateau qui affichent des
proportions supérieures à la moyenne nationale.
Au
regard de l’ampleur du phénomène, des dénonciations s’observent et les auteurs
sont poursuivis devant les juridictions compétentes. Ainsi, sur la période
2015-2018, la proportion de plaintes concernant les infractions sur les mineurs
qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires a connu une tendance haussière,
passant de 82% en 2015 à 95,32% en 2017, avant de baisser pour s’établir à
86,84% en 2018.
Tableau 99 : Proportion des jeunes femmes de18 à 29 ans ayant été victimes mineurs
de violence sexuelle
Département
|
Situation en 2018
|
Alibori
|
1,4
|
Atacora
|
0,7
|
Atlantique
|
0,6
|
Borgou
|
1,4
|
Collines
|
0,4
|
Couffo
|
0,2
|
Donga
|
0,0
|
Littoral
|
0,3
|
Mono
|
0,0
|
Ouémé
|
0,0
|
Plateau
|
1,1
|
Zou
|
0,6
|
Ensemble
|
0,7
|
Source :
INSAE, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Cible 16.3 : Promouvoir
l'état de droit dans l'ordre interne et international et garantir à tous un
égal accès à la justice
Sur la
période 2015-2018, il est noté une tendance baissière de la proportion de la
population carcérale en instance de jugement qui est passée de 69% en 2015 à
57,5% en 2018, soit une baisse de plus de 13 points en 4 années. Ce résultat
est le fruit des efforts continus déployés depuis 2015 en termes de maîtrise de la détention préventive
caractérisée par la diminution de la durée de détention préventive qui est
passée de 17,27 mois en 2017 à 16,92 mois en moyenne en 2018.
Par ailleurs, il est noté des efforts de
construction et de réhabilitation des établissements pénitentiaires avec pour
conséquence l’augmentation de leur capacité d’accueil. Ainsi, le taux
d’occupation des établissements pénitentiaires s’est établi à 154,68% en 2018 contre
145,22% en 2017. Cependant, des mesures idoines doivent être prises pour
asseoir une véritable politique de réinsertion sociale des détenus et limiter
en conséquence les nombreux cas de récidivisme.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion de victimes de
violences au cours des 12 mois précédents ayant signalé les faits aux
autorités compétentes ou à d'autres mécanismes de règlement des différends
officiellement reconnus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Proportion de la population
carcérale en instance de jugement
|
69,0
|
65,6
|
62,0
|
57,5
|
Distance moyenne au TPI
|
13,42
|
13,42
|
13,42
|
13,42
|
Ratio magistrat/habitant
(pour 100 000 habitants)
|
1,42
|
1,43
|
1,35
|
1,14
|
Nombre d’opérations de la
paix et de sécurisation auxquelles le
Bénin a pris part
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Proportion des acteurs
judiciaires formés sur les dispositions de code de procédure
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Taux de satisfaction des
justiciables
|
0,7
|
-
|
-
|
-
|
Nombre de contingents envoyés
par an dans les pays en conflits (homme)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source :
DGCS-ODD, DPP/MJL, INSAE, EMICoV 2015, juin 2019
Le
ratio magistrat/habitant est passé de 1,42 pour 100 000 habitants à 1,14 pour
100 000 habitants entre 2015 et 2018. Cette
détérioration continue sur la période sous revue s’explique par l’accroissement
de la population et la réduction de l’effectif des magistrats due, entre
autres, aux départs à la retraite. Cette situation traduit bien l’insuffisance
du personnel dans les cours et tribunaux entrainant une surcharge de travail
pour les acteurs judiciaires en place.
Les conséquences sont énormes sur le traitement
des dossiers avec la lenteur décriée par les justiciables par rapport aux
procédures. Ainsi, la durée moyenne des procédures d’instruction s’est allongée
entre 2017 (60,40 mois) et 2018 (62,11 mois). Cet état de chose pourrait
s’améliorer avec l’intégration des soixante-dix-sept (77) auditeurs de justice
au corps des magistrats après leur formation.
S’agissant
de la distance moyenne aux tribunaux de première instance, elle s’est
stabilisée autour de 13,42 Km sur la période 2015-2018.
Cible 16.5 : Réduire
nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes
Dans le
cadre du renforcement du dispositif de lutte contre la corruption, il a été
retenu l’indicateur « taux de dossiers de corruption transmis à la justice
et vidés ». Au 31 décembre 2018, on note une amélioration de la valeur de cet
indicateur qui est de 23,08% contre 15,71% en 2017. Cependant, la valeur de
30,85% n’a pas pu être atteinte.
Par
ailleurs, la pratique des actes de pot de vin reste peu observée au Bénin. En
effet, seulement 2,4% de la population ont souligné en 2015 avoir eu affaire à
un agent public auquel elles ont versé un pot de vin ou qui leur en a demandé. Des
disparités s’observent d’un département à un autre.
Département
|
Situation en 2015
|
Alibori
|
1,7
|
Atacora
|
1,7
|
Atlantique
|
2,4
|
Borgou
|
2,1
|
Collines
|
2,3
|
Couffo
|
1,0
|
Donga
|
1,0
|
Littoral
|
5,0
|
Mono
|
3,9
|
Ouémé
|
5,1
|
Plateau
|
1,1
|
Zou
|
2,3
|
Homme
|
3,6
|
Femme
|
1,3
|
Ensemble
|
2,4
|
Source :
INSAE, EMICOV 2015, juillet 2019
Les
départements les plus touchés par la pratique de pot de vin sont l’Ouémé, le
Littoral et le Mono en 2015. Le Couffo et la Donga sont les moins touchés.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion de personnes ayant eu, au moins une fois, affaire à
un agent public auquel elles ont versé un pot-de-vin ou qui leur a demandé un
pot-de-vin au cours des 12 mois précédents
|
2,4
|
-
|
-
|
-
|
Proportion d'entreprises ayant eu au moins une fois affaire à un
agent public auquel elles ont versé un pot-de-vin ou qui leur a demandé un
pot-de-vin au cours des 12 mois précédents
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Taux de dossiers de corruption transmis à la justice et vidé
|
-
|
-
|
15,71
|
23,08
|
Source :
DGCS-ODD, DPP/MJL, juin 2019
Du côté des
acteurs de la Société Civile, un indicateur important est suivi pour apprécier
les progrès réalisés par le Bénin en matière de lutte contre la corruption. Il
s’agit de l’indice de perception de la corruption (IPC) publié chaque par
Tansparency International. Cet indice affiche un score de 40 points sur 100 en
2018 pour notre pays le Bénin, contre 39 sur 100 en 2017 et 36 sur 100 en 2016.
Il s'agit d'une augmentation de 1 point par rapport à 2017 et de 4 points par
rapport à 2016 bien qu’il ait conservé le même rang à savoir, 85ème
sur 180 pays ou territoires entre 2017 et 2018.
Mais, il
faut remarquer que, selon certaines sources de données, les performances du
Bénin sont préoccupantes. En effet, en ce qui concerne l’évaluation des
politiques et des institutions des pays en 2018 de la Banque Africaine de
Développement (CPIA de la BAD), le Bénin a perdu 1 point. Par rapport à
l’indice de Variétés de démocraties (V-Dem)[4] qui distingue
sept principes supérieurs dans la démocratie que sont les principes électoral,
libéral, participatif, délibératif, égalitaire, majoritaire et consensuel, on
note un recul de 2 points pour le Bénin par rapport à 2017. Quant à l’indice de
compétitivité, qui est l’enquête d’opinion auprès de hauts cadres dirigeants
des entreprises qui est conduite chaque année par le Forum Economique mondial,
le Bénin a gagné, 9 points en 2018.
Tableau 103 : Evolution de l’indice de
perception de la corruption et du rang du Bénin de 2015 à 2018
Indicateurs
|
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Indice de perception de la corruption
|
Score
|
37
|
36
|
39
|
40
|
Rang
|
|
85ème
|
85ème
|
En matière de renforcement du système national
d’intégrité (SNI), les acteurs de la Société Civile estiment que la volonté
politique affichée est insuffisante.
En effet, l’analyse des indicateurs des recommandations prioritaires du SNI sur
l’année 2018 a permis de constater une évolution moyenne et d’importants
dysfonctionnements dans le cadre institutionnel de mise en œuvre du SNI et la
lutte générale contre la corruption. Ces acteurs notent une évolution modérée
des 29 indicateurs liés aux recommandations prioritaires du SNI en 2018. 13
indicateurs ont progressé substantiellement ou partiellement (44,7%) contre 8
indicateurs en 2017 (32%). Le nombre de données non disponibles en 2018 dépasse
celui de l’année 2017. Dans l’ensemble, le nombre d’indicateurs n’ayant connu
aucun progrès est descendu en dessous de la barre de 50% (41% en 2018 contre
58% en 2017).
Selon ces
derniers, l’évolution des indicateurs en 2018 a particulièrement été fragilisée
par le non aboutissement du processus de révision de la constitution car, sur
les 12 indicateurs n’ayant réalisé aucun progrès, 5 sont liés à la réforme
constitutionnelle. En faisant abstraction de ces indicateurs et de trois autres
dont l’évolution ne dépend pas intrinsèquement de l’exécutif, la performance réalisée
en 2018 pourrait s’améliorer.
Selon les
acteurs de la Société Civile, des dysfonctionnements structurels et contextuels
ont été notés dans la mise en œuvre du SNI. En effet, l’analyse
institutionnelle et contextuelle de la mise en œuvre des recommandations du SNI
révèle notamment : (i) une baisse de régime dans la mobilisation autour du SNI ;
(ii) une inertie dans le fonctionnement des principaux organes mis en place par
le Gouvernement, en avril 2017, pour appuyer la mise en œuvre du SNI ;
(iii) un environnement national de lutte contre la corruption vicié par des
querelles politiques ; et (iv) une lutte contre la corruption centrée sur
la justice ordinaire au détriment de la justice financière.
Pour les
acteurs de la Société Civile, « il n’y a pas de bonne gestion des finances
publiques sans un contrôle a posteriori efficace dévolu à une juridiction
financière indépendante et dotée de pouvoirs et de capacités d’investigation
étendus ». Celle du Bénin est éperdue dans des problèmes existentiels :
dépourvue de moyens humains, matériels et financiers suffisants, elle reste
particulièrement prisonnière de la révision de la constitution sans laquelle
son statut ne peut évoluer ni son efficacité ne peut être renforcée.
Cette
situation appelle la mise en œuvre d’actions de plaidoyer pour remobiliser le
Gouvernement autour des enjeux et du plan d’actions du SNI et travailler à
mettre effectivement en œuvre les réformes de promotion de l’intégrité et de
lutte contre la corruption[5].
Cible 16.6 : Mettre
en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les
niveaux
Pour la
perception de la gouvernance, il a été observé l’évolution des données de
l’Indice Ibrahim de la Gouvernance Africaine (IIAG)[6] sur la
période 2014-2017. Sur les 54 pays suivis par la fondation Mo Ibrahim en
matière de gouvernance en Afrique, le Bénin occupe en 2017 la 13ème
place, avec un score moyen de 58,7 points sur 100, contre la 11ème
place en 2014, la 14ème place en 2015 et 13ème place en
2016. Toutefois, sur la période 2014-2018, on note un relative stabilité du
score moyen qui est passé de 54,3 points en 2014 à 53,8 points en 2015, puis à
53,4 points en 2016 et à 53,8 points en 2017.
Tableau 104 : Evolution de l’indice Ibrahim de
la Gouvernance Africaine (IIAG) pour le Bénin de 2014 à 2017
Indicateurs
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Sécurité et état
de droit
|
65,2
|
65,6
|
64,0
|
63,5
|
Participation et droits de l’homme
|
68,9
|
69,1
|
71,7
|
71,5
|
Développement économique durable
|
46,3
|
45,8
|
46,6
|
46,1
|
Développement humain
|
54,3
|
53,8
|
53,4
|
53,8
|
Indice global de perception de la gouvernance
|
58,7
|
58,6
|
58,9
|
58,7
|
Source :
IIAG, Data Portal 2018, mai 2019
Cet indice
est élaboré à partir d’une centaine d’indicateurs répartis sur quatre grandes
familles que sont : (i) la sécurité et l’état de droit ; (ii) la
participation et les droits de l’homme ; (iii) le développement économique
durable ; et (iv) le développement humain.
En
observant l’évolution des données de chacune des composantes, on note que la
stabilité de cet indice sur la période 2014-2017 est attribuable à la
composante « participation et droits de l’Homme » dont le score moyen
affiche une tendance haussière, passant de 68,9 points en 2014 à 71,5 points en
2017, soit une progression moyenne annuelle de 0,87%. Toutefois, et de façon
préoccupante, on note un rétrécissement de l’espace civique et politique, avec
une détérioration moyenne des indicateurs mesurant la participation de la
société civile, les libertés d’association et de réunion, les droits et
libertés individuels et la liberté d’expression.
En matière
de sécurité et d’état de droit, la situation s’est détériorée en moyenne de
0,57% l’an sur la période, passant de 65,2 points en 2014 à 63,5 points en
2017. Il en est de même pour les composantes « développement humain »
et « développement économique durable » pour lesquelles le score
moyen a régressé respectivement de 0,17% et de 0,07% entre 2014 et 2017.
Pour Social
Watch Bénin[7],
un des indicateurs de pluralisme, d'indépendance des médias, du cadre légal, de
la transparence et de la qualité des infrastructures soutenant la production de
l'information reste l’indice et le classement de Reporters Sans Frontière (RSF)
qui permet également d’apprécier la liberté de la presse et l’équitable accès à
celle-ci. Le PC2D projette réduire l’indice de dégradation de la liberté de
presse pour atteindre un indice de RSF de 20 en 2021.
Toutefois,
en 2018 l’indice de RSF est de 30,48 contre 30,32 en en 2017, caractéristique
d’un recul de 6 places entre 2017 (78ème place) et 2018 (84ème
place) parmi les 180 pays évalués. Ce classement est l’expression du difficile
environnement médiatique dans lequel plusieurs médias ont évolué entre 2017 et
2018 marquée par : (i) la fermeture
des chaînes de télévisions (E-Télé, Sikka TV et Eden TV) et de la radio
Soleil FM, les 28 et 29 novembre 2016 par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et
de la Communication ; (ii) le maintien de la fermeture de Sikka TV en
dépit de la décision de justice de mai 2017 demandant sa réouverture ;
(iii) la faible couverture médiatique des activités de l’opposition par la
télévision d’État ; et (iv) le brouillage de fréquence de la Radio Soleil
FM sans que l’Etat ne puisse mettre hors d’état de nuire les potentiels
pirates. Toutefois, les journalistes béninois continuent de bénéficier d’une
liberté d’expression certaine.
A cet
indicateur, pourrait être ajouté l’accès difficile à l’information publique
dans l’administration, accès qui est un facteur important de transparence dans
la gestion des ressources publiques. En la matière, les
OSC estiment que le Gouvernement et
la HAAC entretiennent l’omerta sur la publication des contrats publics. Selon la Classement mondial du droit à
l’information, le Bénin fait partie des 10 derniers pays du monde[8] où le
droit à l’information publique n’est pas promu et appliqué. Sur 123 pays
classés, le Bénin arrive au 117ème rang[9].
Par
ailleurs, moins d’une personne sur deux sont satisfaite de leur expérience avec
les services publics. En effet seulement 38,5% des populations affirment en
avoir été satisfait dont 39,5% d’hommes et 37,7% de femmes. Des disparités
s’observent d’un département à un autre.
Département
|
Situation en 2015
|
Alibori
|
46,9
|
Atacora
|
39,8
|
Atlantique
|
27,8
|
Borgou
|
45,5
|
Collines
|
64,1
|
Couffo
|
18,8
|
Donga
|
79,3
|
Littoral
|
26,8
|
Mono
|
10,7
|
Ouémé
|
19,5
|
Plateau
|
24,8
|
Zou
|
41,5
|
Homme
|
37,7
|
Femme
|
39,5
|
Ensemble
|
38,5
|
Source :
EMICOV 2015, juillet 2019
Les populations
des départements de la Donga, des Collines, de l’Alibori, du Borgou, du Zou et
de l’Atacora affichent un niveau de satisfaction par les services publics plus
élevé que la moyenne nationale. Les populations du Mono et du Couffo sont les
moins satisfaites par les services publics en 2015.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Dépenses publiques primaires en proportion du budget initial de
l'Etat approuvé
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Proportion de la population dont la dernière expérience avec les
services publics a été satisfaisante
|
38,5
|
-
|
-
|
-
|
Indice de la gouvernance locale
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : DGCS-ODD,
INSAE/EDSB-V, DPP/MJL, juin 2019
De l’avis
des acteurs de la société civile, on note une volonté politique affichée de
lutter contre la corruption et les pratiques des pots-de-vin sous toutes ses
formes marquée par : (i) la multiplication des Tribunaux de Première
Instance de deuxième classe dans les douze départements ; (ii) la
multiplication des Commissariats d’Arrondissements sur ensembles des 77
Communes ; (iii) la réalisation des audits dans les différents
secteurs ; et (iv) et la lutte contre l’impunité même si, d’après certains
acteurs, cette dernière paraît sélective. Toutefois, les acteurs recommandent
d’aller plus loin dans la publication des audits et, par ricochet, de punir les
‘’gros poissons’’.
|
L’Enquête sur le budget ouvert (EBO) est la seule mesure indépendante
et comparative de la transparence, la participation et la responsabilité
budgétaires dans le monde. L’enquête est mise en œuvre par des chercheurs
indépendants basés dans chacun des 115 pays évalués qui déterminent les
réponses à une série de questions factuelles. Les résultats obtenus par chaque
pays sont examinés par un expert anonyme et les gouvernements de tous les pays
participant à l’Enquête sont également invités à commenter les résultats.
L’International Budget Partnership (IBP) et de nombreux autres
observateurs du processus budgétaire sont convaincus qu’une gestion efficace
des finances publiques est ancrée dans un système de responsabilité qui implique
la transparence, le contrôle et la participation publique. Ces trois piliers de
la responsabilité doivent être en place afin d’établir un système budgétaire
qui soit véritablement ouvert et réactif.
S’agissant de la transparence appréciée à travers l’indice du budget
ouvert (IBO), le score obtenu par le Bénin est passé de 45/100 en 2015 à 39/100
en 2017, traduisant ainsi une augmentation de la quantité d'informations
budgétaires mise à la disposition du public par les gouvernants. Ainsi, en
2017, le Bénin a publié, en ligne et à bonne date, le rapport de fin d'année et
le rapport d'audit (contrairement à 2015 où ces deux rapports n’ont pas été
produits) et a augmenté la quantité d'informations présentées dans Rapport
préalable au budget. Cependant, il a réduit la quantité d'informations
budgétaires qu'il met à la disposition du public en omettant de produire le
rapport de la revue de milieu d'année et en réduisant la quantité
d’informations présentées dans le projet de Budget Général de l’Etat.
La transparence à elle-seule n'est pas suffisante pour améliorer la
gouvernance. La participation du public dans le processus de budgétisation est
vitale pour atteindre les résultats positifs associés à une meilleure
transparence budgétaire. Ainsi, en ce qui concerne la participation du public
dans le processus de budgétisation, le Bénin a obtenu un score de 9 sur 100,
inférieur à la moyenne globale de 12, indiquant que les possibilités offertes
au public de participer au processus budgétaire sont faibles. Pour ce qui est
du contrôle budgétaire, le Bénin a obtenu le score de 61 sur 100, traduisant
que le corps législatif assure un contrôle limité pendant la phase de
planification du cycle budgétaire et un contrôle approprié pendant la phase de
mise en œuvre du cycle budgétaire.
Pour améliorer ces différents scores, les mesures ci-après ont été
suggérées :
Domaines
|
Mesures
|
Transparence
budgétaire
|
·
Augmenter la quantité d'information présentées dans le Projet de
budget de l'exécutif en fournissant davantage de données sur les dépenses, la
dette et la situation financière du gouvernement ;
·
Augmenter la quantité d'informations fournies dans le Rapport de fin
d'année en présentant des données plus exhaustives sur les résultats réels
des dépenses et les comparaisons entre les résultats attendus et les
résultats réels en matière de dépenses ;
·
Continuer à publier un Rapport d'audit en ligne et dans les
délais ;
·
Produire et publier une Revue de milieu d'année.
|
Participation
|
·
Piloter des systèmes d'échange entre les membres du public et les
responsables du corps exécutif sur les questions budgétaires nationales
pendant la formulation du budget national et le suivi de sa mise en
œuvre ;
·
Organiser des audiences législatives sur le Rapport d'audit, au
cours desquelles des membres du public ou des organisations de la société
civile peuvent témoigner.
|
Contrôle
|
·
Veiller à ce que les commissions législatives examinent et publient
pas les rapports sur leurs analyses du Projet de budget de l'exécutif en
ligne.
·
Veiller à ce qu'une commission législative examine et publie des
rapports en ligne sur la mise en œuvre du budget de l'année.
·
Assurer que les processus d'audit soient examinés par une agence
indépendante.
·
Envisager de mettre en place une Institution financière indépendante
pour compléter le contrôle budgétaire.
|
Source : Extrait des résultats de l’évaluation Indice de Budget
Ouvert 2017 accessible en ligne sur le site https://www.internationalbudget.org/wp-content/uploads/open-budget-survey-2017-report-french.pdf, juillet 2019
En matière
de transparence, notamment du point de la gestion des affaires publiques, pour
les acteurs de la société civile, la Direction Générale du Budget a pris
plusieurs initiatives pour rendre accessible le Budget Général de l’Etat. Ces
derniers justifient cette perception en mettant en exergue le score obtenu par
le Bénin pour l’Indice sur le Budget Ouvert 2017 publié le 31 janvier 2018. En
effet, le score du Bénin pour l'Indice du Budget Ouvert (IBO) 2017 est passé de
45/100 en 2015 à 39/100 en 2017 [encadré 3]. Toutefois, ils estiment que sur
d’autres aspects de la gestion des affaires publiques, beaucoup d’efforts restent
à faire en matière
Cible 16.9 : D'ici à
2030, garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à
l'enregistrement des naissances
La
proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant été enregistrés par une autorité
d’état civil a augmenté sur la période, passant de 84,8% en 2014 à 85,6% en
2018. La proportion des naissances enregistrées est plus importante dans les
grandes villes que dans les zones rurales.
Figure 38 : Evolution de la proportion d’enfants de moins de 5
ans dont la naissance a été enregistrée
Source :
DGCS-ODD, INSAE, MICS 2014, EDSB-V, juillet 2019
Des
disparités s’observent en fonction du milieu de résidence et d’un département à
un autre. A Cotonou, 94,4% des naissances ont été enregistrées en 2018 contre
90,7% pour l’ensemble des autres villes. En milieu urbain, cette proportion de
naissances enregistrées était de 91,2% contre 82,1% en milieu rural.
Caractéristiques
|
2014
|
2018
|
||||
Département
|
Alibori
|
82,6
|
83,4
|
|||
Atacora
|
81,6
|
80,7
|
||||
Atlantique
|
90,5
|
92,8
|
||||
Borgou
|
75,0
|
65,4
|
||||
Collines
|
84,9
|
89,3
|
||||
Couffo
|
82,4
|
83,6
|
||||
Donga
|
85,9
|
87,9
|
||||
Littoral
|
94,0
|
94,0
|
||||
Mono
|
87,4
|
95,3
|
||||
Ouémé
|
91,4
|
90,1
|
||||
Plateau
|
83,9
|
88,3
|
||||
Zou
|
79,3
|
96,1
|
||||
Milieu de résidence
|
Urbain
|
88,0
|
91,1
|
|||
Rural
|
82,2
|
82,1
|
||||
Age de l'enfant
|
0 an
|
81,9
|
86,9
|
|||
1 an
|
85,8
|
88,4
|
||||
2 ans
|
86,0
|
85,6
|
||||
3 ans
|
84,6
|
83,0
|
||||
4ans
|
85,8
|
83,6
|
||||
Ensemble
|
|
84,8
|
85,5
|
|||
Source :
MICS 2014-EDSB 2017-2018
Les
départements du Borgou, de l’Atacora et de l’Alibori ont connu en 2018 les plus
forts taux de naissances non enregistrées. Dans le Borgou par exemple, près de
35% de naissances n’ont pas été enregistrées tandis que moins de 4% de
naissances seulement n’ont pas été enregistrées en 2018 dans le Zou.
Tableau 108 : Proportion d'enfants
de moins de 5 ans dont la naissance a été enregistrée à l'Etat -civil par
département
Caractéristiques
|
% Certificat de naissance
|
N'ont pas un certificat de naissance
|
%age dont la naissance a été enregistré
|
Effectif d'enfants
|
Age de l'enfant
|
||||
< 2
|
60,2
|
27,6
|
87,7
|
5576
|
2-4
|
66,3
|
17,8
|
84,1
|
7892
|
Sexe
|
||||
Masculin
|
64,2
|
21,2
|
85,4
|
6817
|
Féminin
|
63,3
|
22,5
|
85,9
|
6651
|
Résidence
|
||||
Cotonou
|
82,7
|
11,7
|
94,4
|
575
|
Autres villes
|
69,8
|
21,0
|
90,7
|
4603
|
Urbain
|
71,2
|
19,9
|
91,2
|
5178
|
Rural
|
59,1
|
23,0
|
82,1
|
8290
|
Département
|
||||
Alibori
|
52,8
|
30,6
|
83,3
|
1789
|
Atacora
|
65,6
|
15,5
|
81,1
|
1184
|
Atlantique
|
72,8
|
19,9
|
92,7
|
1479
|
Borgou
|
45,2
|
20,1
|
65,3
|
1823
|
Collines
|
68,8
|
20,9
|
89,7
|
857
|
Couffo
|
64,2
|
19,3
|
83,6
|
957
|
Donga
|
78,3
|
10,0
|
88,2
|
904
|
Littoral
|
82,7
|
11,7
|
94,4
|
575
|
Mono
|
64,4
|
30,8
|
95,3
|
611
|
Ouémé
|
61,6
|
28,5
|
90,1
|
1216
|
Plateau
|
62,6
|
25,8
|
88,3
|
793
|
Zou
|
73,4
|
22,7
|
96,1
|
1279
|
Source :
INSAE/EDBS 2017-2018, juin 2019
On note
également que les ménages les mieux nantis ont plus tendance à enregistrer les
naissances de leurs enfants contrairement aux ménages les plus pauvres. En
effet, pour les ménages situés dans le plus bas quintile du bien-être,
seulement 68,8% des naissances ont été enregistrées en 2018 contre 96,5% de
taux d’enregistrement des naissances pour les ménages du quintile le plus
élevé. Entre ces deux extrêmes, la proportion de naissances enregistrées
augmente au fur et à mesure que le quintile de bien-être s’élève.
Figure 39 : Proportion d’enfants de moins
de 5 ans dont la naissance a été
enregistrée à l’état civil
Source :
INSAE/EDSB-V, juin 2019
Les
indicateurs ci-après ne sont pas pertinents pour le suivi de l’ODD car ne renseigneront
en rien sur l’effort consenti d’une année à une autre.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion de postes
diplomatique et consulaires pourvus en registre d'état civil
|
53
(2014)
|
-
|
-
|
-
|
Taux d'accroissement des
enregistrements de naissance dans les consulats et services consulaires des
ambassades du Bénin
|
-55
(2014)
|
-
|
-
|
-
|
Source : DGCS-ODD,
MAEC, juin 2019
La plupart des autorités
comprenne la pertinence des défis de participation citoyenne, de transparence
et de redevabilité. A cet effet, des textes de lois sont ratifiés et des
arrêtés communaux sont pris pour notamment punir le corrupteur et le corrompu.
A cela on peut ajouter le réel fonctionnement des institutions mises en place,
la reddition de compte au niveau local et la révision du code des marchés
publics.
Plusieurs lois, décrets et
arrêtés ont été pris pour promouvoir l’état de droit. Toutefois, ces textes ne
respectent pas les principes de droits humains. Les textes votés font l’objet
de contestation et exposent plus les travailleurs et les réduisent à un esclave
au Bénin. Les procédures de vote de ces différentes lois ne sont pas suivies et
l’application est taillée sur mesure (deux poids deux mesures).
Pour l’efficacité des
actions, plusieurs outils sont désormais disponibles pour faire le suivi et
l’évaluation. Tous les acteurs notamment le programme d’appui à la justice
(PAJ), financé par l’UE sont ainsi donc impliquer et participent à la gestion
locale et nationale.
Pour améliorer la qualité
de la prise en charge des enfants, le contrôle général (infrastructures respect
des normes, répertoires des enfants arrivés et départ à déclarer aux juges des
mineurs), des centres d’accueil des enfants est fait pour le respect des
enfants. Le forum des organisations de défense des droits de l’enfant (FODDEB)
est créé en 2015 et les ONG membres ont suivi des formations pour une
amélioration de la situation des enfants.
Un
certain nombre de réformes et d’actions visant à favoriser un accès rapide et
équitable à la justice ont été notées entre 2015 et 2018 au Bénin. Il s’agit de
la révision du code pénal, de la création d’une Cours de Répression des
Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) et du Tribunal du Commerce et
du recrutement de plusieurs dizaines d’auditeurs de justice. Ces réformes et
actions visent à désengorger les tribunaux ordinaires et à accélérer les
jugements.
Par
ailleurs, l’adoption de la loi 2017-08 du 24 avril 2017, portant identification
des personnes physiques a permis le lancement du Recensement initial
Administratif à Vocation d’Identification de la Population (RAVIP) ; la
production d’acte de naissance numérisé pour chacun des 2 500 000 citoyens sans
acte de naissance avec la mise en œuvre du projet PEDEC ; la
dématérialisation de tous les actes de naissance ; la mise en œuvre des
registres communaux d’État Civil ; l’authentification des personnes
démunies dans le cadre du projet ARCH ; la création d’une Agence Nationale
pour l’Identification des Personnes (ANIP) pour la gestion et l’utilisation contrôlée
de la base de données biométriques
Au
plan politique, de l’avis des acteurs de la société civile, on note
l’actualisation, l’édition et l’impression des synthèses des politiques,
stratégies et plans sectoriels dont certains ciblés ont été synthétisés et
disséminés. Les actions ont été entreprises pour le vote des lois qui régissent
l’organisation de l’administration et donc de la Reforme sur la
Dématérialisation de la fonction publique. Aussi, des efforts ont-ils été
engagés pour décourager l’ouverture anarchique des centres d’accueil privés
dépourvus, pour la plupart, de personnel qualifié
Dans
le cadre de leur contribution à la réduction de la corruption et des pratiques
des pots-de-vin sous toutes leurs formes, les acteurs de la société civile ont
travaillé à l’instauration du principe de redevabilité à tous les niveaux. A
cet effet, 62 Cellules de Participation Citoyenne (CPC) sont formées sur :
(i) les règles de passation des marchés publics ; (ii) la lecture des documents
budgétaires et de planification ; et (iii) les politiques publiques
sectorielles. En marge des activités de formation sur les marchés publics, les
acteurs de la société civile ont sensibilisé les élus de 12 communes sur la
nécessité d’associer les CPC au processus de passation des marchés publics,
notamment dans les commissions locales de passation des marchés publics comme
observateurs.
Pour
le suivi des activités, les CPC dans le cadre du Programme PartiCiP ont procédé
à la collecte des données relatives aux secteurs d’activités concernés au
niveau local pour les remonter à la Coordination qui rends compte à l’autorité
centrale et propose des mesures d’éradication. Le dispositif est renforcé par
la généralisation de la Gestion Axée sur le Résultat (GAR) actuellement
opérationnelle dans toutes les administrations publiques. A titre d’exemple,
l’ONG BENIN ACTION, en collaboration avec la Cellule de Participation Citoyenne
de la Commune de Toffo, a installé des cellules de participation citoyenne dans
les dix (10) Arrondissements et les soixante-seize (76) Villages de la Commune
de Toffo.
Par
ailleurs, les plaidoyers conduits par les acteurs de la société civile sur la
mise en œuvre des recommandations de l’édition 2018 du rapport alternatif ont
permis la prise d’un arrêté communal interdisant l’utilisation des enfants pour
le concassage des pierres dans la commune Savalou. En outre, des plaidoyers
sont faits à l’endroit des autorités locales et nationales pour la
concrétisation de la délivrance des actes de naissance. Toujours sur le plan
local, la participation des OSC s’est accrue dans le processus d’élaboration des
Plans de Développement Communal, d’élaboration et d’évaluation, chaque année,
du Plan Annuel d’Investissement (PAI) dans certaines communes. Toutefois, ces
bonnes pratiques doivent s’étendre à toutes les communes.
Sur le fondement du cadre légal, et pour contribuer efficacement par
une participation citoyenne de qualité, SOCIAL WATCH BENIN & ALCRER ont
suivi les démarches prévues par la loi pour formuler des demandes d’accès à
quelques documents reconnus publics. Ainsi les deux organisations ont adressé,
sans suite, le lundi 05 Novembre 2018 aux Ministres
en charge de l’Economie et des Finances, des Infrastructures et des Transports,
du Cadre de Vie et du Développement Durable des demandes d’accès aux
contrats de commande publique suivants :
® Contrat de
gestion du Port Autonome de Cotonou signé entre le Ministre des Infrastructures
et des Transports et Port of Antwerp International (PAI) ;
®
Contrats signés entre le Ministre de l’Economie
et des Finances et Benin Control SA dans le cadre du Programme de Vérification
des Importations (PVI), et Les Bagnoles Motors (LBM) dans le cadre du
leasing ;
® Contrats
relatifs à l’aménagement et au bitumage des rues de plusieurs villes du Bénin
signés entre le Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable et cinq
entreprises attributaires ci-après : Sinohydro, HNRB, NSR-CI, ADEOTI,
OFMAS-SBT.
Les trois hauts
responsables des administrations concernées n’ont pas cru devoir respecter les
conditions et délais prévus par le Code de l’Information et de la Communication
en ses articles 74, 78, 79, 80, 81, 71 et 82, pour donner accès à ces
informations publiques.
Les deux organisations de la société civile, ayant fait le constat du
silence de la part de ces autorités d’organismes publics au terme du délai
maximal de huit (08) jours[10] au
cours duquel elles étaient tenues de donner une suite à leurs demandes, ont usé
des voies de recours en la matière. En effet, aux termes des dispositions[11]
de la Loi n°2015-07 du 20 mars 2015 portant code de l’information et de
la communication, le silence de ces
responsables d’organismes publics « vaut
décision implicite de rejet » de la demande d’accès à des sources
d’information publique et est en violation des articles 7, 70, 71, 72, 80 et 82
de ladite loi. Dans le délai réglementaire, les deux organisations ont adressé
à l’organe prévu par la Loi n°2015-07 pour la gestion des recours, la Hautes
autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC)[12], un recours en contestation de décision
implicite de refus d’accès aux sources d’information publique des Ministres en
charge de l’Economie et des Finances, des Infrastructures et des Transports, du
Cadre de Vie et du Développement Durable.
La HAAC disposait d’un mois pour statuer sur le recours à elle adressé
comme le stipule l’article 105 de la Loi n°2015-07. Mais au grand désarroi des
deux organisations, la HAAC est restée muette à son tour. Ainsi, la HAAC qui
devrait faciliter la jouissance effective du droit d’accès à l’information est
incapable de donner droit aux citoyens dans leurs demandes d’accès à
l’information publique. Toutes choses qui ne favorisent pas la transparence dans
la gestion des affaires publiques par le Gouvernement, les institutions de la
République et les collectivités locales.
D’ailleurs le plus grand obstacle à l’éligibilité du Bénin à l’OGP (Open
Government Partnership) est l’inexistence d’une loi sur
l'accès à l'information garantissant le droit du public à l'information et
l'accès aux données gouvernementales publiques.
Pour
ancrer dans nos sociétés la culture de la paix, les institutions de la
République devront être efficaces pour garantir la transparence à tous les
niveaux. A cet effet, les ONG ont identifié et mené, en collaboration avec les
Centres de Promotion Sociale, des plaidoyers à l’endroit des autorités locales
et nationales pour la réalisation des audiences foraines. La mise en place de
pareils systèmes de dialogue social permet de régler de façon pacifique les
injustices au niveau de la communauté. Aussi, note-t-on l’organisation des
Tables Rondes entres les Autorités Locales et la population sur des questions
d’injustice au niveau local.
Sur
le plan de la justice, plusieurs projets soumis par les ONG ont été financés
par le PAJ et des actions menées ont favorisé l’amélioration des décisions
judiciaires. Il s’agit de l’organisation des fora pour les jeunes et les femmes
pour favoriser l’accès égal à la justice et le renforcement de l’indépendance
du pouvoir judiciaire.
En
outre, plusieurs actions sont menées dans le cadre de la veille citoyenne pour
donner de la voix aux enfants qui sont victimes de traite. A cet effet, le
groupe de travail « respect du droit des enfants », avec l’appui de
la Direction Générale du Travail et des ONG, organise depuis 2016 des campagnes
annuelles de sensibilisation à travers des descentes des équipes portant des
tenues frappées des messages forts comme : ‘’non à la maltraitance des
enfants’’ ; ‘’Nous exigeons le respect de nos droits’’ dans les grands
marchés du bénin, notamment les marchés de Dantokpa à Cotonou, de Ouando à
Porto-Novo, et de Azêkê à Parakou.
Les
contraintes majeures demeurent la censure sans complaisance des actes de
corruption ou de déviance comportementale sans intervention d’un proche.
L’insuffisance du personnel des CPS et leur présence effective sur le terrain
avec des points focaux villages de relais des informations attentatoires aux
enfants.
Pour
les acteurs de la société civile, les défis à relever s’articulent autour
de : (i) la poursuite de la
vulgarisation des différents textes et leur application effective par les
acteurs ; (ii) l’indépendance de la
justice ; (iii) la création des tribunaux de première Instance de deuxième
classe dans les douze départements au Bénin ; (iv) la prise en compte de la
problématique de la production et de l’apurement des comptes de gestion des
communes ; (v) la facilitation de la mise en œuvre de la disposition pour
permettre à la société civile à participer aux travaux des commissions de
marchés publics. A cet effet, la Maison
de la Société Civile, avec ces Cellules de Participation Citoyenne, pourra, en
plus de la vulgarisation, faire le suivi et l’évaluation des politiques publiques
à tous les niveaux.
Ainsi, il faut une implication et une participation de
tous les acteurs locaux à la gestion locale et une prise de conscience de la
mise en place du principe de redevabilité. Il s’avère nécessaire de renforcer la capacité des autorités
locales sur les principes de la redevabilité, et des populations afin que
chacun joue sa partition pour l’amélioration du mieux-être.
Par
ailleurs les acteurs de la Société Civile, il urge de : (i) respecter les dispositions du Code de transparence
dans la gestion des finances publiques, en faisant systématiquement la
« publication des contrats entre l’administration publique et toutes
catégories d’entreprises », dans le respect de la loi 2017-04 du 19
octobre 2017 portant Code des marchés publics et le Décret N° 2015-035 du 29
janvier 2015 portant Code de transparence dans la gestion des finances
publiques en République du Bénin ; (ii) doter le Bénin d’une loi
spécifique portant accès à l’information publique et aux documents
administratifs ; etc.
La
Gestion Axée sur le Résultat (GAR) est le système de gestion actuellement
opérationnel dans la plupart des administrations publique et locale. La forte
implication des OSC dans la gestion locale est nécessaire pour assurer le
développement et le mieux-être. Il s’avère nécessaire de renforcer les moyens
humains et matériels de nos structures nationales et locales. Ainsi,
l’implication des OSC dans la commission de passation des marchés au niveau des
mairies est nécessaire pour consolider les améliorations au niveau local.
Au
niveau capital humain, le recrutement les magistrats et des agents de la police
républicaine afin d’accélérer les procédures de détentions. L’amélioration des
conditions d’incarcération (Multiplication des maisons d’arrêts), la construction
et l’équipement des services publics doivent accompagner l’investissement
humain.
En somme, les données révèlent une aggravation de la pratique du
châtiment corporel ou de l’agression psychologique des enfants âgés de 1an à 17
ans. Quant à la maltraitance des enfants, elle existe dans tous les
départements dans des proportions inquiétantes. Compte tenu de l’ampleur de la
situation, des dénonciations sont observées, en témoigne la proportion des
plaintes concernant les infractions sur les mineures qui ont fait l’objet d’une
poursuite judicaire en hausse (82% en 2015, 95,32% en 2017 et 86,84% en 2018).
Sur cette même période, il est également observé une baisse de la
population carcérale en instance de jugement (69% en 2015 à 57,5% en 2018),
ceci étant le fruit des efforts déployés en termes de maitrise de la détention
préventive passée de 17,27 mois en 2017 à 16,92 mois en moyenne en 2018, et de
la réhabilitation des établissements pénitenciers. Cependant, on note une
détérioration du ratio magistrat par habitant (1,42 pour 100.000 habitants à
1,14 pour 100.000 habitants entre 2015 et 2018), ce qui a un impact direct sur
le traitement des dossiers avec une lenteur décriée par les justiciables par
rapport aux procédures. Pour ce qui concerne le dispositif de lutte contre la
corruption, le taux de dossiers de corruption transmis à la justice et vidé
s’est amélioré même si la valeur cible de 30,85% n’a pas été atteinte, en
s’affichant à 23,08% au 31 décembre 2018 contre 15,71% un an plus tôt.
Par ailleurs, le Bénin a occupé en 2017 la 13ème place de l’indice
Ibrahim de la Gouvernance Africaine sur 54 pays avec un score moyen de 58,7
points sur 100, contre la 11ème place en 2014, la 14ème place en 2015 et 13ème
place en 2016. Ce score moyen sur la période 2014-2018 est resté relativement
stable. La proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant été enregistrés par une
autorité d’état civil a augmenté sur la période, passant de 84,8% en 2014 à
85,6% en 2018.
[1] Ce projet a été financé par la Coopération
Suisse via la MdSC.
[2] Ce projet a été aussi financé par la Coopération
Suisse via la MdSC.
[4] Il s’agit d’une nouvelle approche
en matière de conceptualisation et de mesure de la démocratie en fournissant un
ensemble de données pluridimensionnel et désagrégé qui reflète la complexité du
concept de démocratie en tant que système de droit qui va au-delà de la simple
tenue d’élections
[5] Source : Social Watch Bénin (2019), Rapport alternatif des OSC
sur le PC2D : contribution à l’appréciation de quelques indicateurs de
gouvernance, Cotonou, 12p
[7]
Social Watch Bénin (2019), Rapport alternatif des OSC sur le
PC2D : contribution à l’appréciation de quelques indicateurs de
gouvernance, Cotonou, 12p
[10] Cf. Art. 80 et 81 de la Loi n°2015-07.
[11] Cf. Art. 97 de la Loi n°2015-07.
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