RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (07)
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Cible
7.1 : D'ici à 2030, garantir l'accès de tous à des services énergétiques
fiables et modernes, à un coût abordable
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Cible 7.1 : D'ici à 2030, garantir l'accès
de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable
Cette
situation se justifie par le fait que, à la suite de l’opération de
recouvrement des impayés lancés par la SBEE au cours de l’année 2018, plusieurs
contrats d’abonnements ont été résiliés sans reprise. De plus, le nombre de
branchements payés par les clients, non réalisés et en instance (pour défaut de
kits de branchements) s’élève à 21 072.
Paradoxalement,
il est noté, suite aux travaux d’électrification de certaines localités,
d’extension de la couverture électrique et de rénovation des installations de
la SBEE, une hausse régulière de la longueur des réseaux, passant de 5 079
km en 2015 à 5 637 km en 2018, soit un taux d’accroissement de 11% pour
les HTA d’une part, et de 5 522 km en 2017 à 6 471 km en 2018, soit
accroissement de 17,2% sur la période 2015-2018 pour les BT d’autre part.
Par
ailleurs le nombre d’abonnés au réseau conventionnel de la SBEE a connu aussi
une hausse régulière sur la période 2015-2018, passant de 530 528 abonnés
à 608 094 abonnés, soit un accroissement de 15%. En outre, on note une
baisse de la fréquence et une réduction par 4 du délai moyen des coupures
d’électricité qui est passé de 75 heures (plus de 3 jours) à 17,4 heures (moins
d’une journée).
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2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Longueur
HTA (km)
|
5 079
|
5 213
|
5 614
|
5 637
|
Longueur
BT (km)
|
5 522
|
5 522
|
6 427
|
6 471
|
Nombre d’abonnés
|
530 528
|
571 857
|
598 330
|
608 094
|
Durée
(heure)
|
75,0
|
65,4
|
17,4
|
-
|
Source :
Présidence de la République, BAI, état de mise en œuvre au 31 mars 2019
Grâce
à cette performance, contrairement au taux d’électrification, la proportion de
la population ayant accès à l’électricité s’est accru sur la période 2015-2018,
passant de 33,4% à 34,5%.
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
L’accès
à l’énergie électrique est plus difficile en milieu rural. En 2018, seulement
21,2% de la population rurale ont accès à l’électricité contre 54,2% pour la
population urbaine. Cette disparité s’explique par le faible taux de couverture
des zones rurales en énergie électrique ainsi que le faible niveau de revenu
des populations rurales.
Des
disparités s’observent d’un département à un autre dans la répartition de
l’accès à l’électricité. Le département du Littoral affiche le plus fort taux
(87% en 2018) tandis que l’Atacora et l’Alibori affichent les proportions les
plus faibles de la population ayant accès à l’électricité.
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
15,3
|
23,5
|
Atacora
|
21,3
|
20,1
|
Atlantique
|
38,8
|
42,8
|
Borgou
|
29,7
|
24,8
|
Collines
|
23,4
|
32,9
|
Couffo
|
20,3
|
27,1
|
Donga
|
37,3
|
36,4
|
Littoral
|
86,2
|
86,9
|
Mono
|
32,8
|
34,1
|
Ouémé
|
41,5
|
48,6
|
Plateau
|
32,8
|
25,1
|
Zou
|
19,9
|
34,3
|
Ensemble
|
33,4
|
34,5
|
Urbain
|
56,3
|
54,2
|
Rural
|
14,0
|
21,2
|
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
En ce
qui concerne la proportion de la population utilisant principalement des technologies
propres pour la cuisson, elle
s’est légèrement accrue, passant de 3,7% en 2014 à 4,8% en 2018. En
prenant en compte l’usage du foyer amélioré, la proportion de la population
utilisant principalement des technologies propres pour la cuisson était de
12,4% en 2014.
Toutefois,
parlant des technologies propres à utiliser pour la cuisson, il est question de
combustible non polluant, en l’occurrence l’électricité, le gaz de pétrole
liquéfié, le gaz naturel, le biogaz et le kérosène. Ces technologies propres
sont plus utilisées en milieu urbain (8%) qu’en milieu rural (1%).
Tableau 70 : Proportion de la population
utilisant principalement des technologies propres pour la cuisson
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
0,1
|
1,8
|
Atacora
|
0,1
|
0,7
|
Atlantique
|
6,9
|
7,4
|
Borgou
|
1,8
|
1,8
|
Collines
|
0,3
|
0,8
|
Couffo
|
1,0
|
1,0
|
Donga
|
0,8
|
1,5
|
Littoral
|
23,7
|
33,1
|
Mono
|
1,2
|
2,6
|
Ouémé
|
4,2
|
8,0
|
Plateau
|
1,4
|
1,1
|
Zou
|
0,3
|
6,6
|
Ensemble
|
3,7
|
4,8
|
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Des
disparités s’observent d’un département à un autre dans l’utilisation des
technologies propres pour la cuisson. Le département du Littoral affiche la
plus forte proportion tandis que l’Atacora, les Collines, le Couffo et le
Plateau affichent les proportions les plus faibles.
A
contrario, 95,8% de la population utilisent un combustible solide pour
cuisiner. Cette proposition est plus élevée en milieu rural (98,8%) qu’en
milieu urbain (91,3%). Cette situation fait davantage remarquer que le
phénomène de la déforestation continue au Bénin où 91,2% de la population ont
recours au bois (68%) et au charbon de bois (23,2%) pour cuisiner, étant donné
que l’accessibilité aux technologies propres pour la cuisson continue de se
poser, en termes de coût d’acquisition pour la plupart des béninois.
Au
regard de la tendance actuelle de la proportion de la population ayant accès à
l’électricité et de la proportion de la population utilisant principalement des
technologies propres pour la cuisson, il est très peu probable d’atteindre
l’objectif d'accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à
un coût abordable en 2030.
Indicateurs
|
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion de la population
ayant accès à l'électricité
|
33,4
|
-
|
-
|
34,5
|
|
Taux d'électrification
|
Global
|
27,63
|
30,0
|
29,7
|
29,2
|
Urbain
|
|
|
54,8
|
53,9
|
|
Rural
|
|
|
6,6
|
6,5
|
|
Proportion de la population
utilisant principalement des technologies propres pour la cuisson
|
3,7
|
-
|
-
|
4,8
|
|
Proportion de la population
utilisant principalement des carburants propres pour l'éclairage
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : DPP/MEEM, INSAE/EDSB-V, 2019
Pour
les OSC, les progrès obtenus sur la période 2015-2018 sont relatifs à la
réduction du délai de délestage et l’exécution de la seconde phase du programme
du MCA2.
Depuis
2016, une attention particulière a été au secteur de l’énergie électrique.
Ainsi, il a été procédé à une restructuration du secteur traduite par :
(i) la relecture des politiques énergétiques et le renforcement du cadre
institutionnel ; (ii) la restructuration de la SBEE et la réalisation
d’une étude tarifaire ; (iii) l’ouverture du segment de la production aux
producteurs privés et le retrait du statut d’acheteur unique à CEB ; et (iv) l’adoption
d’un nouveau Code Bénino-Togolais d’électricité (CBTE).
D’importantes
mesures ont été entreprises en vue de renforcer le cadre institutionnel, juridique
et règlementaire du secteur de l’énergie de l’électricité. Elles ont, entre
autres porté, sur : (i) l’amélioration et le renforcement de la fourniture
d’énergie électrique conventionnelle ; (ii) le développement des énergies
renouvelables ; (iii) le renforcement de la résilience du secteur de
l’énergie aux impacts des changements climatiques.
Dans
le cadre de l’amélioration et du renforcement de la fourniture d’énergie
électrique conventionnelle, il est noté : (i) la réhabilitation et la mise
en service de 15 moteurs dans les centrales de la Société Béninoise d’Energie
Electrique (SBEE) pour une puissance totale de 30 MW dont 8 MW à
Natitingou, 10 MW à Porto-Novo et 12 MW à Parakou ; (ii) l’installation
des moteurs et la poursuite des travaux de construction de la première centrale
bicombustible de 120 MW ; (iii) la construction de la ligne de transport
161 kV entre Onigbolo et Parakou et sa mise sous tension ; (iv) la construction
de la ligne de transport 161 kV entre Bembèrèkè-Kandi-Malanville avec postes
associés ; (v) l’électrification des localités de Nambouli, Kounri,
Ouriyori, Pouriniari, Toubougnini, Topoga, Borifieri, Tihoun,
Birni, Itadjebou et Dunkassa ; (vi) l’électrification de 64 localités
rurales par raccordement aux réseaux conventionnels de la SBEE sur financement
BIDC ; et (vii) la construction de la ligne HTA pour l'électrification de
Veyidji (Commune de Dogbo), Adjagbo (Commune de Abomey-Calavi), Adjan (Commune
de Zê).
Dans
le cadre du développement des énergies renouvelables, les réalisations portent
sur : (i) la mise en exploitation progressive des 80 microcentrales
solaires photovoltaïques construites dans le cadre des projets PROVES et
PRODERE ; (ii) la réalisation des levés topographiques et l’élaboration du
Plan d’Action de Réinstallation et/ou de Restauration dans le cadre de la construction des centrales solaires
photovoltaïques à Bohicon, Djougou, Natitingou et Parakou, pour une puissance
totale de 50 MW sur financement du MCA Bénin II ; (iii) l’adoption de l’étude
pour la mise en place d’un environnement propice à l’électrification
hors-réseau au Bénin (EHR), dont notamment, la Politique et Stratégie Nationale
d’Electrification Hors-Réseau (PSN-EHR), le Plan Directeur de l’Electrification
Hors-Réseau (PD-EHR) et la prise du Décret portant Cadre Réglementaire de
l’Electricité Hors-Réseau ; (iv) la réalisation des travaux d'éclairage
par système solaire photovoltaïque des centres de santé.
Dans
le domaine du renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts
des changements climatiques, les actions menées ont porté sur : (i) l’acquisition
et l’installation de systèmes photovoltaïques (PV) résilients constitués de
cinq (05) kiosques métalliques, de cinq (05) hangars, de cinq (05)
mini-centrales photovoltaïques résilients et de 41 lampadaires solaires pour
l’électrification des communautés vulnérables hors réseau et vulnérables des
localités de Gbédé (Ouèssè), Kolobi (Djidja), Fita (Dassa-Zoumé), Kokohou,
(Djougou) et Dahendé (Touncountouna) ; (ii) l’entretien et le regarnissage
des 500 ha de plantations des sites de Gbédé (Ouèssè), de Kolobi (Djidja), de
Fita (Dassa-Zoumé), Té-Foungou (Djougou) et Bobè (Banté) au titre de la
campagne de 2017 ; (iii) le reboisement effectif de 250 ha sur les sites de Fita
(Dassa-Zoumé), Dahindé (Toucountouna) et N’Dali (Nonsinanson) au titre de la
campagne 2018.
En
outre, la période a été marquée par la promotion de la recherche pétrolière et
le renforcement de la sécurisation de l’approvisionnement en produits
pétroliers et en gaz naturel, notamment : (i) l’adoption d’un nouveau code
pétrolier avant l’ouverture des blocs à la concurrence ; (ii) l’acquisition des
équipements de laboratoire de contrôle des hydrocarbures et des équipements
d'appui aux travaux de recherche ; (iii) l’actualisation des données
géo-pétrolières des blocs pétroliers du Bassin Sédimentaire Côtier ; (iv) l’acquisition
de densimètre portable électronique de type DMA muni d’une mallette de
protection et de transport anti choc pour le contrôle et le suivi des
hydrocarbures ; (v) l’inspection de cartographie et le contrôle de qualité
des infrastructures de distribution des produits pétroliers et des dépôts
d'hydrocarbures sur l'ensemble du territoire.
Par
ailleurs, des OSC travaillent pour l’accès des populations aux énergies
solaires. Il s’agit de l’ONG Pont Universel ; de l’ONG Action Bénin et
Solidarité (ABS), etc. C’est le cas de l’ONG Pont Universel, en
partenariat avec l’ONG Action Bénin et Solidarité (ABS), qui travaille à
apporter l’énergie solaire aux artisans de la commune de Savalou.
En
effet, à Savalou, de nombreuses coupures ainsi que le manque d’électricité dans
certaines zones perturbent le bon fonctionnement des activités économiques. Pour
pallier à ce problème, certains artisans utilisent des groupes électrogènes ou
des lampes torches, ce qui pollue fortement l’environnement. C’est ainsi que l’association Pont Universel,
qui est basée en Suisse et qui entreprend des projets d’aide au développement
en Afrique à travers ses antennes locales, s’est associé à l’ONG ABS basée dans
la commune de Savalou, dans le département des Collines pour soutenir
l’électrification d’ateliers pour artisans.
Le
Projet, en plus de contribuer à l’électrification solaire dans la commune de
Savalou, a contribué à l’augmentation des revenus des artisans. En effet, les
artisans ont été sectionnés en raison de la taille de leur activité et de leur
fiabilité. Ces derniers paient régulièrement les impôts à la Mairie de Savalou
et leur apport s’élève à 50 000 FCFA par artisan dans le projet.
De
plus, le projet prévoit la formation de 20 jeunes béninois chaque année. Ladite
formation est axée sur la mise en place du système solaire et la maintenance.
Les bénéficiaires de cette formation sont de jeunes artisans qui ont déjà une
formation en électricité – bâtiment et qui travaillent pour leur propre compte.
Ces formations ont eu pour but de développer leurs compétences et d’élargir les
possibilités de gagner de nouveaux marchés. Elles se font conjointement avec
l’installation des panneaux solaires. Pilotée par 2 ingénieurs de l’Ecole
Technique de Lausanne en Suisse, c’est une formation gratuite qui dure 12
semaines par année. Au total 35 ateliers des artisans ont été électrifiés en
2018, avec un Kit solaire de 150 WC, 1 batterie de 150 A, 1 régulateur, 4
lampes de 8 W.
Malgré
les efforts déployés, l’ensemble du territoire national n’est toujours pas
pourvu en énergie électrique. La demande de branchement énergétique demeure
très forte et insatisfaite à ce jour. La dépendance énergétique est l’une des
contraintes majeures à l’atteinte des objectifs dans le secteur énergétique. En
plus de cette contrainte, la problématique du financement du secteur reste
prépondérante malgré l’obtention du 2e compact du MCA, les accords
de prêts sous régionaux et l’ouverture des offres au secteur privé.
Malgré
toutes les réformes dans le secteur énergétique, de l’avis des OSC, on note que
le problème de l’accessibilité continue de se poser, notamment en termes de
coût, de distance, etc.
Les
perspectives du secteur de l’énergie électriques sont prometteuses, non
seulement à cause de l’engagement du pouvoir central, mais également du 2e
compact du MCA qui se concentre essentiellement sur ce secteur. Toutefois, il
urge pour le Bénin de réduire, voire éliminer la dépendance énergétique,
notamment par la modernisation et le renforcement des capacités de production
et d’exploitation d’énergie électrique par le Bénin.
Un
autre défi consiste également à réduire le délai de satisfaction des demandes
d’abonnement des ménages par l’approvisionnement régulier de kits de branchement.
Le système de paiement des consommations doit être également modernisé par la
digitalisation des transactions afin de faciliter le recouvrement des
redevances et de réduire les longues files d’attentes au niveau des guichets de
la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE).
De
l’avis de l’ensemble des OSC, il est nécessaire de prendre les dispositions
pour la vulgarisation de des énergies renouvelables. Ainsi, la principale
stratégie à adopter consiste en la réalisation des bâtiments économes en
énergie, en l’adoption des sources d’énergie verte dans les structures
publiques et parapubliques (Etablissements, Administration, Centre de santé,
etc…), de même que dans les habitations privées.
La
situation au niveau de l’ODD 7 n’est pas reluisante pour assurer l’accès à
l’électricité à au moins 50% de la population malgré les progrès réalisés pour
réduire la durée du délestage au Bénin. La proportion de la population ayant
accès à l’électricité s’est accru sur la période 2015-2018, passant de 33,4% à
34,5%. L’accès à l’énergie électrique est plus difficile en milieu rural avec
seulement 21,2% de la population rurale en 2018 contre 54,2% pour la population
urbaine. Cette disparité s’explique par le faible taux de couverture des zones
rurales en énergie électrique ainsi que le faible niveau de revenu des
populations rurales.
En ce
qui concerne la proportion de la population utilisant principalement des
technologies propres pour la cuisson, elle
s’est légèrement accrue, passant de 3,7% en 2014 à 4,8% en 2018. En
prenant en compte l’usage du foyer amélioré, la proportion de la population
utilisant principalement des technologies propres pour la cuisson était de
12,4% en 2014. A contrario, 95,8% de la population utilisent un combustible
solide pour cuisiner. Cette situation fait davantage remarquer que le phénomène
de la déforestation continue au Bénin où 91,2% de la population ont recours au
bois (68%) et au charbon de bois (23,2%) pour cuisiner, étant donné que
l’accessibilité aux technologies propres pour la cuisson continue de se poser,
en termes de coût d’acquisition pour la plupart des béninois.
Malgré
l’attention particulière dont ce secteur a bénéficié sur la période
2015-2018 et au regard de la tendance actuelle observée, pour espérer atteindre
l’objectif d'accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à
un coût abordable d’ici 2030, il demeure important de : (i) résoudre les
problèmes de dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur ; (ii) assurer
la satisfaction rapide des demandes d’abonnement ; (iii) promouvoir et
vulgariser l’énergie renouvelable ; etc.
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