RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (06)
1.
PLANETE
Protéger la planète est
indispensable pour répondre aux besoins des générations actuelles et futures.
Il s’agit ainsi de préserver la qualité de l’air, l’accès durable à la
nourriture et à l’eau, une biodiversité riche et pleine de ressources. Limiter
le dérèglement climatique est nécessaire pour réaliser ces objectifs et
protéger les citoyens des catastrophes climatiques.
|
6.1
D'ici à 2030, assurer l'accès universel et équitable à l'eau potable, à un
coût abordable
6.2
D'ici à 2030, assurer l'accès de tous, dans des conditions équitables, à des
services d'assainissement et d'hygiène adéquats et mettre fin à la défécation
en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes
et des filles et des personnes en situation vulnérable
6.4
D'ici à 2030, faire en sorte que les ressources en eau soient utilisées
beaucoup plus efficacement dans tous les secteurs et garantir la viabilité
des prélèvements et de l'approvisionnement en eau douce afin de remédier à la
pénurie d'eau et de réduire nettement le nombre de personnes qui manquent
d'eau
6.5
D'ici à 2030, assurer la gestion intégrée des ressources en eau à tous les
niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière selon qu'il
convient
|
Cible 6.1 : D'ici à 2030, assurer l'accès
universel et équitable à l'eau potable, à un coût abordable
Que ce
soit en milieu urbain ou en milieu rural, le problème de l’accès universel et
équitable à l’eau potable à un coût abordable continue de se poser au regard de
l’évolution des indicateurs. En effet, le taux de desserte en eau potable en
milieu rural est passé de 42,7% en 2015 à 40,4% en 2018. Cette
contreperformance est due à la baisse du nombre de points d’eau réalisés et à
l’accroissement du taux de panne depuis 2017.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Taux de desserte en eau potable en
milieu urbain
|
53,0
|
54,0
|
55,0
|
57,9
|
Taux de desserte en eau potable en
milieu rural
|
42,7
|
42,3
|
41,8
|
40,4
|
Proportion de la population utilisant
des services d'alimentation en eau potable gérés en toute sécurité
|
72,6
|
-
|
-
|
67,8
|
Source :
DG Eau, INSAE, EDSB-V, 2019
S’agissant
de la baisse du nombre de points d’eau réalisée, elle est consécutive à la
situation de mauvaise gouvernance notée dans le secteur en 2015 qui a entraîné
la suspension momentanée des actions de l’Ambassade des Pays qui consacre une
part importante de ses investissements dans la réalisation des ouvrages
hydrauliques au Bénin. Au regard de l’ampleur de cette situation, il a été
procédé à l’assainissement de la gestion de ce sous-secteur en vue de regagner
la confiance des PTFs, avec la reprise du financement de la réalisation des
ouvrages hydrauliques. Toutefois, le rythme de réalisation des points d’eau
générée par cet assainissement (413 points d’eau réalisés en 2018) reste très
en dessous du rythme habituel qu’a connu le sous-secteur.
En ce
qui concerne le taux de panne, il est en progression avec un bond de 0,7 points
entre 2017 et 2018, passant 6,60% en 2016 à 6,3% en 2017, puis à 7% en 2018.
Cette situation relance la problématique de la bonne utilisation, de
l’entretien et de la maintenance des ouvrages hydrauliques par les
bénéficiaires, de la performance du Cadre de Maintenance des Ouvrages Simples
(CEMOS) mis en place et de la gestion professionnelle des ouvrages complexes.
En
milieu urbain, le taux de desserte a connu une tendance haussière, passant de
53% en 2015 à 57,9% en 2018 pour une prévision de 58% en ce qui concerne le
PC2D. Cette performance a été obtenue grâce à l’augmentation de la production
ainsi que l’extension et la densification du réseau dans les quartiers
périphériques qui ont impacté considérablement l’effectif de la population
desservie, soit 62.256 personnes supplémentaires.
Source :
DG Eau, 2019
Au
regard de de la courbe de tendance observée pour le taux de desserte en eaux
potable en milieux urbain et rural, la cible de 100% prévue pour 2021 dans le
cadre de la mise en œuvre du PC2D risque ne pas être atteinte si des efforts
supplémentaires ne sont engagés pour inverser la tendance observée en milieu
rural et renforcer celle observée en milieu urbain et espérer au rendez-vous de
2030 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
Si des
problèmes existent dans l’accès des populations à l’eau potable, ils persistent
dans l’utilisation des services d’alimentation en eau potable. En effet, la
proportion de la population utilisant des services d’alimentation en eau
potable gérés en toute sécurité a régressé pour atteindre 67,80% en 2018 contre
72,6% en 2015. Ce recul est probablement lié aux problèmes de gestion et de
maintenance des systèmes d’approvisionnement en eau potable, notamment en
milieu rural.
Au
regard de de la courbe de tendance observée pour le taux de desserte en eaux
potable en milieux urbain et rural, la cible de 100% prévue pour 2030 dans le
cadre de la mise en œuvre de l’agenda 2023 risque ne pas être atteinte si des
efforts supplémentaires ne sont engagés pour inverser la tendance observée et
espérer au rendez-vous de 2030 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda
2030.
Figure 27 : Evolution de la proportion de la population
utilisant des services d’alimentation en eau potable gérés en toute sécurité
Source :
INSAE, EDSB-V, 2019
En
milieu rural, la proportion de la population utilisant des services
d’alimentation en eau potable gérés en toute sécurité est de 75% en milieu
urbain contre 63% en milieu rural en 2018. On note également que dans les
villes, 77,8% des ménages utilisent des services en eau potable appropriés contre
66,1% de ménages dans les zones rurales.
Plusieurs
sources améliorées d’approvisionnement en eau potable s’observent en fonction
du milieu de résidence. Que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural, le
puits à pompe ou forage est la source la plus utilisée par la population
(29,7%), suivi du robinet public ou borne fontaine (utilisé par 12,6% de la
population) et le robinet chez le voisin (utilisé par 12,5% de la population).
Tableau 64 :
Répartition de la population utilisant des services d’alimentation en eau
potable gérés en toute sécurité selon les sources améliorées
d’approvisionnement
Types de sources améliorées d’approvisionnement
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Robinet dans logement/cour/parcelle
|
17,4
|
1,3
|
7,8
|
Robinet chez le voisin
|
21,4
|
6,4
|
12,5
|
Robinet public/borne fontaine
|
8,3
|
15,4
|
12,6
|
Puits à pompe/forage
|
22,5
|
34,5
|
29,7
|
Puits creusé protégé
|
4,9
|
4,5
|
4,7
|
Source protégée
|
0,2
|
0,4
|
0,3
|
Eau de pluie
|
0,2
|
0,4
|
0,3
|
Eau en bouteille, source non améliorée pour la
cuisine/se laver les mains
|
0,1
|
0,0
|
0,0
|
Ensemble
|
75,0
|
63,0
|
67,8
|
Source :
INSAE, EDSB-V, 2019
Spécifiquement
en milieu rural, les deux sources les plus utilisées par 50% de la population
sont le puits à pompe ou forage et le robinet public ou fontaine ; alors
qu’en milieu urbain, trois principales sources améliorées d’approvisionnement
en eau potable sont utilisées par plus de 60% de la population.
Par
ailleurs, l’un des facteurs qui handicape la réalisation de l’accès universel
et équitable à l’eau potable demeure la pénibilité de l’approvisionnement au
Bénin. En effet, d’après les résultats de l’EDSB-V, tandis que le tiers de la
population arrive à s’approvisionner en eau potable sur place, 44,6% de la
population s’en approvisionnent en faisant moins de 30 minutes de marche en
aller-retour, soit en parcourant en moyenne moins de 2,5km de marche en aller-retour
et 21,3% de la population parcourent en moyenne plus de 2,5km en aller-retour
pour s’approvisionner en eau potable en 2018.
Temps
de trajet
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Eau sur place
|
53,0
|
20,5
|
33,6
|
Moins de 30 minutes
|
31,8
|
53,2
|
44,6
|
30 minutes ou plus
|
14,6
|
25,8
|
21,3
|
Ne sait pas/manquant
|
0,6
|
0,5
|
0,6
|
Source :
INSAE, EDSB-V, juillet 2019
Cette
pénibilité de l’approvisionnement en eau potable se pose beaucoup plus en
milieu rural qu’en milieu urbain. En milieu rural, plus de la moitié de la
population doit parcourir en moyenne moins de 2,5km de marche en aller-retour
pour s’approvisionner en eau potable en 2018 et plus du quart de cette même population
doit parcourir en moyenne plus de 2,5km en aller-retour pour s’en
approvisionner alors que plus de la moitié de la population vivant en milieu
urbain s’approvisionne en eau potable sur place.
Cible 6.2 : D'ici à 2030, assurer l'accès de tous,
dans des conditions équitables, à des services d'assainissement et d'hygiène
adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention
particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation
vulnérable
L’accès
à des installations sanitaires adéquates et la promotion de pratiques
hygiéniques constituent l’un des objectifs importants pour la réalisation de
l’agenda 2030. Ainsi, des actions telles que la construction de latrines dans les
écoles et les marchés ont été notées au niveau de l’Etat central, des
collectivités locales et des organisations de la société civile. Mais, ces
actions sont encore marginales par rapport aux besoins de la population.
D’après
les résultats de l’EDSB-V, en 2018, seulement 12,8% de la population utilisent
des services de sanitation à gestion sécurisée. Cette proportion est nettement
plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (22,4% contre 6,3%). Dans 3,6%
des cas (0,5% en milieu rural), les populations utilisent une chasse d’eau ou
une chasse d’eau manuelle reliée à une fosse septique.
Types
d’installation sanitaire
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Installations sanitaires améliorées
|
22,4
|
6,3
|
12,8
|
Chasse d’eau/chasse d’eau manuelle
|
0,2
|
0
|
0,1
|
Chasse d’eau/chasse d’eau manuelle reliée à une fosse
septique
|
8,3
|
0,5
|
3,6
|
Chasse d’eau/chasse d’eau manuelle reliée à une fosse
d’aisances
|
1,4
|
0,4
|
0,8
|
Fosse d’aisances améliorées ventilée
|
3,8
|
1,5
|
2,4
|
Fosse d’aisances avec dalle
|
8,6
|
3,8
|
5,7
|
Toilettes à compostage
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
Source : INSAE, EDBS
2017-2018, juillet 2019
87,2%
de la population (77,6% en milieu urbain et 93,7% en milieu rural) utilisent
des installations sanitaires non améliorées et 12,2% de la population utilisent
des toilettes non améliorées.
En
outre, dans 35,1% des cas, les populations partagent les toilettes avec
d’autres : soit dans la même cour ou parcelle, soit ailleurs. Les
résultats montrent que les installations sanitaires se trouvent surtout dans la
cour/parcelle. En effet, dans 26,8% des cas, les installations sanitaires se
trouvent dans la cour ou la parcelle contre 7,5% de cas où les installations
sanitaires se retrouvent dans le logement.
Endroits
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Dans le logement
|
14,7
|
2,7
|
7,5
|
Dans la cour/parcelle
|
39,6
|
18,2
|
26,8
|
Ailleurs
|
7,5
|
8,6
|
8,1
|
Défécation en plein air
|
38,2
|
70,5
|
57,5
|
Source : EDBS
2017-2018, 2019
Dans
plus de près de 60% des cas (57,5%), les populations ne disposent d’aucun type
de toilettes et défèquent en plein air. En milieu rural, la proportion de
ménages n’utilisant aucun type de toilettes atteint 70,5% contre 38,2% en
milieu urbain. Tenant compte des conséquences de la défécation en plein air sur
la santé humaine, les efforts doivent être consentis pour mettre fin à cette
pratique.
Notons
que de 2001 à 2018, la proportion des ménages utilisant les installations sanitaires
améliorées, non partagées, est en nette progression. Elle est passée de 3% en
2001 à 6% en 2006, puis 12,8% en 2018. Au regard de cette timide progression,
la question d’assainissement et d’hygiène reste un défi majeur à relever au
Bénin et le Bénin risque de ne pas atteindre l’objectif de 100% d’accès aux
services d’assainissement et d’hygiène adéquats si des mesures ne sont pas
prises pour améliorer et renforcer davantage la situation qui s’observe.
L’assainissement
du cadre de vie de la population ne saurait être occulté au regard de sa
contribution à une meilleure mobilité au niveau des villes et à la une bonne
santé humaine. A cet effet, dans le cadre de la mise en œuvre du PC2D, il est
prévu la construction des ouvrages d'assainissement des eaux usées dans les
Communes. Mais, force est de constater que jusqu’en 2018, aucun ouvrage n’a été
réalisé. Cette situation s’explique par les lourdeurs de procédure de passation
des marchés relatifs aux deux (02) projets devant réaliser les travaux de STBV
à Abomey-Calavi d’une part et d’autre part la construction et la réhabilitation
de trois (03) ouvrages au profit de la SONEB. Il s’agit de : (i) la STBV à
Sèmé-Podji ; (ii) la solution d’assainissement semi-collectif de la Cité
Vie Nouvelle (CVN) et ; (iii) la solution d’assainissement semi-collectif
de la Cité Houéyiho 1 (CH1).
Cible 6.5 : D'ici à 2030, assurer la gestion intégrée
des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération
transfrontière selon qu'il convient
Des efforts
sont consentis pour améliorer la gestion intégrée des ressources en eau à tous
les niveaux avec l’implication accrue de la société civile. Ainsi, le degré de
mise en œuvre de la GIRE suit une tendance haussière qui pourrait augurer d’une
bonne perspective. En effet, en 2018, le degré de mise en œuvre de la GIRE est
passé de 35 en 2015 à 36,3 en 2018, contre 36 pour 2016 et 2017. Cette
situation s’explique par la priorité accordée à la poursuite des actions de
développement des outils de planification (SDAGE et SAGE), à la mise en place
des comités de gestion des bassins et à l’adoption des textes relatifs à la
gestion durable des ressources en eau.
Figure 28 : Evolution du degré de mise en œuvre de la gestion intégrée
des ressources en eau (0-100)
Source : DG Eau, 2019
Toutefois,
au regard de son rythme de progression et de sa courbe de tendance, il serait
trop osé d’espérer atteindre la cible de 45 prévue pour 2021 dans le cadre de
la mise en œuvre du PC2D. Dans cette logique, pour réaliser cette cible d’ici
2030, une augmentation d’un point de pourcentage chaque année ne suffira pas.
Les efforts doivent être multipliés pour améliorer le degré de mise en œuvre de
la GIRE d’au moins 5 points chaque année.
Par
rapport à l’évolution des politiques, les acteurs de la société civile estiment
que beaucoup de documents cadres sont élaborés pour la mise en œuvre, le suivi
et l’évaluation de l’ODD 6. Cependant, il n’y a pas une réelle application de
ses politiques aux niveaux départemental et communal. Les deux actions
entièrement exécutées en 2018 sont relatives à l’acquisition de 4000 kits de
matériels de branchements par la SONEB et au paiement de la contribution du
Bénin au budget de fonctionnement de l'ABN et l'ABV au titre de l'année 2018.
L’accès
à l’eau potable est élevé au rang des grandes priorités de développement du
Bénin. A cet effet, il est projeté d’assurer, et de manière plus ambitieuse,
l’accès universel et équitable à l’eau potable au Bénin en vue d’assurer l’atteinte
de l’ODD 6 d’ici 2030. Ainsi, le cadre de mise en œuvre de l’ODD 6 a été marqué
par l’élaboration et la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND),
du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), du Programme de Croissance pour
le Développement Durable (PC2D), des Plans Sectoriels et des Plans de
Développement Communal (PDC).
La
mise en œuvre de ces programmes et plans a permis de lancer plusieurs
chantiers, tant en milieu rural qu’en milieu urbain, relatifs à l’extension et
la densification du réseau de distribution de la Société Nationale des Eaux du
Bénin (SONEB), à l’augmentation de la capacité de production de la SONEB, à la
réalisation des adductions d’eau villageoises et des forages de puits, avec
l’appui des partenaires techniques et financiers et de plusieurs organisations
de la société civile.
Spécifiquement,
dans l’optique de donner accès à l’eau potable à l’ensemble de la population
rurale et semi-urbaine, il a été procédé : (i) à la mise en place d’un
nouveau cadre institutionnel du secteur de l’eau potable ; (ii) au démarrage du Programme Aqua-Vie qui
vise à accroitre l’accès aux services d’eau potable en milieu rural à travers le
développement de systèmes d’eau potable et la mise en place de modèles de
gestion professionnalisée ; (iii) au démarrage du Projet
d’Approvisionnement en Eau Potable en milieu Rural et d’Assainissement des eaux
usées Urbaines (PEPRAU) qui vise à accroitre l’accès aux services d’eau potable
en milieu rural et à renforcer l’assainissement des eaux usées milieu
urbain ; (iv) au démarrage du Programme OmiDelta (Volet approvisionnement
en eau potable) qui vise à garantir durablement et équitablement, l’approvisionnement
en eau potable des populations rurales des localités rurales ; (v) au
démarrage du Projet d’Amélioration des systèmes d’approvisionnement en eau
potable dans 69 villages qui vise l’amélioration des conditions de vie des
populations béninoises en milieu rural et semi-urbain à travers la
construction, la réhabilitation et l’amélioration des systèmes
d’approvisionnement en eau potable de 69 villages ; (vi) au démarrage du
Projet de Réalisation de 24 AEV qui vise l’amélioration de l’accès à l’eau potable
aux populations béninoises en milieu rural et semi urbain à travers la
construction, la réhabilitation et l’amélioration des systèmes
d’approvisionnement en eau potable de 24 villages ; (vii) au démarrage du
Projet de Réalisation de 44 AEV (tranche 3 du PDAEP) qui vise l’amélioration en
milieu rural dans le cadre de l’accès universel à l’eau potable en 2021 ;
et (viii) la mise en œuvre du « Suivi d’Impact Local Participatif (SILP)
par les Organisations de la Société Civile.
Aussi,
est-il entrepris le développement des capacités de production et de
distribution en milieu urbain et périurbain à travers la réalisation de 11
projets que sont : (i) le projet de renforcement du système d’alimentation
en eau potable dans le Zou qui vise à augmenter la desserte en eau dans les
villes d’Abomey, Bohicon, Djidja, Agbangnizoun, Za-Kpota, Zogbodomey et
environs en vue de la satisfaction des besoins en eau des populations à
l’horizon 2030 ; (ii) le projet de renforcement du système d’alimentation
en eau potable dans l’Atlantique qui vise à améliorer la desserte en eau
potable de la ville d’Abomey-Calavi et ses environs à travers une production
supplémentaire de 1419 m3/h à l’horizon 2027 ; (iii) le projet
de renforcement du système d’alimentation en eau potable autour de Cotonou qui
vise à contribuer à l’amélioration de l’alimentation en eau potable dans la
ville de Cotonou et ses agglomérations ; (iv) le projet
d’approvisionnement en eau potable par l’exploitation des eaux souterraines
dans les Collines qui vise à augmenter la capacité de production d’eau des
systèmes d’AEP des villes de Glazoué et de Dassa-Zoumé respectivement de 416 m3/j
et de 1 000 m3/j en vue d’améliorer la desserte en eau des
populations alimentées ; (v) le projet de renforcement des systèmes d’alimentation
en eau potable des centres secondaires qui vise à améliorer la desserte en eau
potable du centre secondaire de Djougou et des localités de Savè, Tchaourou et
Tanguiéta à travers une production supplémentaire de 4800 m3/j à
l’horizon 2020 et à réaliser 1 100 branchements à coût réduit en vue de
desservir la population urbaine de Djougou et de Tchaourou ; (vi) le
Programme OmiDelta qui vise le renforcement des systèmes d’alimentation en eau
potable de villes secondaires de Bassila, Adjarra et leurs environs,
l’élaboration des Plans Directeurs d’Assainissement des eaux usées des villes
d’Abomey et Bohicon et le renforcement de capacité du personnel de la
SONEB ; (vii) le projet de renforcement du système d’alimentation en eau
potable de la ville de Parakou et environs qui vise à renforcer
l’approvisionnement en eau potable et améliorer la desserte dans la ville de
Parakou et ses environs, en qualité et en quantité suffisante répondant aux
normes en vigueur ; (viii) le projet de réduction des pertes d’eau et
amélioration de la viabilité des systèmes d’alimentation en eau potable qui
vise à réduire les pertes d’eau non facturées de 26% en 2014 à 20% à l’horizon
2020, à améliorer la performance opérationnelle et financière de la SONEB et à
renforcer la viabilité et la durabilité des services fournis par la
SONEB ; (ix) les mesures d’urgence pour le renforcement du système
d’alimentation en eau potable de Savalou Améliorer les conditions
d’approvisionnement en eau potable des populations de la ville de Savalou en
augmentant la capacité de production d’eau du système d’AEP de 150 m3/h ;
(x) le projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable des
Collines à partir des eaux de surface qui vise à renforcer les systèmes
d’alimentation en eau potable des villes de Savè, Dassa-Zoumé, Glazoué et
environs en vue d’une desserte à 100% des populations à l’horizon 2021 et la
satisfaction des besoins en eau jusqu’en 2035 au moins ; (xi) le projet
d’alimentation en eau potable des zones péri-urbaines qui vise à garantir
l’approvisionnement durable en eau potable dans les centres péri-urbains
d’Abomey-Calavi, Cotonou, Sèmè-Kpodji et Porto-Novo, à augmenter le nombre
d’abonnés de 250 000 personnes supplémentaires, et à assurer l’alimentation en
eau potable des populations cibles à l’horizon 2025.
Par
ailleurs, la période 2015-2018 a été marquée par la mise en œuvre des mesures
pour moderniser et développer l’exploitation responsable des ressources
hydrologiques. Ces mesures visent à promouvoir la gestion intégrée des
ressources en eau (GIRE) au niveau des bassins (Ouémé, Volta, Niger et
Mono-Couffo) et à poursuivre la mise en place du cadre juridique et
réglementaire relatif aux ressources en eau
Dans
le cadre de l’amélioration du cadre de vie des populations, notamment en son
volet hygiène et assainissement de base, les principales mesures prises ont
porté, entre autres, sur : (i) l’adoption du code de la construction et de
l’habitation ; (ii) l’adoption d’une loi sur l’interdiction des sachets
plastiques non biodégradables ; (iii) l’adoption d’une loi sur la protection de
l’État contre l’importation des déchets étrangers au Bénin ; (iv) le vote du
code l’urbanisme et de l’aménagement en vue de contribuer à la viabilisation
des régions économiques et zones de forte concentration humaine ; (v) la
poursuite des travaux de lutte contre l’érosion côtière ; (vi) l’organisation
de la gestion des déchets ; (vii) la libération et l’aménagement progressif des
espaces publics ; (viii) l’enlèvement des déchets solides et l’assurance de la
propreté dans la ville de Cotonou ; (ix) l’interdiction de l’usage des sachets
plastiques et le ramassage périodique des sachets plastiques usagés dans les
rues et les agglomérations ; (x) la réalisation des prises de vues aériennes
(résolution 20 cm le pixel), devant servir de fond pour la cartographie
parcellaire interactive au niveau des centres urbains ; (xi) la réalisation
d’une version provisoire du cadastre de Cotonou ; des transferts
progressifs de ressources aux communes ; et (xii) l’achèvement de certains
ouvrages d’assainissement.
Toutefois,
pour les acteurs de la société civile, très peu de projets dans le secteur de
l’eau sont effectivement mise en œuvre. Cette tendance se confirme au niveau
local où les populations sont confrontées à un réel problème d’accès à l’eau
potable.
En
termes de contribution des acteurs de la société civile, on note l’organisation
des séances pour sensibiliser et interdire la consommation des eaux souillées
dans les ménages. Des séances de sensibilisation des populations à la base ont
été organisées sur les stratégies de gestion rationnelle et efficace de l’eau
pour une agriculture plus durable dans nos communautés. Il s’agit de
communications sur les techniques de désinfection de l’eau et sa conversation, la
démonstration sur la gestion de la ressource en eau dans nos communautés, et de
la sensibilisation sur l’utilité d’entretenir ses mains et son cadre de vie et
d’étude toujours propres. A cet effet, la phase pilote du projet ‘’Mon Hygiène,
Ma Santé’’ a doté (11) onze écoles maternelles, primaires et (1) un collège en
dispositifs de lavage de mains. De même, le recensement de tous les points
d’eau existants non fonctionnel a été fait.
En
matière d’assainissement, beaucoup d’autres actions ont été menées, notamment
pour atténuer les actions de dégradation de l’environnement. On note également
les séances d’interdiction de la défécation à l’air libre. En milieu scolaire, les sensibilisations des
enfants sur l’ODD 6, en particulier sur les actions d’hygiène et
d’assainissement en milieu scolaire et communautaire ont été organisées. Aussi,
les séances de sensibilisation régulière de la population sur les maladies
hydriques, les causeries et diffusion de film pour montrer les conséquences de
la défécation à l’aire libre, la distribution gratuite des manuels de santé
sont d’autres actions mises en œuvre par les OSC qui visent in fine le
bien-être de la population.
Toutefois,
les acteurs de la société civile déplorent le manque de synergie entre les
différents acteurs intervenant au niveau local sur la problématique de l’eau.
La
pénibilité de l’approvisionnement en eau potable, notamment en milieu rural au
Bénin. En 2018, le taux de desserte totale atteint 56% dont 58% en milieu
urbaine et 54% en milieu rurale. Les estimations en 2019 prévoient un taux de
desserte national de 62% dont 59% de desserte rurale et 66% de desserte
urbaine.
Ces
statistiques montrent que beaucoup d’actions doivent être mises en œuvre pour
assurer l’accès et la disponibilité permanente de l’eau pour tous les béninois.
(i)
Maintenir les efforts d’extension du système d’approvisionnement en
eau ;
(ii)
Mettre en place un système de gestion efficace des ouvrages hydrauliques
en milieu rural
(iii)
Intensifier la construction des ouvrages d’assainissement et de
toilettes publiques ;
(iv)
l’élaboration de la nouvelle Stratégie Nationale de Promotion de
l’Hygiène et de l’Assainissement de Base en milieux urbain et en lien avec les
objectifs de développement durable ;
(v)
l’opérationnalisation effective des premiers organes du cadre
institutionnel de la GIRE, en priorité le Fonds Nation de l’Eau (FN-Eau) ;
(vi)
l’adoption des textes relatifs à l’Agence de gestion du bassin de
l’Ouémé et les Comités de Gestion ;
(vii)
la finalisation des études préalables à la réforme dans le secteur de
l’hydraulique urbain ainsi que de l’audit organisationnel de la Direction
Générale de l’Eau avec la mise en place du personnel nécessaire pour
l’accomplissement des missions régaliennes ;
(viii)
l’accélération des actions liées à l’assainissement des eaux usées et
pluviales dans les grandes villes du Bénin ;
(ix)
la pérennité et la continuité du service public de l’eau dans les
centres urbains et secondaires notamment en milieu rural.
Comme
défis, il est primordial que les gouvernants face vraiment la promotion de
l’inclusion sociale en associant toutes les parties prenantes (départementaux,
locaux). Aussi, ils doivent respecter le principe ‘’Ne laissez personne de côté’’
Comme
stratégie au niveau local, il faut améliorer la qualité de l’eau en protégeant
l’environnement et en gérant les déchets. De plus il faut de la coopération
horizontale au niveau de la planification et de la politique environnementale
entre les municipalités et les régions à travers les frontières. Par ailleurs,
l’asphaltage en cours au Bénin doit permettre le forage de plusieurs points
d’eau.
Le
problème de l’accès universel et équitable à l’eau potable à un coût abordable
continue de se poser au regard de l’évolution des indicateurs. En effet, le
taux de desserte en eau potable en milieu rural est passé de 42,7% en 2015 à
40,4% en 2018 à cause, entre autres, de la baisse du nombre de points d’eau
réalisés et à l’accroissement du taux de panne depuis 2017 consécutive à la
situation de mauvaise gouvernance notée dans le secteur en 2015.
En
milieu urbain, le taux de desserte a connu une tendance haussière, passant de
53% en 2015 à 57,9% en 2018 grâce à l’augmentation de la production ainsi que
l’extension et la densification du réseau dans les quartiers périphériques qui
ont impacté considérablement l’effectif de la population desservie.
Si des
problèmes existent dans l’accès des populations à l’eau potable, ils persistent
dans l’utilisation des services d’alimentation en eau potable. En effet, la
proportion de la population utilisant des services d’alimentation en eau
potable gérés en toute sécurité a régressé pour atteindre 67,80% en 2018 contre
72,6% en 2015.
Au
regard de la courbe de tendance observée en matière d’accès à l’eau potable, la
cible de 100% prévue pour 2021 risque ne pas être atteinte si des efforts
supplémentaires ne sont engagés pour inverser la tendance observée en milieu
rural et renforcer celle observée en milieu urbain et espérer être au
rendez-vous de 2030.
L’un
des facteurs qui handicapent la réalisation de l’accès universel et équitable à
l’eau potable demeure la pénibilité de l’approvisionnement au Bénin. Cette
pénibilité de l’approvisionnement en eau potable se pose beaucoup plus en
milieu rural qu’en milieu urbain.
L’accès
à des installations sanitaires adéquates et la promotion de pratiques
hygiéniques constituent des problèmes. L’assainissement du cadre de vie de la
population constitue l’autre défis à relever.
Des
efforts sont consentis pour améliorer la gestion intégrée des ressources en eau
à tous les niveaux avec l’implication accrue de la société civile. Ainsi, le
degré de mise en œuvre de la GIRE suit une tendance haussière qui pourrait
augurer d’une bonne perspective. Toutefois, au regard de son rythme de
progression et de sa courbe de tendance, il serait osé d’espérer réaliser la
cible prévue pour 2030.
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