RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (08)
3.1- ODD 11 : Rendre les villes et
les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables
|
11.1
D'ici à 2030, assurer l'accès de tous à un logement et des services de base
adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis
11.3
D'ici à 2030, renforcer l'urbanisation durable pour tous et les capacités de
planification et de gestion participatives, intégrées et durables des
établissements humains dans tous les pays
11.5
D’ici à 2030, réduire considérablement le nombre de personnes tuées et le
nombre de personnes touchées par les catastrophes, y compris celles d’origine
hydrique, et réduire considérablement le montant des pertes économiques qui
sont dues directement à ces catastrophes exprimé en proportion du produit
intérieur brut mondial, l’accent étant mis sur la protection des pauvres et
des personnes en situation vulnérable.
|
Cible 11.1 : D'ici à
2030, assurer l'accès de tous à un logement et des services de base adéquats et
sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis
Trois
indicateurs ont été priorisés pour apprécier les progrès vers l’atteinte de
cette cible de l’ODD 11. Il s’agit de : (i) la proportion de la population
urbaine vivant dans des quartiers de taudis, des implantations sauvages ou des
logements inadéquats ; (ii) la proportion de personnes vivant dans les
habitations urbaines inondées ; et (iii) la proportion de logements
sociaux et économiques occupés.
S’agissant
de la proportion de la population vivant dans des taudis, implantations
sauvages ou logements inadéquats, elle a connu une baisse significative,
passant de 4,7% en 2014 à 1% en 2018. Cette baisse pourrait s’expliquer par les
efforts déployés pour assainir le cadre de vie dans les différentes localités
du pays.
Tableau 72 : Proportion de la population
vivant dans les quartiers de taudis, des implantations sauvages ou logement
inadéquats entre 2014 et 2018
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
8,1
|
7,6
|
Atacora
|
6,9
|
1,9
|
Atlantique
|
2,0
|
0,0
|
Borgou
|
11,5
|
0,0
|
Collines
|
4,5
|
0,5
|
Couffo
|
1,6
|
0,2
|
Donga
|
2,8
|
0,8
|
Littoral
|
0,1
|
0,0
|
Mono
|
9,6
|
1,3
|
Ouémé
|
3,8
|
0,6
|
Plateau
|
6,4
|
1,2
|
Zou
|
8,6
|
0,4
|
Ensemble
|
4,7
|
1,0
|
Source :
INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Cependant
des disparités s’observent d’un département à un autre. Si la proportion de la
population vivant dans les quartiers de taudis, des implantations sauvages ou
logement inadéquats a considérablement baissé pour ne plus exister en 2018 dans
les départements de l’Atlantique, du Borgou et du Littoral, elle reste assez
élevée dans l’Alibori malgré sa baisse (7,6% en 2018 contre 8,1% e 2014).
En ce
qui concerne la proportion de personnes vivant dans les habitations urbaines
inondées, l’inexistence de données n’a permis d’apprécier la situation.
Toutefois, d’une année à une autre, et en période de crue, les populations subissent
les affres de la montée des eaux et se retrouvent dans des habitations
inondées.
Pour
ce qui est de la proportion de logements sociaux et économiques occupés, les
données obtenues au niveau du MCVDD portent sur le taux de couverture de la
demande en logements décents en 2016. En effet, le taux de couverture de la
demande en logements décents s’est établi à 66,10% en 2016. Autrement, 66,10%
des besoins en logements décents exprimés par les populations sont satisfaits
par le MCVDD en 2016.
En ce
qui concerne la cible 11.3 et la cible 11.5, l’absence de données n’a pas
permis d’apprécier leur évolution depuis 2015 pour dégager une idée sur les
progrès vers l’atteinte des ODD.
L’amélioration
de la qualité des interventions des acteurs du BTP se traduit, entre autres,
par l’accroissement du nombre de permis de construire délivrés. En effet, 180
permis de construire ont été délivrés en 2015 et 113 en 2016.
Une
meilleure gouvernance du sous-secteur de l’habitat nécessite l’élaboration et
l’adoption des textes réglementaires et législatifs. Ainsi, 10 de textes
réglementaires et législatifs ont été adoptés dans le sous-secteur habitat.
Par
ailleurs, on note : (i) la libération des espaces publics et la création
d’espaces verts ; (ii) la réalisation des prises de vues aériennes (résolution
20 cm le pixel), devant servir de fond pour la cartographie parcellaire
interactive au niveau des centres urbains ; (iii) le scannage et l’archivage
dans une base de données numérique des 46 962 Titres Fonciers délivrés ; (iv)
la mise en ligne en mars 2019 d’une version provisoire du cadastre de Cotonou
est finalisée (www.cadastrebenin.andf.bj); (v)
la protection de la côte à l’est de Cotonou (phase 2) ; (vii) la
protection et valorisation de Avlékété–Ouidah ; (viii) la modernisation de
la gestion des déchets solides ménagers dans le « Grand Nokoué » ; (ix) le
lancement des travaux de construction de la cité administrative d’Abomey-Calavi
et des 12 cités administratives départementales ; (x) le lancement des
travaux de modernisation et de construction de 35 marchés urbains et régionaux
au Bénin ; (xi) le lancement des travaux de construction du complexe Sofitel
– CIC et de construction de la cité ministérielle ; (xii) le développement
de programmes immobiliers d’habitat social et économique.
La
contrainte majeure observée dans ce domaine est relative est la recolonisation
des espaces occupés, l’adressage de toutes les localités et les conflits
fonciers. A cela s’ajoutent la pluralité des politiques en termes de logement
pour les gouvernements qui se succèdent depuis plus de deux décennies. Mais,
les moyens limités ne permettent pas à l’Etat de jouer le rôle qui leur est
dévolu.
D’importants
défis méritent d’être relevés, dont la principale question de données
statistiques. Par ailleurs, il sera question de :
ü
la gestion des eaux fluviales ;
ü
La mise en œuvre d’un plan national d’aménagement du
territoire ;
ü
L’amélioration des systèmes d’alerte et de prévention
contre les catastrophes naturelles ;
ü
Renforcer la capacité des communautés à gérer les risques
liés aux catastrophes ;
ü
Amélioration de l’entretien du réseau routier ;
ü Réhabilitation
des chemins de fer.
En
somme, l’inexistence de données n’a pas permis d’apprécier les progrès réalisés
dans l’atteinte de l’ODD 11. Toutefois, s’agissant de la proportion de la population
vivant dans des taudis, implantations sauvages ou logements inadéquats, elle a
connu une baisse significative, passant de 4,7% en 2014 à 1% en 2018,
consécutive aux efforts déployés pour assainir le cadre de vie dans les
différentes localités du pays. Cependant des disparités s’observent d’un
département à un autre.
3.2- ODD 13 : Prendre des mesures
urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses impacts
|
13.1
Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d'adaptation face
aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat
|
Cible 13.1 : Renforcer, dans tous les pays, la
résilience et les capacités d'adaptation face aux aléas climatiques et aux
catastrophes naturelles liées au climat
Dans
le cadre de la mesure du progrès vers l’atteinte de la cible visant le
renforcement de la résilience et des capacités d’adaptation face aux aléas
climatiques et aux catastrophes naturelles liés au climat, quatre indicateurs
ont été retenus pour être suivis au Bénin. Il s’agit : (i) de la mise en
place des stratégies nationales et locales pour la réduction des risques de
catastrophe ; (ii) du nombre de décès suite à des catastrophes, pour 100
000 personnes ; (iii) du nombre de disparus suite à des catastrophes, pour
100 000 personnes ; et (iv) du nombre de victimes suite à des
catastrophes, pour 100 000 personnes.
Le
Bénin est considéré comme l’un des pays les plus vulnérables aux effets
néfastes du changement climatique. A cet effet, il a été décidé de renforcer le
processus d’élaboration du Plan National d’Adaptation (PNA) au changement
climatique à travers l'intégration de l'adaptation au changement climatique
dans la planification et les processus de développement.
Par
ailleurs, au cours de la période 2015-2018, précisément à partir de 2018, le
Bénin a opté investir dans la prévention des risques de catastrophes. Ainsi, il
s’est lancé dans le processus d’élaboration de la Stratégie Nationale de
Réduction des Risques de Catastrophes qui n’est rien d’autre que l’application
du Cadre d’Action de Sendaï au plan national.
En
outre, des catastrophes ont été enregistrées au cours de la période 2015-2018.
Toutefois, aucune donnée administrative fiable ne renseigne sur : (i) le
nombre de décès suite à des catastrophes pour 100 000 personnes ; (ii) le
nombre de disparus suite à des catastrophes, pour 100 000 personnes ; et
(iii) le nombre de victimes suite à des catastrophes, pour 100 000 personnes.
Le
cadre de mise en œuvre sera analysé en tenant compte des cadres législatif,
institutionnel, politico-stratégique
S’agissant
du cadre législatif, le Bénin dispose de plusieurs documents législatifs
favorable à la prise en compte des aspects liés aux changements climatiques
dans les projets et programmes de développement. Il s’agit de la loi
fondamentale, la Constitution du 11 décembre 1990 en son articles 27 ;
(ii) la loi n°98-030 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement
en République du Bénin en ses articles 4, 5 6 et 7 ; (iii) la loi n°
97-029 du 15 janvier 1999 portant sur l’organisation des Communes en République
du Bénin en son article 82 ; (iv) la « charte nationale de gouvernance
environnementale » ; (v) le du Code de l’aménagement et de
l’urbanisme ; le code de la construction et de l’habitat ; (vi) la
loi sur l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables ; et
(vii) la loi sur la Protection de l’État
contre l’importation des déchets étrangers au Bénin
En ce
qui concerne le cadre institutionnel, le Bénin dispose d’un Ministère du Cadre
de Vie et du Développement Durable (MCVDD). Ce ministère est responsable de
l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques environnementales
nationales, et veille à ce que les programmes et projets mis en œuvre soient
conformes aux dispositions légales. Dans le domaine spécifique des changements
climatiques, le Bénin dispose de plusieurs structures dont les responsabilités
favorisent la mise en œuvre des politiques d’atténuation et d’adaptation. Il
s’agit de la Direction Générale des Changements Climatiques (DGCC), du Fonds
National pour l’Environnement et le Climat (FNEC), la mise en place du
Programme National de Gestion des Changements Climatiques (PNGCC), la mise en place
du Comité National sur les Changements Climatiques (CNCC), la mise en place de
la Commission de Modélisation Economique des Impacts du Climat et de
l’Intégration des Changements Climatiques dans le Budget Général de l’Etat
(CMEICB).
Ce
cadre institutionnel se trouve renforcé par le processus de la décentralisation
qui a consacré en 1999, la création de 77 communes, ayant à charge le
développement local, devront inscrire les préoccupations des changements
climatiques au rang des défis majeurs à relever au niveau communal. Au sein de
ces administrations locales, notamment celles des Communes particulièrement
vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques, il a été mis en
place un Point Focal Réduction de Risques et Catastrophes - Adaptation aux
Changements Climatiques.
Pour
apporter des réponses aux catastrophes naturelles y compris celles liées aux
effets néfastes des changements climatiques, il a été mis en place une
plate-forme nationale de réduction des risques de catastrophe dirigée par
l’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC). Cette plate-forme regroupe
plusieurs structures qui produisent des informations au profit de la
gouvernance de l’alerte précoce et de la veille climatique.
Pour
ce qui est du cadre politico-stratégique, au niveau international, le Bénin a
ratifié la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques
(CCNUCC) en juin 1994, le Protocole de Kyoto en février 2002 et l’Accord de
Paris en 2016. En prenant part aux réunions internationales dont les
Conférences des Parties (COP), le Bénin a ratifié les trois Conventions de Rio
1992 et plusieurs protocole et accords sur les changements climatiques.
Sur le
plan national, plusieurs documents de politiques et programmes ont un potentiel
important à faire avancer le développement durable et l’adaptation aux
changements climatiques. Il s’agit : (i) des études nationales des
perspectives à long terme (NLTPS) - Bénin Alafia 2025 ; (ii) de la
Stratégie Nationale de Mise en œuvre de la CCNUCC élaboré ; (iii) du
projet d’appui scientifique au processus de plans nationaux d’adaptation au
Bénin (PAS-PNA) (iv) de la stratégie de développement à faible intensité
de carbone et résilient aux changements climatiques 2015-2025 ; (v) du
Programme Stratégique de Réduction de la Vulnérabilité et d’Adaptation aux
Changements Climatiques en Afrique de l’Ouest, conjointement développé par la
CEDEAO et l’UEMOA ; (vi) du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG)
2017-2021 ; (vii) de la Déclaration de Politique Nationale d'Aménagement
du Territoire (DEPONAT) ; (viii) du Plan d'Action Environnemental
(PAE) ; (ix) du Programme d'Action National de Lutte contre la
Désertification ; (x) de la Stratégie Nationale de Lutte contre la
Pollution Atmosphérique en Zone Urbaine ; (xi) de la Politique Forestière
Nationale ; (xii) de la Stratégie Nationale et du Plan d'Action pour la
Conservation de la Diversité Biologique.
A tout
ceci, s’ajoutent : (i) l’accréditation du Fonds National pour
l’Environnement et le Climat au Fonds Vert pour le Climat ; (ii) l’adhésion
du Bénin au partenariat du NDC (en français Contributions Déterminées au Niveau
National) ; (iii) la mobilisation de ressources auprès du Fonds Vert pour
le Climat (FVC) pour la mise en œuvre en 2019 du Projet d’appui à la résilience
des communautés rurales du centre et du nord Bénin ; (iv) la promotion de
diverses mesures de lutte contre l’érosion et la pollution des côtes pour une
meilleure gestion du littoral ouest-africain ; (v) la gestion durable des
terres à travers entre autres la promotion et la diffusion des techniques de
protection et de réhabilitation des sols ; (vi) la gestion intégrée
des zones marines et côtière pour l’amélioration de la conservation des
écosystèmes marins et côtiers et l’utilisation des services écosystémiques
conformément à la convention d’Abidjan ; (vii) la modernisation de la
cartographie béninoise à travers l’appui de l’Union Européenne dotant le pays
d’une cartographie de base numérique de nouvelle génération ; (viii) la
signature et la ratification de l’accord de Paris sur les Changements
Climatiques ; (ix) l’élaboration et l’opérationnalisation de près de 123
outils de gestion de l’environnement (documents de politiques, de stratégie,
plan d’action, document de gestion par sous-secteur) ; (x) le renforcement
de certaines communes dans la gestion des ressources naturelles, énergétiques
et du cadre de vie ; (xi) la mise à disposition d’équipements de mesure
agro-climatique et hydrologiques au profit de certaines communes ; (xii) le
renforcement de capacités de certains cadres ou techniciens ciblées à donner
l’alerte précoce avant une crise climatique ou une catastrophe ; (xiii) la
formation à l’utilisation des itinéraires techniques adaptés au changement
climatique ; et (xiv) la construction des infrastructures résilientes aux
effets des changements climatiques dans les communes bénéficiaires d’un certain
nombre de projets de lutte contre les changements climatiques.
De
l’avis des acteurs de la société civile, le Bénin participe aux accords
internationaux en matière de changements climatiques et les efforts sont
perceptibles dans le renforcement de la gestion des catastrophes et des risques
naturels. Les mesures d’adaptation aux effets des changements climatiques sont
mises en pratiques, notamment à travers le renforcement de capacités des
producteurs agricoles sur les mesures d’adaptation aux CC.
En
matière de sensibilisation, on retient la sensibilisation des apprenants et
instituteurs des écoles, ayant bénéficié du projet « Concessions
Vertes », sur l’importance de la mise en terre et de l’entretenir les
plantes, et la sensibilisation des populations d’Abomey sur les changements
climatiques et l’utilité d’adopter le reboisement comme une mesure
d’atténuation.
Plusieurs
projets interviennent dans le domaine pour la formation sur les techniques de
cultures de préservation des sols, appui technique en don de semence. D’autres
projets touchent l’entretien des plantes mises en terres en 2018 lors du projet
Concessions Vertes 3ème édition entrant en ligne des mesures d’atténuation
prônée de l’ODD 13. A cela s’ajoute, le projet d’entretien de l’aire de 2,5 ha
reboisée par RAJES-BENIN (environ 7.000 plants de Gmélina) sur le pourtour
extérieur du musée d’Abomey
Cependant,
malgré cet éventail de politiques et de structures étatiques consacrées au
développement durable, la capacité des institutions à résoudre les problèmes
liés aux changements climatiques reste encore faible.
Les
contraintes majeures de mise en œuvre de cet objectif restent (i) la mise en
place d’un système d’alerte visant à prévenir les changements climatiques et
apporter les solutions adaptées ; (ii) la non contextualisation des
différents accords internationaux ; (iii) l’insuffisance voire l’inexistence
de sensibilisation sur les différents et leur conséquences sur les personnes
qui en enfreindrait ; (iii) la non
implication des acteurs locaux dans le dispositif de sensibilisation et de
répression des actes attentatoires à la nature en général et aux climats en
particulier ; (iv) la mise en œuvre d’un numéro vert pour prendre de façon
ex ante les vais des populations sur les questions de dégradations des climats
et ses corollaires.
®
Renforcer la planification budgétaire axée sur les
changements climatiques
®
Veiller à une bonne coordination des conventions
internationales.
® Développer
un système d’information et un mécanisme de suivi-évaluation intégré tout en
s’inscrivant dans une logique d’interopérabilité des données pour le développement
durable en ligne avec l’indivisibilité et l’interconnexion des 17 ODD.
En
termes de stratégies, les acteurs de la société civile qu’il faut
l’intégration, l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Cela
s’accompagne du renforcement de la capacité des dirigeants locaux à faire face
aux changements climatiques.
En
somme, en vue de renforcer le processus d’élaboration du Plan National
d’Adaptation (PNA) au changement climatique à travers l'intégration de l'adaptation
au changement climatique dans la planification et les processus de
développement, le Bénin s’est lancé dans le processus d’élaboration de la
Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes qui n’est rien
d’autre que l’application du Cadre d’Action de Sendaï au plan national.
Toutefois, l’ODD 13 souffre de manque de données pour apprécier les progrès
accomplis au fil des années dans le cadre de la réduction des catastrophes
naturelles. Ainsi, aucune donnée administrative fiable ne renseigne sur :
(i) le nombre de décès suite à des catastrophes pour 100 000 personnes ;
(ii) le nombre de disparus suite à des catastrophes, pour 100 000
personnes ; et (iii) le nombre de victimes suite à des catastrophes, pour
100 000 personnes.
3.3- ODD 14 : Conserver et utiliser
durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le
développement durable
|
14.2
D'ici à 2020, gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et
côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d'éviter les graves
conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur
restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans
14.5
D'ici à 2020, préserver au moins 10 % des zones marines et côtières,
conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures
informations scientifiques disponibles
|
Cible 14.2 : D'ici à 2020, gérer et protéger
durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur
résilience, afin d'éviter les graves conséquences de leur dégradation et
prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la
productivité des océans
Afin
d’évaluer périodiquement les progrès dans la gestion et la protection durables
des écosystèmes marins et côtiers, deux indicateurs ont été priorisés pour être
suivis par le Bénin et rendre compte des efforts fournis. Il s’agit de : (i)
la proportion de zones économiques exclusives nationales gérées en utilisant
des approches écosystémiques ; et (ii) la superficie de zones économiques
marines.
S’agissant
de la proportion de zones économiques exclusives nationales gérées en utilisant
des approches écosystémiques, aucune donnée n’a été rendue disponible sur la
période 2015-2018. Il importe de noter que la collecte de données procède de
prise d’images satellitaires, ce qui nécessite des ressources subséquentes à
allouer aux structures compétentes devant assurer la production des données.
La
situation est la même pour la superficie de zones économique marine. Conscient
de cette situation et dans l’optique de doter cet indicateur, tout au moins,
d’une situation de base afin de faciliter son suivi, une étude a été conduite.
A la date actuelle, le rapport de l’étude est en cours d’actualisation au
niveau de la Direction Générale des Eaux, des Forêts et de la Chasse (DGEFC).
Toutefois,
au regard des données contenues dans le rapport et dans d’autres rapports, on
pourrait déclarer que le Bénin dispose d’une superficie de 11 478 ha de
zones économiques marines dont 1 800 ha pour le site de Avlékété et
9 678 Ha pour le site de Nanzounmé et de la bouche du roi.
Cible 14.5 : D'ici à 2020, préserver au moins 10% des
zones marines et côtières, conformément au droit national et international et
compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles
La
surface la superficie de zones économiques marines n’étant pas disponible, la
proportion de la surface maritime couverte par des aires marines protégées
n’est pas aussi déterminée sur la période 2015-2018.
De
l’avis des acteurs de la société, au nombre des progrès et évolution, on
note : (i) l’intégration des mesures d’atténuation et d’adaptation aux
changements climatiques dans les projets et programmes ; et (ii) la mise
en place des règles d’urbanisme et de construction pour empêcher de bâtir dans
les zones côtières impropres à l’habitation.
La
période 2015-2018 a été marquée par l’adoption du Code de l’aménagement et de
l’urbanisme, l’adoption du Code de la construction et de l’habitat, l’adoption
d’un Plan national climat et des plans climat territoriaux, la réforme foncière
et poursuite de l’opérationnalisation de l’Agence Nationale du Domaine et du
Foncier (ANDF) et du Fonds de Dédommagement Foncier (FDF), la création de
l’agence nationale d’aménagement du territoire.
Par
ailleurs, on note la mise en œuvre du projet de Gestion Intégrée des Zones
Marines Côtières (GIZMAC) en phase d’actualisation et qui concerne les zones
d’intérêts écologiques et biologiques, encore appelés "sites"
incluant Avlékété (1800 ha), Nanzounmè et bouche du roi (9678 ha), du Projet
WACA qui a élaboré le profil du littoral pour fixer le profil marin béninois,
du projet de protection de la côte à l’est de Cotonou (phase 2), du projet
protection et de valorisation de Avlékété–Ouidah et la mise en place d’un
cadastre national informatisé dont la version provisoire, notamment pour le
Littoral est accessible en ligne.
De
l’avis des acteurs de la société, on note le renforcement des capacités des
dirigeants sur les effets du changement climatique.
La
principale contrainte est relative à la complexité de définition des surfaces
marines et de matérialisation des frontières marines béninoises. De plus, les
structures responsables du suivi de cet indicateur manquent de ressources
humaines, matérielles et financières nécessaires à l’obtention desdites informations.
Ainsi, l’information sur la surface marine n’est pas disponible.
®
Doter les structures responsables du suivi des indicateurs
de l’ODD 14 de ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour
obtenir lesdites informations.
® Utiliser
la cartographie actualisée pour définir et matérialiser les frontières marines
béninoises. A cet effet, il peut être utilisé le profil du littoral élaboré
dans le cadre du Projet WACA pour fixer le profil marin béninois ;
® Renforcer
la lutte contre l’érosion côtière à travers des patrouilles mixtes afin
d’endiguer toute velléité ;
®
Former les acteurs aptes à lutter contre les prédateurs et
prévenir les populations des actes pouvant faire l’objet d’une poursuite judiciaire.
Pour
les acteurs de la société civile, il est nécessaire de continuer et de
renforcer la mise en place des règles d’urbanisme et de construction pour
empêcher de bâtir dans les zones côtières impropres à la construction.
Globalement,
faute de nouvelles données, l’évolution des indicateurs de l’ODD 14 n’a pu être
appréciée sur la période 2015-2018.
3.4- ODD 15 : Protéger, restaurer et
promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes terrestres, la gestion durable
des forêts, lutte contre la désertification, et stopper et inverser la
dégradation des terres et la perte de biodiversité
|
15.1
D'ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l'exploitation
durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d'eau douce et des
services connexes, en particulier des forêts, des zones humides, des
montagnes et des zones arides, conformément aux obligations découlant des
accords internationaux
15.2
D'ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre
un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître
nettement le boisement et le reboisement au niveau mondial
15.3
D'ici à 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols
dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse
et les inondations, et s'efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des
terres
|
Cible 15.1 : D'ici à 2020, garantir la préservation,
la restauration et l'exploitation durable des écosystèmes terrestres et des
écosystèmes d'eau douce et des services connexes, en particulier des forêts,
des zones humides, des montagnes et des zones arides, conformément aux
obligations découlant des accords internationaux
D’après
les données de la CENATEL, en 2015, la superficie des étendues couvertes par
des zones forestières s’est établie à 55 698,32 km2, pour une
superficie terrestre totale de 112 398,94 km2. Ainsi, la proportion
de la surface émergée totale couverte par des zones forestières est de 49,55%
en 2015. Faute de nouvelles données, l’évolution de cet indicateur n’a pu être
appréciée sur la période 2015-2018.
En
outre, la proportion des sites importants pour la biodiversité terrestre qui
sont couverts par des aires protégées et la proportion des sites importants
pour la biodiversité des eaux douces qui sont couverts par des aires protégées
n’ont pu être suivies au cours de la période. En effet, l’information sur le
nombre et l’importance de sites pour la biodiversité terrestre n’est pas disponible ;
encore moins, leur couverture par des aires protégées.
Toutefois,
il importe de noter l’existence d’un total de neuf (09) sites dont cinq (05)
sites internationalement reconnus dans les zones humides avec une superficie
totale de 1 179 354 Ha, trois (03) zones marines concernées par le projet
GIZMAC et un site qui reste à indiquer par la DGPBPE. S’agissant des 05 sites
internationalement reconnus dans les zones humides, on distingue : (i)
RAMSAR 10.17 composé de la basse vallée du couffo, de la lagune de
Porto-Novo, du lac Ahémé ; (ii) RAMSAR 10.18) composé de la
basse vallée de l’Ouémé, de lagune de Porto-Novo ; (iii) RAMSAR
16.68 composé du complexe W ; (iv) RAMSAR 16.69 composé de la
zone humide de la rivière Pendjari ; et (v) le site transfrontalier entre
le Togo et le Benin. La question est de savoir s’ils sont tous importants ou
non et dans quel domaine les classer.
Par
ailleurs, la superficie cumulée de forêts du domaine protégé dotée d’outil de
gestion durable a atteint 202 376 Ha en 2015. Il s’agit de la superficie de
forêts du domaine protégé dotée d’outils de gestion durable tels que les Plans
d’Aménagement Forestiers. Six (06) forêts communautaires et 109 forêts sacrées
sont concernées.
Cible 15.2 : D'ici à 2020, promouvoir la gestion
durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation,
restaurer les forêts dégradées et accroître nettement le boisement et le
reboisement au niveau mondial
En
2015, on note un total de 9 834 Ha de superficie de forêts restaurées grâce aux
interventions des différentes parties prenantes à la restauration des forêts
pour un total de 215 737 ha de superficie de forêts dégradées. Il s’en
déduit un progrès vers la gestion durable des forêts de 4,5%.
Cible 15.3 : D'ici à 2030, lutter contre la
désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres
touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et
s'efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des terres
La
proportion de la surface émergée totale occupée par des terres dégradées
correspond à la superficie totale occupée par des terres dégradées exprimé en
pourcentage de la superficie totale des terres du pays. D’après les données du
CENATEL, la superficie totale des terres sous jachère et en irrigation s’est
établie à 46 345,74 km2 en 2015 pour une superficie totale terrestre
de 112 398,94 km2. Ainsi, la surface des terres dégradées représente 41,23% de la surface terrestre totale en 2015.
Les
OSC ont noté quatre principaux progrès portant sur : (i) la mise en place
d’un système de conservation de la biodiversité ; (ii) la mise en place du
principe du pollueur–payeur ; (iii) la mise en place des règles d’urbanisme et de
construction pour empêcher de bâtir dans les zones côtières impropres l’habitation ;
et (iv) la mise en place d’un système de conservation de la biodiversité.
Le cadre de mise
en œuvre de l’ODD 15 a été marqué par : (i) l’adoption du code de l’aménagement
et de l’urbanisme ; (ii) la création de l’Agence nationale d’aménagement
du territoire (ANAT) ; (iii) l’adoption du Code de la construction et de
l’habitat ; (iv) la poursuite des réformes foncières et de
l’opérationnalisation de l’Agence Nationale du Domaine et du Foncier (ANDF) et
du Fonds de Dédommagement Foncier (FDF) ;
(v) la mise en place d’un cadastre national informatisé ; (vi)
l’amélioration significative des taxes et redevances forestières collectées (3
mds en 2017 contre 1,8 mds en 2015 et 1,2 mds en 2016) à la suite des réformes
engagées dans le secteur du bois ; (vi) la réalisation des prises de vues
aériennes (résolution 20 cm le pixel), devant servir de fond pour la
cartographie parcellaire interactive au niveau des centres urbains ; (vii) le
scannage et l’archivage dans une base de données numérique des 46 962 Titres
Fonciers délivrés.
En termes de
contribution des OSC, on note : (i) l’établissement d’un plan de pratique
de feu de brousse a sur le plan national et local ; (ii) le renforcement
de la promotion de la gestion durable des ressources naturelles à travers des
campagnes de reboisement ; (iii) l’appui à la gestion durable de forets
communautaires (Gnanhouizoun et Gbèvozoun dans Bonou) ; (iv) l’appui à la
gestion durable des terres dans les communes de Ouinhi, Zogbodomey, Zagnanado,
bonou, Adjohoun, ouaké, Dangbo ; (v) la participation à la création de la
Réserve de Biosphère Transfrontalière du Mono dans le cadre du projet WACA dont
la gestion commune participe de la promotion de la coopération transfrontalière
entre le Bénin et le Togo dans le domaine de la gestion et la protection des
écosystèmes ; et (vi) la sensibilisation des communautés, notamment des
chasseurs.
L’une
des difficultés majeures portent sur la disponibilité des données pouvant
permettre de suivre les progrès enregistrés dans le secteur. Par ailleurs, les
contraintes identifiées sont relatives : (i) à l’entretien et au suivi des
plants mis en terre ; (ii) à la non promotion des essences locales à
valeurs socioéconomiques ; (iii) aux difficultés d’évaluation des
superficies forestières (nécessité de définir une méthodologie harmonisée de
l’estimation des superficies forestières et reboisées).
Il est
nécessaire de doter les directions responsables de cet indicateur (DGPBPE,
DGEFC, DGEC) de ressources matérielles et financières nécessaires pour obtenir
les informations utiles à la mesure de l’indicateur : (i) il faut
déterminer tous les sites importants pour la biodiversité puis faire ressortir
lesquels sont logés dans les forêts classées. Aussi, il est donc utile de
définir le critère de l’importance des sites, mais aussi de retenir une
définition harmonisée de la zone humide, laquelle peut être perçue à la fois comme
une biodiversité terrestre ou une biodiversité des eaux douce.
Pour
les OSC, il sera question de renforcer la mise en place d’un système de
conservation de la biodiversité et d’accentuer la mise en œuvre du principe du
« pollueur-payeur ». Les efforts sont également attendus au
niveau de la mise en place des règles d’urbanisme et de construction pour
empêcher de bâtir dans les zones côtières impropres à la construction.
Globalement,
faute de nouvelles données, l’évolution des indicateurs de l’ODD 15 n’a pu être
appréciée sur la période 2015-2018 malgré les multiples projets et programmes
mises en œuvre dans le cadre de la restauration des écosystèmes au Bénin.
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