RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (04)
2.1- ODD 4 : Assurer une éducation de
qualité inclusive et équitable et promouvoir les opportunités d’apprentissage
pour tous tout au long de la vie
|
Cible 4.1 : D'ici à 2030, faire en sorte que toutes les
filles et tous les garçons suivent, sur un pied d'égalité, un cycle complet
d'enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, les dotant
d'acquis véritablement utiles
Cible 4.4. D'ici à 2030, augmenter nettement le nombre des
jeunes disposant des compétences, notamment techniques et professionnels,
nécessaire à l'emploi, à l'obtention d'un travail décent et à entreprenariat.
Cible 4.5 : D'ici à 2030, éliminer les inégalités entre les
sexes dans le domaine de l'éducation et assurer l'égalité d'accès des
personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones
et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d'enseignement et
de formation professionnelle
|
L’éducation
joue un rôle capital dans le développement de l’Homme et est reconnue comme un
moteur de développement. Ainsi, l’atteinte de l’éducation pour tous les enfants
en âge d’aller à l’école est un objectif primordial.
D'ici
à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur
un pied d'égalité, un cycle complet d'enseignement primaire et secondaire
gratuit et de qualité, les dotant d'acquis véritablement utiles
L’évaluation
des progrès du Bénin vers l’accès égalitaire des filles et des garçons à un
cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité
nécessite une analyse de onze indicateurs priorisés par le Bénin, en
l’occurrence les taux bruts de scolarisation (TBS), les taux nets de
scolarisation (TNS) et le taux d’achèvement de l’enseignement primaire.
Dans
l’enseignement primaire, en considérant les données
d’enquête (MICS 2014 et de l’EDSB-V), le taux brut de fréquentation scolaire au
primaire a baissé sur la période 2014-2018, passant de 97,5% à 88,7%.
Source :
INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Il est
davantage plus bas que les données administratives générées par les services
statistiques du Ministère en charge de l’enseignement primaire. En effet, selon
les données administratives, le taux brut de scolarisation dans le primaire a
baissé légèrement entre 2015 et 2017. Bien qu’en baisse sur la période
2015-2018, le TBS est resté supérieur à 110 % du fait de l’importance du flux
entrant en première année du cycle de l’enseignement primaire, avec une
présence massive des enfants hors de la tranche d’âges scolarisable (6 à 11
ans).
Il
diffère peu selon le sexe et est de 83,5% chez les filles contre 93,9% chez les
hommes en 2018. Ce taux cache des disparités d’un département à un autre. Le
département de l’Alibori affiche le plus faible taux (45,2%) et le Mono affiche
le taux de fréquentation le plus élevé (117,8%), suivi de l’Ouémé (112%), du
Littoral (109,8%), de l’Atlantique (107%) et de la Donga (101,5%).
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
49,8
|
45,2
|
Atacora
|
91,3
|
79,0
|
Atlantique
|
112,1
|
107,6
|
Borgou
|
69,1
|
62,3
|
Collines
|
106,6
|
104,5
|
Couffo
|
99,0
|
95,4
|
Donga
|
96,5
|
101,5
|
Littoral
|
114,4
|
109,8
|
Mono
|
126,7
|
117,8
|
Ouémé
|
109,8
|
112,0
|
Plateau
|
103,8
|
97,3
|
Zou
|
109,3
|
99,5
|
Bénin
|
97,5
|
88,7
|
Masculin
|
99,8
|
93,9
|
Féminin
|
95,0
|
83,5
|
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Cette
baisse du TBS sur la période 2015-2018 est consécutive de la décision de
fermeture de certaines écoles primaires ne remplissant pas les normes
pédagogiques exigées intervenue en 2017. Ainsi, certains enfants, au risque de
parcourir plusieurs kilomètres avant d’accéder à l’école avec les risques
d’accident et de morsure de serpent, ont dû s’abstenir de s’inscrire ou soit
abandonner l’école. Cette mesure, couplée aux pesanteurs sociologiques qui
limitaient déjà la scolarisation des enfants, a impacté tous les départements à
l’exception de la Donga et de l’Ouémé.
Cette
situation n’est pas sans conséquence sur le taux net de scolarisation. D’après les données de l’EDSB-V, le Taux Net
de Scolarisation ou de fréquentation (TNS ou TNF) des enfants de 6-11 ans a
aussi baissé, passant de 74,9% en 2014 à 63,5% en 2018. Il diffère peu selon le
sexe et est de 62,3% chez les filles contre 68,2% chez les hommes est plus
élevé en milieu urbain (73,78%) qu’en milieu rural (60,1%).
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Tout
comme le taux brut de scolarisation, le taux net de scolarisation cache des
disparités d’un département à un autre. Le département de l’Alibori affiche le
plus faible taux (33,5%) et le Mono affiche le taux de fréquentation le plus
élevé (86,5%), suivi du Littoral (82,3%) et de l’Ouémé (82,1%).
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
38,9
|
33,5
|
Atacora
|
67,1
|
55,2
|
Atlantique
|
88,0
|
79,9
|
Borgou
|
55,1
|
45,2
|
Collines
|
81,2
|
77,8
|
Couffo
|
72,3
|
71,7
|
Donga
|
74,1
|
72,1
|
Littoral
|
92,5
|
82,3
|
Mono
|
90,0
|
86,5
|
Ouémé
|
87,4
|
82,1
|
Plateau
|
77,9
|
73,0
|
Zou
|
82,7
|
73,9
|
Ensemble
|
74,9
|
65,3
|
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
D’après
les données de l’EDSB-V, les taux de fréquentation scolaire, qu’ils soient nets
ou bruts, augmentent avec le quintile de bien-être économique. En effet, au
primaire, le taux net de fréquentation passe de 40% dans le quintile le plus
bas à 83% dans le plus élevé.
En ce qui concerne la
proportion d'écoliers ayant commencé la première année d'études primaires qui
terminent l'école primaire, elle a été approchée par le taux d’achèvement du
primaire. En effet, sur la période 2015-2018, le taux d’achèvement du primaire affiche
une tendance globalement baissière, passant de 79,2% en 2015 à 58,5% en 2018
pour une cible de 70,45% prévue dans le cadre dans le cadre de la mise en œuvre
du PC2D.
Cette tendance baissière
observée sur la période s’explique, entre autres, par des abandons causés par
des pesanteurs socio-culturelles, des cas de décès en cours de cycle
enregistrés au niveau des apprenants des cohortes 2012 et 2013, la décision de
fermeture de certaines écoles ne remplissant pas les conditions et la faible
capacité des apprenants à assimiler les connaissances transmisses à cause des
effectifs pléthoriques observées dans les salles de classe.
Source :
DPP/MEMP, juillet 2019
Au
regard de de la courbe de tendance observée pour le taux d’achèvement du
primaire, la cible de 100% prévue pour 2030 dans le cadre de la mise en œuvre
de l’agenda 2023 risque ne pas être atteinte si des efforts supplémentaires ne
sont engagés pour inverser la tendance observée et espérer au rendez-vous de
2030 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion d'enfants en cours préparatoire qui
maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en lecture
|
90,4
|
-
|
-
|
-
|
Proportion d'enfants en cours préparatoire qui
maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en mathématique
|
66,5
(2014)
|
-
|
-
|
-
|
Proportion d'enfants et de jeunes en fin de cycle
primaire qui maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en lecture
|
48,3
(2014)
|
-
|
-
|
-
|
Proportion d'enfants et de jeunes en fin de cycle
primaire qui maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en
mathématiques
|
60,2
(2014)
|
-
|
-
|
-
|
Taux net de scolarisation dans le primaire
|
74,9
|
-
|
-
|
65,3
|
Proportion d'écoliers ayant commencé la première
année d'études primaires qui terminent l'école primaire
|
79,2
|
71,3
|
60,2
|
58,5
|
Taux brut de scolarisation dans le primaire
|
97,5
|
-
|
-
|
88,7
|
Source :
DPP/MEMP, INSAE/EDSB-V, EMICoV 2015, MICS 2014, juillet 2019
Dans
l’enseignement secondaire, en considérant les données de
l’EDSB-V, le taux brut de fréquentation scolaire au secondaire s’est établi à
44,9% contre 41,9% en 2014, avec 57,9% en milieu urbain et 36,3% en milieu
rural, contre 41,9% en 2014.
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Il
diffère peu selon le sexe et est de 38,2% chez les filles contre 51,5% chez les
hommes en 2018. Ce taux cache des disparités d’un département à un autre. Le
département du Littoral affiche le plus fort taux (78,7%) et l’Alibori affiche
le taux de fréquentation le plus faible (16,5%).
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
20,7
|
16,5
|
Atacora
|
32,4
|
32,9
|
Atlantique
|
49,0
|
56,1
|
Borgou
|
31,0
|
32,3
|
Collines
|
50,2
|
56,0
|
Couffo
|
38,3
|
35,9
|
Donga
|
33,1
|
37,3
|
Littoral
|
56,7
|
78,7
|
Mono
|
47,8
|
58,7
|
Ouémé
|
52,2
|
65,5
|
Plateau
|
39,5
|
36,2
|
Zou
|
46,1
|
61,2
|
Bénin
|
41,9
|
44,9
|
Masculin
|
46,7
|
51,5
|
Féminin
|
36,5
|
38,2
|
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
S’agissant
du taux net de scolarisation dans le secondaire, il s’est établi à 33,6% en
2018 contre 44% en 2014, soit un recul de 10,4 points de pourcentage sur la
période. Il diffère peu selon le sexe (29,4% chez les filles contre 37,9% chez
les garçons) et est plus élevé en milieu urbain (43,3%) qu’en milieu rural
(27%).
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Tout
comme le taux brut de scolarisation, le taux net de scolarisation au secondaire
cache des disparités d’un département à un autre. Le département de l’Alibori
affiche le plus faible taux (12,3% en 2018) et le Littoral affiche le taux net
de fréquentation le plus élevé (58,5% en 2018), suivi de l’Ouémé (50,8%) et du
Zou (44,3%).
Département
|
2014
|
2018
|
Alibori
|
22,5
|
12,3
|
Atacora
|
31,6
|
22,6
|
Atlantique
|
48,3
|
43,2
|
Borgou
|
32,8
|
24,1
|
Collines
|
50,6
|
43,7
|
Couffo
|
40,7
|
28,0
|
Donga
|
32,3
|
27,4
|
Littoral
|
62,7
|
58,5
|
Mono
|
50,1
|
39,1
|
Ouémé
|
56,9
|
50,8
|
Plateau
|
39,7
|
28,3
|
Zou
|
50,8
|
44,3
|
Bénin
|
44,0
|
33,6
|
Source:
INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Par
ailleurs, la proportion de jeunes en fin de premier cycle du secondaire qui
obtiennent au moins la moyenne en français a presque connu une évolution
erratique, globalement haussière, au cours de la période 2015-2018. Elle a
presque doublé entre 2015 et 2016, passant de 38% à 74,77%, avant de chuter à
67,84% en 2017, puis à 52% en 2018
Dans
la même lancée, les performances des élèves en fin de premier cycle du secondaire
se sont améliorées en mathématique. En effet, la proportion de jeunes en fin de
premier cycle du secondaire qui obtiennent la moyenne en mathématiques a connu
une tendance haussière, passant de 10% en 2015 à 63,03% en 2017, avant de
baisser pour atteindre 38% en 2018.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion de jeunes en fin de premier cycle du
secondaire qui obtiennent au moins la moyenne en français
|
38
|
74,77
|
67,84
|
52,0
|
Proportion de jeunes en fin de premier cycle du
secondaire qui obtiennent la moyenne en
mathématiques,
|
10
|
34,39
|
63,03
|
38,0
|
Taux brut de scolarisation dans le secondaire
|
41,9
(2014)
|
-
|
-
|
44,9
|
Taux net de scolarisation dans le secondaire
|
44,0
(2014)
|
-
|
-
|
33,6
|
Source :
DPP/MESFTP, Annuaires statistiques, INSAE, MICS 2014, EDSB-V (2017-2018),
juillet 2019
D'ici
à 2030, augmenter nettement le nombre des jeunes disposant des compétences,
notamment techniques et professionnelles, nécessaire à l'emploi, à l'obtention
d'un travail décent et à entreprenariat.
Pour
apprécier la performance de cette cible, quatre indicateurs ont été priorisés
pour être suivis par le Bénin. Il s’agit de : (i) la proportion
d'apprenants ayant reçu une formation en TIC ; (ii) la proportion
d'apprenants du cours secondaire en formation technique et
professionnelle ; et (iii) la proportion d'étudiants en formation
technique et professionnelle.
S’agissant
de la proportion d’apprenants ayant reçu une formation en TIC, aucune valeur
globale n’existe. Toutefois, avec l’appui de l’UNESCO, des kits informatiques
(kits sankorés) ont été mis à la disposition des élèves de 120 écoles primaires
et les enseignants desdites écoles ont été formés à l’utilisation de ces kits.
Une évaluation de la mise en œuvre du programme par la Direction de
l’Informatique et du Pré-archivage a révélé que 65% des écoliers de ces écoles
sont capables d’utiliser l’outil informatique. Toutefois, l’insuffisance des
ressources mises à la disposition de la DIP n’a pas permis aux écoliers de 100
écoles additionnelles de bénéficier de cette expérience.
En ce
qui concerne la proportion d'apprenants du cours secondaire en formation
technique et professionnelle, elle affiche une tendance régulièrement haussière
sur la période 2015-2018, passant de 2,7% à 3,6%. Au premier cycle du
secondaire, cette proportion d’apprenants en formation technique et
professionnelle est inférieure à 1% sur toute la période. Ceci s’explique par
le fait que tous les titulaires du CEP se ruent vers le premier cycle du
secondaire général au détriment de l’enseignement technique pour lequel
l’entrée est conditionnée par la réussite à un test après la classe de 6ème
au moins. Ainsi, les parents préfèrent envoyer leurs enfants poursuivre les
études générales en attendant de finir le premier cycle du secondaire pour
pouvoir continuer une formation technique et professionnelle à partir au second
cycle.
Sur la
période 2015-2018, la proportion d’apprenants en formation technique et professionnelle
au second cycle du secondaire affiche une hausse continue, passant de 8,4% en
2015 (contre 9,1% en 2014) à 11,7 en 2018. Dès lors, au regard des données, le
nombre d’apprenants en formation technique et professionnelle au second cycle
est environ 6 fois le nombre d’apprenants en formation technique et
professionnelle au premier cycle sur la période 2015-2018. Ce qui justifie que,
après le BEPC, l’engouement pour la formation technique et professionnelle est
plus prononcé tant chez les parents que chez les apprenants qui délaissent la
formation générale.
Niveau
|
Indicateurs
|
2013-2014
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
2017-2018*
|
1er cycle
|
Apprenants en FTP
|
2 514
|
4 330
|
6 300
|
4 897
|
4 164
|
Nombre d'apprenants ESFTP
|
664 198
|
708 976
|
741 408
|
672 562
|
653 824
|
|
Proportion
|
0,4
|
0,6
|
0,8
|
0,7
|
0,6
|
|
2nd cycle
|
Apprenants en FTP
|
21 053
|
21 702
|
25 755
|
26 740
|
27 618
|
Nombre d'apprenants ESFTP
|
232 459
|
258 745
|
255 771
|
235 112
|
236 694
|
|
Proportion
|
9,1
|
8,4
|
10,1
|
11,4
|
11,7
|
|
Total
|
Apprenants en FTP
|
23 567
|
26 032
|
32 055
|
31 637
|
31 782
|
Nombre d'apprenants ESFTP
|
896 657
|
967 721
|
997 179
|
907 674
|
890 518
|
|
Proportion d'apprenant en FTP
|
2,6
|
2,7
|
3,2
|
3,5
|
3,6
|
Source :
DPP/MESFTP, Annuaires statistiques, calcul des auteurs, juin 2019/ (*) =
données provisoires
Par
ailleurs, des efforts ont été consentis en termes de formation professionnelle
des jeunes, notamment en formation par apprentissage de type dual. En effet,
sur la période 2015-2018, le nombre d’apprenants en formation duale affiche une
évolution erratique marquée par une tendance haussière. Il est passé de
3 367 en 2015 à 3 430 en 2016, puis à 4 027 en 2017 et à
3 812 en 2018.
Le
nombre de diplômés CQP a globalement augmenté entre 2015 et 2018 en passant de
533 à 967. Cette augmentation a été plus remarquable entre 2017 à 2018 avec un
accroissement de près de 100% en passant de 500 diplômés en 2017 à 967 diplômés
en 2018.
DEPARTEMENT
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
2017-2018*
|
|||||||||
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
||
Alibori
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
Atacora
|
1
|
16
|
17
|
4
|
28
|
32
|
0
|
0
|
0
|
16
|
2
|
18
|
|
Atlantique
|
5
|
12
|
17
|
6
|
6
|
12
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
Borgou
|
69
|
42
|
111
|
32
|
22
|
54
|
15
|
23
|
38
|
197
|
219
|
416
|
|
Collines
|
4
|
25
|
29
|
0
|
0
|
0
|
4
|
13
|
17
|
0
|
0
|
0
|
|
Couffo
|
7
|
28
|
35
|
63
|
28
|
91
|
36
|
26
|
62
|
0
|
0
|
0
|
|
Donga
|
42
|
58
|
100
|
48
|
45
|
93
|
48
|
41
|
89
|
88
|
122
|
210
|
|
Littoral
|
10
|
2
|
12
|
7
|
0
|
7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
|
Mono
|
5
|
28
|
33
|
5
|
26
|
31
|
10
|
19
|
29
|
27
|
69
|
96
|
|
Ouémé
|
54
|
56
|
110
|
54
|
87
|
141
|
82
|
137
|
219
|
30
|
53
|
83
|
|
Plateau
|
29
|
1
|
30
|
8
|
8
|
16
|
34
|
12
|
46
|
0
|
0
|
0
|
|
Zou
|
11
|
28
|
39
|
44
|
28
|
72
|
0
|
0
|
0
|
97
|
34
|
131
|
|
BENIN
|
237
|
296
|
533
|
271
|
278
|
549
|
229
|
271
|
500
|
468
|
499
|
967
|
|
Source :
DPP/MESFTP, Annuaires statistiques, juin 2019, * données provisoires
Cette
augmentation a été essentiellement porté par le département du Borgou dont le
nombre de diplômés CQP était de 416 en 2018 contre seulement 38 en 2017. Le
Borgou et la Donga comptaient 626 diplômés des 967, soit 64,73% de l’effectif
total du Bénin. Les départements tels que l’Alibori, l’Atlantique, les
Collines, le Couffo et le Plateau n’ont connu aucun diplômé CQP en 2018. Parmi
les diplômés CQP, les filles sont généralement plus nombreuses que les garçons.
Ainsi, en 2018, on compte 499 filles diplômées contre 468 garçons au niveau
national.
Dans
l’enseignement supérieur, conformément au guide d’orientation des nouveaux
bacheliers, des entités de formation professionnelle ont été ciblées. Au regard
de cette nomenclature, sur la période 2015-2017, la proportion d’étudiants en
formation professionnelle est passé de 19,1% en à 22,4% contre 17,6% en 2014.
Rubrique
|
2013-2014
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
2017-2018
|
||
Nombre d'étudiants inscrits dans les entités de formation
professionnelle
|
UAC
|
14 908
|
13 707
|
11 975
|
15 846
|
-
|
|
UP
|
4 278
|
4 459
|
3 892
|
4 068
|
-
|
||
Total
|
19 186
|
18 166
|
15 867
|
19 914
|
-
|
||
Nombre
Total d'étudiants UNB
|
109 272
|
95 318
|
91 160
|
88 873
|
-
|
||
Proportion
d'étudiants en FTP
|
17,56
|
19,06
|
17,41
|
22,41
|
-
|
||
Source :
UAC, UP, Annuaires statistiques et bases de données, calcul des auteurs,
juillet 2019
Toutefois,
il urge de se demander si toutes les formations identifiées comme professionnelle
dans le guide d’orientation assurent une insertion professionnelle aux diplômés
sortis desdites entités. La réponse semble évidente si l’on s’en tient au
nombre de jeunes diplômés de ces entités qui se retrouvent encore à la maison.
En 2016, 3,5% d'étudiants sont en formation technique, notamment dans les
filières d’ingénierie, d’industrie de transformation et de construction.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Proportion
d'apprenants ayant reçu une formation en TIC
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Proportion
d'apprenants en formation technique et professionnelle (cours secondaire)
|
2,7
|
3,2
|
3,5
|
3,6
|
Proportion
d'étudiants en formation technique et professionnelle
|
19,1
|
17,4
|
22,4
|
-
|
Nombre de diplômés CQP
|
533
|
549
|
500
|
967
|
Source :
DPP/MESFTP, UAC, Annuaires statistiques (2014, 2015, 2016, 2017), juin
2019
D'ici
à 2030, éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l'éducation
et assurer l'égalité d'accès des personnes vulnérables, y compris les personnes
handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les
niveaux d'enseignement et de formation professionnelle
Quatre
indicateurs ont été priorisés pour apprécier la performance de cette cible au
Bénin. Il s’agit de : (i) l’indice de parité (filles /garçons) du taux
brut de scolarisation dans le primaire ; (ii) l’indice de parité (filles
/garçons) du taux brut de scolarisation dans le secondaire ; (iii)
l’indice de parité (Rural/Urbain) du taux brut de scolarisation dans le
primaire ; et (iv) l’indice de parité (Rural /Urbain) du taux brut de
scolarisation dans le secondaire.
Dans
le primaire, les inégalités se sont légèrement aggravées mais sont restées
faibles. En effet, l’indice de parité du taux brut de scolarisation dans le
primaire est resté élevé (93,21%) en 2018 même s’il a continuellement baissé
par rapport à 2015
où il avait atteint 97,8%.
Indicateurs
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Indice
de parité (filles /garçons) du taux brut de scolarisation dans le primaire
|
0,98
|
0,94
|
0,93
|
0,93
|
Indice
de parité (filles /garçons) du taux brut de scolarisation dans le secondaire
|
0,80
|
-
|
-
|
0,74
|
IPG
dans l'enseignement secondaire premier cycle
|
0,79
|
0,83
|
0,83
|
0,84
|
IPG
dans l'enseignement secondaire, second cycle
|
0,48
|
0,52
|
0,53
|
0,56
|
IPG
dans l'enseignement technique
|
-
|
0,51
|
0,48
|
0,44
|
Indice de parité (Rural/Urbain) du taux
brut de scolarisation dans le primaire
|
-
|
-
|
-
|
0,81
|
Indice de parité (Rural /Urbain) du taux
brut de scolarisation dans le secondaire
|
0,61
|
-
|
-
|
0,61
|
Indice de Parité de l'effectif
(femmes/hommes) des étudiants
|
0,39
|
0,41
|
0,43
|
-
|
Indice de Parité de
l'effectif (femmes/hommes) des enseignants du Supérieur
|
0,14
|
0,13
|
0,14
|
0,14
|
Sources :
INSAE, EMICoV 2015, EDSB-V (2017-2018), Annuaires statistiques des trois
sous-secteurs, juin 2019
En
revanche, dans le secondaire, on note une parité de plus en plus forte entre
les garçons et les filles. L’indice de parité entre les filles et les garçons
est de 0,84 en 2018 contre 0,79 en 2015. Cette réduction des inégalités est
favorisée par la limitation de la gratuité des frais de scolarité au CM2 pour
les garçons alors qu’elle se poursuit jusqu’en classe de 3ème pour
les filles.
D’après
les données de l’EDSB-V, l’indice de parité entre les genres (IPG) au niveau
primaire est de 0,89 pour le taux brut et 0,91 pour le taux net. L’IPG au
niveau primaire pour le taux net a légèrement augmenté passant de 0,88 en 2006
à 0,91 en 2017-2018. Au niveau secondaire l’écart se creuse avec un IPG de
0,78. Au niveau secondaire, cet indice est passé de 0,69 à 0,78 sur la même
période.
Tableau
54 : Indice de parité entre les genres (IPG) du TBS et
du TNS aux niveaux du primaire et du secondaire par département
Département
|
IPG Primaire
|
IPG Secondaire
|
||
TBS
|
TNS
|
TBS
|
TNS
|
|
Alibori
|
0,86
|
0,94
|
0,46
|
0,47
|
Atacora
|
0,80
|
0,86
|
0,71
|
0,86
|
Atlantique
|
0,85
|
0,91
|
0,79
|
0,79
|
Borgou
|
0,89
|
0,92
|
0,75
|
0,85
|
Collines
|
0,96
|
0,99
|
0,55
|
0,58
|
Couffo
|
0,82
|
0,84
|
0,65
|
0,73
|
Donga
|
0,91
|
0,93
|
0,76
|
0,81
|
Littoral
|
0,91
|
0,93
|
0,79
|
0,78
|
Mono
|
0,99
|
0,99
|
0,69
|
0,72
|
Ouémé
|
0,98
|
0,95
|
0,82
|
0,83
|
Plateau
|
0,92
|
0,94
|
0,84
|
0,80
|
Zou
|
0,96
|
0,90
|
0,66
|
0,72
|
Ensemble
|
0,89
|
0,91
|
0,74
|
0,78
|
Source : INSAE, EDSB 2017-2018, 2019
L’IPG
varie entre les départements. Au niveau primaire, tous les départements ont un
indice de parité inférieur à 1. Seuls, les départements des Collines et du Mono
s’approchent de la parité, avec un IPG de 0,99. Le département du Couffo
détient l’indice de parité le plus faible (0,84). Au niveau secondaire, on
observe la même situation, l’indice de parité entre les genres étant inférieur
à 1 dans tous les départements ; il varie de 0,86 dans l’Atacora à 0,47 dans
l’Alibori.
Par
ailleurs, au regard des données administratives, la proportion de femmes dans
l’enseignement technique est également très faible relativement aux garçons.
L’indice de parité dans l’enseignement technique suit une tendance baissière,
traduisant une présence de plus en plus faible des filles.
L’ampleur
des inégalités entre les filles et les garçons dans le domaine de l’éducation
varie considérablement d’un département à un autre. Même si sur le plan
national, ces inégalités sont réduites au fil des ans, il persiste de fortes
disparités entre les départements en termes de l’indice de parité
(filles/garçons).
Dans
l’enseignement secondaire, premier cycle, les inégalités entre les filles et
les garçons sont plus fortes dans les départements de la Donga et du couffo
tandis qu’elles sont plus très faibles dans l’Ouémé et le Littoral. Dans le
Littoral, les filles sont plus nombreuses que les garçons dans l’enseignement
secondaire, premier cycle, ce qui se traduit par un indice de parité de 1,01.
Figure 24 : Indices de parité
filles/garçons dans les enseignements secondaire et technique par département
Source :
Source : DPP/MESFTP, Annuaires statistiques (2014, 2015, 2016, 2017), juin
2019
Ces
inégalités observées dans le premier cycle sont logiquement répercutées sur le
second cycle. En effet, la Donga et le Couffo affichent également les indices
de parité les plus faibles tandis que le Littoral, l’Ouémé et l’Atlantique
affichent les indices de parité les plus élevés.
Ces
résultats montrent une amélioration de la fréquentation scolaire des filles et
un timide resserrement des écarts entre les genres. Ces résultats montrent donc
qu’au Bénin, les filles fréquentent l’école moins que les garçons, que ce soit
au niveau primaire ou au niveau secondaire.
Au fur
et à mesure que le niveau d’étude augmente, les données révèlent que les
inégalités entre les filles et les garçons se creusent davantage. Ceci explique
les fortes inégalités observées entre les hommes et les femmes dans les fonctions
de haut niveau. A titre d’exemple, l’indice de parité des enseignants du
supérieur était seulement de 0,14 et est resté pratiquement identique depuis
2015.
De l’avis des OSC et
contrairement aux tendances affichées par le TBS et le TNS analysées supra, la
principale évolution dans le secteur de l’éducation concerne l’amélioration
continue du taux de scolarisation des enfants. A cet effet, une des OSC pense
que
« … l’objectif selon lequel les enfants soient inscrits dans les écoles
est atteint progressivement dans nos communautés … » ; et à
une autre OSC de déclarer : « …on a noté une augmentation du taux
d’enfants scolarisés et une légère baisse de la déperdition des jeunes sur le
plan national et dans la commune d’Abomey en particulier … ». Toutefois,
d’autres paramètres tels que l’insuffisance des infrastructures scolaires et
pédagogiques, le manque d’enseignants (en qualité et en quantité) atténuent la
qualité de l’éducation et le taux de rendement des apprenants à tous les
niveaux de l’enseignement.
Pour les OSC, le cap doit
être maintenu en initiant davantage d’actions à l’endroit de la formation
professionnelle des jeunes et leur accompagnement en vue de leur insertion
socio-professionnelle. Cependant, il est nécessaire de repenser la mise en œuvre
de la mesure de gratuité de scolarisation pour une couverture plus large. Pour
consolider les progrès obtenus dans le système éducatif national, le
Gouvernement doit, en plus du paquet de mesures, veiller à la mise à
disposition à temps des subventions aux écoles.
Le
secteur de l’éducation a enregistré de profondes réformes qui ont pour
objectifs de réorganiser l’administration et la gouvernance du secteur aux fins
d’améliorer l’accès et la qualité du système éducatif béninois, et en faire à
terme un secteur porteur de croissance économique.
Les
principaux axes de la réforme portent sur : (i) la création de nouveaux organes
ou institutions pour renforcer la gouvernance du secteur ; (ii) la
restructuration de la carte universitaire publique du Bénin ; (iii) les réformes
visant l’amélioration des règles de fonctionnement du système éducatif,
notamment la dépolitisation et une plus grande professionnalisation ; (iv) la
mise en œuvre du Programme d’alimentation scolaire du Gouvernement ; (v) la poursuite de la gratuité des frais de
scolarité au primaire et au secondaire ; (vi) la réduction des débrayages
dans le secteur de l’éduction ; (v) l’élaboration et la mise en œuvre du
Plan Sectoriel de l’Education (PSE) post 2015 ; et (vii) l’élaboration d’une stratégie nationale de
l’Enseignement et la Formation Technique et professionnelle (EFTP).
En
général, les multiples reformes dans le secteur de l’éducation ont permis entre
autres : (i) la mise en place du Conseil National de l’Éducation avec pour
mission de définir et suivre une politique cohérente de l’éducation nationale
(de l’école maternelle à l’université) ; (ii) la création d’une Agence pour la
Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation (ACISE) ; (iii)
l’harmonisation de la carte scolaire et universitaire pour éviter la
prolifération des établissements sans infrastructures adéquates, sans
équipements, sans moyens humains ni financiers ; (iv) l’introduction de
l’Anglais et de l’Informatique au niveau initiatique au primaire et obligatoire
à l’enseignement secondaire et supérieur ; (v) la dématérialisation de la
gestion des examens et concours à la DEC et à la DOB.
Par
ailleurs, on note : (i) la création de l’Agence pour la qualité et
l’évaluation chargée, au niveau de l’enseignement supérieur, de procéder à
l’évaluation régulière des syllabi, des filières de formation, des
enseignements dispensés et de contrôler la qualité de la formation dans les
écoles doctorales ; (ii) la création d’une structure unique chargée de la
recherche au sein du MESRS dénommée Agence pour la Recherche et l’Innovation ;
(iii) la mise en œuvre d’une nouvelle carte universitaire béninoise comptant
quatre universités publiques dont deux pluri thématiques : l’Université
d’Abomey-Calavi (UAC) et Université de Parakou (UP) et deux autres thématiques
: l’Université des Sciences, des technologies, d’ingénierie et de Mathématiques
d’Abomey et l’Université Nationale d’Agriculture de Porto-Novo.
Au
niveau de l’enseignement supérieur, des efforts ont été consentis notamment
pour : (i) le maintien de la gratuité des droits d’inscriptions qui couvre
près de 70% des étudiants (étudiants non boursiers, non secourus et
non-salariés) ; (ii) le doublement du nombre d’étudiants bénéficiaires d’allocations
universitaire, au total 29 977 allocataires dont : 14 197 anciens et 15 780
nouveaux ; soit une augmentation de plus de 100 % du nombre de bénéficiaires ;
(iii) l’amélioration de la procédure de sélection des bacheliers dans les UNB
avec suppression des charges y afférentes (5 000 F par dossier) ; (iv)
l’apurement des arriérés d’allocations des années 2015 à 2017 à hauteur de près
de 15 milliards de FCFA ; (v) la création des Instituts Universitaires
d’Enseignement Professionnel (IUEP) pour les corps de métiers : obtention du
DUT/Métier après une formation en 2 ans après le BAC ; (vi) l’organisation
d’examen national de licence et de Master au profit des étudiants des
établissements privés d’enseignement supérieur ; (vii) la réduction des frais
de scolarité au profit de 691 filles inscrites dans les filières des sciences
et techniques industrielles méritent également d’être mentionnées.
Spécifiquement,
les deux sous-secteurs de l’enseignement primaire et secondaire n’ont pas été
oubliés. On retient entre autres : (i) la prise en charge des frais de
scolarité de 244 425 filles du 1er cycle de l’enseignement secondaire
général ; (ii) la construction et l’équipement de plus de 700 salles de
classe au profit des enseignements maternel et primaire avec le suivi de
l’Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation ;
(iii) la distribution de kits aux apprenants du CI et du CP dans 19 communes de
zones défavorisées ; (iv) le renforcement du programme de relance des
cantines scolaires gouvernementales qui impactent désormais 537 400 enfants
dans 2 640 écoles dans 11 départements afin d’assurer l’alimentation enfants
dans les zones défavorisées et en sous scolarisation ; et (v) la fermeture
de 91 établissements privés d’enseignement secondaire clandestins.
Du
côté des OSC, leur contribution peut être regroupée en trois grands axes. Il
s’agit d’abord de : (i) l’accompagnement dans la politique des trois
ministères de l’enseignement ; (ii) l’accompagnement des formateurs ;
et (iii) l’accompagnement des apprenants.
S’agissant
des trois ministères de l’éducation, on retient la sensibilisation et
l’accompagnement des acteurs au niveau des trois sous-secteurs dans le sens
d’une équité dans le domaine de l’éducation. En ce qui concerne l’accompagnement
des formateurs, on note que 1066 enseignants ont été formés par l’INFRE dans le
cadre de la formation à distance pour l’obtention du CEAP, du CAP, du CA.
Aussi, 100 anciens formateurs des ENI ont vu leurs compétences renforcées à
travers les modules de formation des nouveaux formateurs des Ecoles Normales
d’Instituteurs. Pour ce qui est de l’accompagnement des apprenants, les OSC ont
initié plusieurs activités. Il s’agit d’une part, des initiatives de centres
d’écoute et d’orientation des jeunes situées à Cotonou et à Parakou et des
centres de formation au métier de ROLCC à Hêvié et Bohicon. La promotion des
droits et devoirs de l’enfant dans les écoles de la commune de Porto-Novo,
l’organisation de mini concours et de théâtre pour les enfants afin de
vulgariser le code de l’enfant sont autant d’activités que mènent les OSC dans
les centres d’écoute et de formation.
Par
ailleurs, les OSC ont travaillé et continuent de travailler à : (i) créer
de mini-médiathèque à l’attention des jeunes qui désirent s’instruire ou faire
des recherches pour la réussite de leur formation scolaire, professionnelle et
universitaire ; et (ii) à rendre le système éducatif de mieux en mieux
adapté au besoin de la population. A cet effet, les jeunes et adultes ruraux
déscolarisés ou non scolarisés sont des cibles privilégiées des OSC. Ils
constituent la classe de personne en marge du système formel de formation
proposé par l’Etat et qui ont des besoins évidents en termes d’éducation en
général et spécifiquement d’alphabétisation. Aussi, la problématique des
enfants à mobilité transnationale est-elle prise en charge par les OSC,
notamment avec l’appui du programme régional dénommé Réseau Afrique de l’Ouest
pour la protection des enfants et des jeunes en situation de mobilité transnationale.
Avec ces initiatives, près de 1600 jeunes ou adultes ruraux ont été formés
pendant 02 ans pour le métier d’agriculteur polyvalent avec un taux d’insertion
de 75%. A cet effet, un référentiel de métier existe pour la formation mais
reste à être validé.
L’atteinte
de l’ODD 4 est jalonnée par des contraintes et dépend de la couverture en
infrastructures scolaires, et en personnel qualifié, du financement du secteur
de l’éducation et du renforcement du partenariat public-privé.
S’agissant
du financement du secteur, sur la période 2015-2018, en moyenne 240 891
millions de F CFA ont été alloués au secteur de l’éducation chaque année,
représentant annuellement 15,8% du budget général de l’Etat. La proportion du
Budget Général de l’Etat allouée au secteur de l’éducation est passée de 19,6%
en 2015 et 2016 à 13% en 2017, puis à 14,5% en 2018.
Sur
toute la période 2015-2018, cette proportion est inférieure à la norme de 20%
recommandée pour les pays en développement, traduisant ainsi un faible
engagement des pouvoirs publics au secteur de l’éducation malgré la volonté des
gouvernements successifs de faire de l’éduction une priorité de développement.
Tableau
55 : Evolution de la part du budget alloué au secteur de
l’éducation dans le Budget Général de l’Etat
|
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Total
|
Moyenne
|
Budget Général de l’Etat (millions
de F CFA)
|
1 101 207
|
1 107 403
|
2 010 586
|
1 862 918
|
6 082 114
|
1 520 529
|
|
Allocation budgétaire (millions de
F CFA)
|
MEMP
|
104 364
|
106 547
|
107 791
|
106 145
|
424 847
|
106 212
|
MESFTP
|
58 492
|
61 604
|
78 754
|
77 105
|
275 955
|
68 989
|
|
MESRS
|
53 290
|
49 274
|
74 215
|
85 983
|
262 762
|
65 691
|
|
Total
|
216 146
|
217 425
|
260 760
|
269 233
|
963 564
|
240 891
|
|
Proportion (%)
|
19,6
|
19,6
|
13,0
|
14,5
|
15,8
|
15,8
|
Source :
CDMT des Ministères en charge de l’Education et BGE 2015, 2016, 2017, 2018,
juillet 2019
Toutefois,
sur la période 2015-2018, le budget alloué au secteur de l’éducation représente
un peu moins de 80% des besoins évalués pour l’atteinte des cibles de l’ODD 4
pour la même période. Cette proportion est passée de 69,7% en 2015 à 87,1% en
2018, témoignant des efforts continus d’amélioration du budget alloué au
secteur de l’éducation d’une année à une autre.
Tableau 56 : Allocations budgétaires et
besoins (en millions de F CFA) pour l’atteinte des ODD du secteur de
l’éducation
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Total
|
Besoin ODD 4
|
310 096
|
310 096
|
310 096
|
310 096
|
1 240 384
|
Allocation budgétaire
|
216 145
|
217 277
|
260 760
|
270 132
|
964 315
|
Proportion
|
69,7
|
70,1
|
84,1
|
87,1
|
77,7
|
Gap
|
93 951
|
92 819
|
49 336
|
39 964
|
276 069
|
Source : DPP/Ministères Education et Coasting
des ODD
Bien
qu’une augmentation des ressources financières n’entraîne pas forcément une
amélioration des résultats éducatifs, l’insuffisance du financement et de
l’engagement des pouvoirs publiques est souvent cité comme principal obstacle
au progrès dans ce domaine.
S’agissant
de la qualité de l’enseignement, il est noté que le ratio élève/maître affiche
une évolution erratique marquée par une tendance baissière, passant de 52
élèves pour un maître en 2015 à 46 élèves pour un maître en 2018. Malgré
l’amélioration de ce ratio, l’effectif d’enseignants n’a pas suffi à la
résorption de la demande de la scolarisation de la période.
Des
disparités s’observent dans la répartition du personnel enseignant sur le
territoire national. L’écart entre les ratios élèves/maître départementaux
extrêmes a baissé, passant de 28,2 en 2015 à 13,5 en 2018. Au niveau du
secondaire, on note une amélioration du ratio élève/groupe pédagogique tant au
premier cycle qu’au second cycle. Bien qu’en baisse, donc en amélioration, sur
la période, les données de cet indicateur révèlent la persistance des
disparités entre les départements dans l’allocation des enseignants du
primaire.
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
|
Ratio élève/maître (primaire)
|
52,4
|
47,4
|
51,1
|
46,2
|
Ratio élève/groupe pédagogique
(cycle 1)
|
50,9
|
51,2
|
50,9
|
48,0
|
Ratio élève/groupe pédagogique
(cycle 2)
|
43,4
|
45,8
|
43,4
|
34,0
|
Sources :
DPP/MEMP et DPP/MESFTP, juillet 2019
Pour
ce qui est du niveau de qualification du corps enseignant, il reste globalement
inférieur aux attentes en la matière. En effet, le pourcentage d’enseignant du
primaire qualifié est passé de 87,5% en 2015 à 100% en 2017, puis à 87,7% en
2018. Ainsi, avec les départs à la retraite des années à venir, le niveau de
qualification des enseignants du primaire demeure d’actualité et
nécessite : (i) la poursuite de la formation initiale des enseignants sans
qualification ; (ii) le recrutement de nouveaux enseignants
qualifiés ; (iii) la poursuite de la formation du personnel d’encadrement
constitué des conseillers pédagogiques et des inspecteurs ; et (iv) le
renforcement des visites de classe, d’écoles et des inspections.
Malgré
les performances enregistrées sur certains aspects relatifs à l’ODD4, plusieurs
défis sont encore à relever pour l’atteinte de toutes les cibles de cet
objectif à l’horizon 2030. Il s’agit de :
ü Corriger
les disparités régionales en termes de couverture en infrastructures et en
enseignent qualifié ;
ü Mobiliser
d’avantages de partenaires ;
ü Maintenir
les efforts d’amélioration de la qualité de l’enseignement ;
ü Améliorer
la rétention des élèves, en particulier des filles à l’école pour l’achèvement
des cycles entamés et un accès élevé aux ordres d’enseignement élevés ;
ü Favoriser
l’accès des jeunes et des filles à l’enseignement technique et professionnel
par une augmentation des capacités d’accueil et un allègement des frais de
scolarité ;
ü Renforcer
et surtout étendre les programmes de formation au métier des jeunes aux
départements encore à la traine.
De
l’avis des OSC, les principaux défis à relever s’articulent autour de :
(i) le renforcement du niveau des infrastructures scolaires et
pédagogiques ; (ii) le maintien des filles à l’école jusqu’au niveau
supérieur ; et (iii) le recrutement et la formation des enseignants.
Ainsi,
les stratégies à adopter au niveau local passent par (i) l’identification et
l’élimination des obstacles à la fréquentation scolaire dans les
communautés ; (ii) l’intégration des programmes de formation technique et
professionnelle au sein des stratégies de développement local ; (iii) la
poursuite de la gratuité de la scolarisation des jeunes filles ; (iv) la
construction des infrastructures scolaires et des lycées agricoles ; (v)
la protection des enfants en milieu scolaire, en particulier les filles et les
enfants handicapés ; et (vi) le renforcement du suivi scolaire des
enfants.
En
somme, au niveau du secteur de l’éducation, il faut souligner que le TBS dans
le primaire est en baisse, passant de 97,5% à 88,7% sur la période 2015-2018. Cette
situation n’est pas sans conséquence sur le taux net de scolarisation qui a
aussi baissé, passant de 74,9% en 2014 à 63,5% en 2018. En ce qui concerne la
proportion d'écoliers ayant commencé la première année d'études primaires qui
terminent l'école primaire, il affiche une tendance globalement baissière,
passant de 79,2% en 2015 à 58,5% en 2018 pour une cible de 70,45% prévue. Que ce
soit le TBS, le TNS ou le taux d’achèvement du primaire, ils diffèrent peu
selon le sexe et le milieu de résidence, avec de fortes disparités aux niveaux
départemental et communal. Cette tendance baissière observée sur la période
s’explique, entre autres, par des pesanteurs socio-culturelles, la distance qui
sépare les habitations des écoles, par des cas d’abandons et de décès en cours
de cycle enregistrés au niveau des apprenants des cohortes 2012 et 2013, la
décision de fermeture de certaines écoles ne remplissant pas les conditions requises
et la faible capacité des apprenants à assimiler les connaissances transmisses
à cause des effectifs pléthoriques observées dans les salles de classe.
Dans
l’enseignement secondaire, en considérant les données de l’EDSB-V, le taux brut
de fréquentation scolaire au secondaire s’est établi à 44,9% contre 41,9% en
2014, avec 57,9% en milieu urbain et 36,3% en milieu rural, contre 41,9% en 2014.
S’agissant du taux net de scolarisation dans le secondaire, il s’est établi à
33,6% en 2018 contre 44% en 2014, soit un recul de plus de 10 points de
pourcentage sur la période. Par ailleurs, la proportion de jeunes en fin de
premier cycle du secondaire qui obtiennent au moins la moyenne en français a
évolué de façon erratique au cours de la période 2015-2018. Dans la même lancée,
les performances des élèves en fin de premier cycle du secondaire se sont
améliorées en mathématique. S’agissant de la proportion d’apprenants ayant reçu
une formation en TIC, aucune valeur globale n’existe. En ce qui concerne la
proportion d'apprenants du cours secondaire en formation technique et
professionnelle, elle affiche une tendance régulièrement haussière sur la
période 2015-2018, passant de 2,7% à 3,6%.
Dans
l’enseignement supérieur, conformément au guide d’orientation des nouveaux
bacheliers, des entités de formation professionnelle ont été ciblées. Au regard
de cette nomenclature, sur la période 2015-2017, la proportion d’étudiants en
formation professionnelle est passé de 19,1% en à 22,4% contre 17,6% en 2014.
Toutefois, il urge de se demander si toutes les formations identifiées comme
professionnelles dans le guide d’orientation assurent une insertion
professionnelle aux diplômés sortis desdites entités. La réponse semble
évidente si l’on s’en tient au nombre de jeunes diplômés de ces entités qui se
retrouvent encore à la maison.
Concernant
les disparités, retenons qu’elles ont été faibles au niveau du primaire (97,8%
en 2015 et 93,21% en 2018) alors qu’elles deviennent plus nettes au niveau du
secondaire, l’indice de parité s’affichant à 0,84 en 2018 contre 0,79 en 2015.
Ces inégalités deviennent plus importantes à mesure que le niveau d’étude
augmente.
De
profondes réformes ont été enregistrées dans le secteur de l’éducation.
Toutefois, des défis sont identifiés pour une amélioration de la performance du
secteur.
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