RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (04)


















Cible 4.1 : D'ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d'égalité, un cycle complet d'enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, les dotant d'acquis véritablement utiles
Cible 4.4. D'ici à 2030, augmenter nettement le nombre des jeunes disposant des compétences, notamment techniques et professionnels, nécessaire à l'emploi, à l'obtention d'un travail décent et à entreprenariat.
Cible 4.5 : D'ici à 2030, éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l'éducation et assurer l'égalité d'accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d'enseignement et de formation professionnelle

L’éducation joue un rôle capital dans le développement de l’Homme et est reconnue comme un moteur de développement. Ainsi, l’atteinte de l’éducation pour tous les enfants en âge d’aller à l’école est un objectif primordial.
D'ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d'égalité, un cycle complet d'enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, les dotant d'acquis véritablement utiles
L’évaluation des progrès du Bénin vers l’accès égalitaire des filles et des garçons à un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité nécessite une analyse de onze indicateurs priorisés par le Bénin, en l’occurrence les taux bruts de scolarisation (TBS), les taux nets de scolarisation (TNS) et le taux d’achèvement de l’enseignement primaire.
Dans l’enseignement primaire, en considérant les données d’enquête (MICS 2014 et de l’EDSB-V), le taux brut de fréquentation scolaire au primaire a baissé sur la période 2014-2018, passant de 97,5% à 88,7%.
Figure 19 : Evolution du taux brut de scolarisation
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Il est davantage plus bas que les données administratives générées par les services statistiques du Ministère en charge de l’enseignement primaire. En effet, selon les données administratives, le taux brut de scolarisation dans le primaire a baissé légèrement entre 2015 et 2017. Bien qu’en baisse sur la période 2015-2018, le TBS est resté supérieur à 110 % du fait de l’importance du flux entrant en première année du cycle de l’enseignement primaire, avec une présence massive des enfants hors de la tranche d’âges scolarisable (6 à 11 ans).
Il diffère peu selon le sexe et est de 83,5% chez les filles contre 93,9% chez les hommes en 2018. Ce taux cache des disparités d’un département à un autre. Le département de l’Alibori affiche le plus faible taux (45,2%) et le Mono affiche le taux de fréquentation le plus élevé (117,8%), suivi de l’Ouémé (112%), du Littoral (109,8%), de l’Atlantique (107%) et de la Donga (101,5%). 
Tableau 43 : Taux brut de scolarisation dans le primaire par département
Département
2014
2018
Alibori
49,8
45,2
Atacora
91,3
79,0
Atlantique
112,1
107,6
Borgou
69,1
62,3
Collines
106,6
104,5
Couffo
99,0
95,4
Donga
96,5
101,5
Littoral
114,4
109,8
Mono
126,7
117,8
Ouémé
109,8
112,0
Plateau
103,8
97,3
Zou
109,3
99,5
Bénin
97,5
88,7
Masculin
99,8
93,9
Féminin
95,0
83,5
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Cette baisse du TBS sur la période 2015-2018 est consécutive de la décision de fermeture de certaines écoles primaires ne remplissant pas les normes pédagogiques exigées intervenue en 2017. Ainsi, certains enfants, au risque de parcourir plusieurs kilomètres avant d’accéder à l’école avec les risques d’accident et de morsure de serpent, ont dû s’abstenir de s’inscrire ou soit abandonner l’école. Cette mesure, couplée aux pesanteurs sociologiques qui limitaient déjà la scolarisation des enfants, a impacté tous les départements à l’exception de la Donga et de l’Ouémé.
Cette situation n’est pas sans conséquence sur le taux net de scolarisation.  D’après les données de l’EDSB-V, le Taux Net de Scolarisation ou de fréquentation (TNS ou TNF) des enfants de 6-11 ans a aussi baissé, passant de 74,9% en 2014 à 63,5% en 2018. Il diffère peu selon le sexe et est de 62,3% chez les filles contre 68,2% chez les hommes est plus élevé en milieu urbain (73,78%) qu’en milieu rural (60,1%).
Figure 20 : Evolution du taux net de scolarisation au primaire
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Tout comme le taux brut de scolarisation, le taux net de scolarisation cache des disparités d’un département à un autre. Le département de l’Alibori affiche le plus faible taux (33,5%) et le Mono affiche le taux de fréquentation le plus élevé (86,5%), suivi du Littoral (82,3%) et de l’Ouémé (82,1%). 
Tableau 44 : Taux net de scolarisation dans le primaire par département
Département
2014
2018
Alibori
38,9
33,5
Atacora
67,1
55,2
Atlantique
88,0
79,9
Borgou
55,1
45,2
Collines
81,2
77,8
Couffo
72,3
71,7
Donga
74,1
72,1
Littoral
92,5
82,3
Mono
90,0
86,5
Ouémé
87,4
82,1
Plateau
77,9
73,0
Zou
82,7
73,9
Ensemble
74,9
65,3
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
D’après les données de l’EDSB-V, les taux de fréquentation scolaire, qu’ils soient nets ou bruts, augmentent avec le quintile de bien-être économique. En effet, au primaire, le taux net de fréquentation passe de 40% dans le quintile le plus bas à 83% dans le plus élevé.
En ce qui concerne la proportion d'écoliers ayant commencé la première année d'études primaires qui terminent l'école primaire, elle a été approchée par le taux d’achèvement du primaire. En effet, sur la période 2015-2018, le taux d’achèvement du primaire affiche une tendance globalement baissière, passant de 79,2% en 2015 à 58,5% en 2018 pour une cible de 70,45% prévue dans le cadre dans le cadre de la mise en œuvre du PC2D.
Cette tendance baissière observée sur la période s’explique, entre autres, par des abandons causés par des pesanteurs socio-culturelles, des cas de décès en cours de cycle enregistrés au niveau des apprenants des cohortes 2012 et 2013, la décision de fermeture de certaines écoles ne remplissant pas les conditions et la faible capacité des apprenants à assimiler les connaissances transmisses à cause des effectifs pléthoriques observées dans les salles de classe.
Figure 21 : Evolution du taux d’achèvement du primaire de 2015 à 2018
Source : DPP/MEMP, juillet 2019
Au regard de de la courbe de tendance observée pour le taux d’achèvement du primaire, la cible de 100% prévue pour 2030 dans le cadre de la mise en œuvre de l’agenda 2023 risque ne pas être atteinte si des efforts supplémentaires ne sont engagés pour inverser la tendance observée et espérer au rendez-vous de 2030 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030.






Tableau 45 : Evolution des principaux indicateurs de l’enseignement primaire
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Proportion d'enfants en cours préparatoire qui maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en lecture
90,4
-
-
-
Proportion d'enfants en cours préparatoire qui maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en mathématique
66,5
(2014)
-
-
-
Proportion d'enfants et de jeunes en fin de cycle primaire qui maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en lecture
48,3
(2014)
-
-
-
Proportion d'enfants et de jeunes en fin de cycle primaire qui maîtrisent au moins les normes d'aptitudes minimales en mathématiques
60,2
(2014)
-
-
-
Taux net de scolarisation dans le primaire
74,9
-
-
65,3
Proportion d'écoliers ayant commencé la première année d'études primaires qui terminent l'école primaire
79,2
71,3
60,2
58,5
Taux brut de scolarisation dans le primaire
97,5
-
-
88,7
Source : DPP/MEMP, INSAE/EDSB-V, EMICoV 2015, MICS 2014, juillet 2019
Dans l’enseignement secondaire, en considérant les données de l’EDSB-V, le taux brut de fréquentation scolaire au secondaire s’est établi à 44,9% contre 41,9% en 2014, avec 57,9% en milieu urbain et 36,3% en milieu rural, contre 41,9% en 2014.
Figure 22 : Evolution du taux brut de scolarisation au secondaire
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Il diffère peu selon le sexe et est de 38,2% chez les filles contre 51,5% chez les hommes en 2018. Ce taux cache des disparités d’un département à un autre. Le département du Littoral affiche le plus fort taux (78,7%) et l’Alibori affiche le taux de fréquentation le plus faible (16,5%). 


Tableau 46 : Taux brut de scolarisation dans le secondaire par département et par sexe
Département
2014
2018
Alibori
20,7
16,5
Atacora
32,4
32,9
Atlantique
49,0
56,1
Borgou
31,0
32,3
Collines
50,2
56,0
Couffo
38,3
35,9
Donga
33,1
37,3
Littoral
56,7
78,7
Mono
47,8
58,7
Ouémé
52,2
65,5
Plateau
39,5
36,2
Zou
46,1
61,2
Bénin
41,9
44,9
Masculin
46,7
51,5
Féminin
36,5
38,2
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
S’agissant du taux net de scolarisation dans le secondaire, il s’est établi à 33,6% en 2018 contre 44% en 2014, soit un recul de 10,4 points de pourcentage sur la période. Il diffère peu selon le sexe (29,4% chez les filles contre 37,9% chez les garçons) et est plus élevé en milieu urbain (43,3%) qu’en milieu rural (27%).
Figure 23 : Evolution du taux net de scolarisation au secondaire
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Tout comme le taux brut de scolarisation, le taux net de scolarisation au secondaire cache des disparités d’un département à un autre. Le département de l’Alibori affiche le plus faible taux (12,3% en 2018) et le Littoral affiche le taux net de fréquentation le plus élevé (58,5% en 2018), suivi de l’Ouémé (50,8%) et du Zou (44,3%).


Tableau 47 : Taux net de scolarisation dans le secondaire par département et par sexe
Département
2014
2018
Alibori
22,5
12,3
Atacora
31,6
22,6
Atlantique
48,3
43,2
Borgou
32,8
24,1
Collines
50,6
43,7
Couffo
40,7
28,0
Donga
32,3
27,4
Littoral
62,7
58,5
Mono
50,1
39,1
Ouémé
56,9
50,8
Plateau
39,7
28,3
Zou
50,8
44,3
Bénin
44,0
33,6
Source: INSAE, MICS-2014, EDSB V 2017-2018, juillet 2019
Par ailleurs, la proportion de jeunes en fin de premier cycle du secondaire qui obtiennent au moins la moyenne en français a presque connu une évolution erratique, globalement haussière, au cours de la période 2015-2018. Elle a presque doublé entre 2015 et 2016, passant de 38% à 74,77%, avant de chuter à 67,84% en 2017, puis à 52% en 2018
Dans la même lancée, les performances des élèves en fin de premier cycle du secondaire se sont améliorées en mathématique. En effet, la proportion de jeunes en fin de premier cycle du secondaire qui obtiennent la moyenne en mathématiques a connu une tendance haussière, passant de 10% en 2015 à 63,03% en 2017, avant de baisser pour atteindre 38% en 2018.
Tableau 48 : Evolution des principaux indicateurs de l’enseignement secondaire
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Proportion de jeunes en fin de premier cycle du secondaire qui obtiennent au moins la moyenne en français
38
74,77
67,84
52,0
Proportion de jeunes en fin de premier cycle du secondaire qui obtiennent la moyenne en  mathématiques,
10
34,39
63,03
38,0
Taux brut de scolarisation dans le secondaire
41,9
(2014)
-
-
44,9
Taux net de scolarisation dans le secondaire
44,0
(2014)
-
-
33,6
Source : DPP/MESFTP, Annuaires statistiques, INSAE, MICS 2014, EDSB-V (2017-2018), juillet 2019
D'ici à 2030, augmenter nettement le nombre des jeunes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaire à l'emploi, à l'obtention d'un travail décent et à entreprenariat.
Pour apprécier la performance de cette cible, quatre indicateurs ont été priorisés pour être suivis par le Bénin. Il s’agit de : (i) la proportion d'apprenants ayant reçu une formation en TIC ; (ii) la proportion d'apprenants du cours secondaire en formation technique et professionnelle ; et (iii) la proportion d'étudiants en formation technique et professionnelle.
S’agissant de la proportion d’apprenants ayant reçu une formation en TIC, aucune valeur globale n’existe. Toutefois, avec l’appui de l’UNESCO, des kits informatiques (kits sankorés) ont été mis à la disposition des élèves de 120 écoles primaires et les enseignants desdites écoles ont été formés à l’utilisation de ces kits. Une évaluation de la mise en œuvre du programme par la Direction de l’Informatique et du Pré-archivage a révélé que 65% des écoliers de ces écoles sont capables d’utiliser l’outil informatique. Toutefois, l’insuffisance des ressources mises à la disposition de la DIP n’a pas permis aux écoliers de 100 écoles additionnelles de bénéficier de cette expérience.
En ce qui concerne la proportion d'apprenants du cours secondaire en formation technique et professionnelle, elle affiche une tendance régulièrement haussière sur la période 2015-2018, passant de 2,7% à 3,6%. Au premier cycle du secondaire, cette proportion d’apprenants en formation technique et professionnelle est inférieure à 1% sur toute la période. Ceci s’explique par le fait que tous les titulaires du CEP se ruent vers le premier cycle du secondaire général au détriment de l’enseignement technique pour lequel l’entrée est conditionnée par la réussite à un test après la classe de 6ème au moins. Ainsi, les parents préfèrent envoyer leurs enfants poursuivre les études générales en attendant de finir le premier cycle du secondaire pour pouvoir continuer une formation technique et professionnelle à partir au second cycle.
Sur la période 2015-2018, la proportion d’apprenants en formation technique et professionnelle au second cycle du secondaire affiche une hausse continue, passant de 8,4% en 2015 (contre 9,1% en 2014) à 11,7 en 2018. Dès lors, au regard des données, le nombre d’apprenants en formation technique et professionnelle au second cycle est environ 6 fois le nombre d’apprenants en formation technique et professionnelle au premier cycle sur la période 2015-2018. Ce qui justifie que, après le BEPC, l’engouement pour la formation technique et professionnelle est plus prononcé tant chez les parents que chez les apprenants qui délaissent la formation générale.
Tableau 49 : Proportion d'apprenants du cours secondaire en formation technique et professionnelle
Niveau
Indicateurs
2013-2014
2014-2015
2015-2016
2016-2017
2017-2018*
1er cycle
Apprenants en FTP
2 514
4 330
6 300
4 897
4 164
Nombre d'apprenants ESFTP
664 198
708 976
741 408
672 562
653 824
Proportion
0,4
0,6
0,8
0,7
0,6
2nd cycle
Apprenants en FTP
21 053
21 702
25 755
26 740
27 618
Nombre d'apprenants ESFTP
232 459
258 745
255 771
235 112
236 694
Proportion
9,1
8,4
10,1
11,4
11,7
Total 
Apprenants en FTP
23 567
26 032
32 055
31 637
31 782
Nombre d'apprenants ESFTP
896 657
967 721
997 179
907 674
890 518
Proportion d'apprenant en FTP
2,6
2,7
3,2
3,5
3,6
Source : DPP/MESFTP, Annuaires statistiques, calcul des auteurs, juin 2019/ (*) = données provisoires
Par ailleurs, des efforts ont été consentis en termes de formation professionnelle des jeunes, notamment en formation par apprentissage de type dual. En effet, sur la période 2015-2018, le nombre d’apprenants en formation duale affiche une évolution erratique marquée par une tendance haussière. Il est passé de 3 367 en 2015 à 3 430 en 2016, puis à 4 027 en 2017 et à 3 812 en 2018. 
Le nombre de diplômés CQP a globalement augmenté entre 2015 et 2018 en passant de 533 à 967. Cette augmentation a été plus remarquable entre 2017 à 2018 avec un accroissement de près de 100% en passant de 500 diplômés en 2017 à 967 diplômés en 2018.

Tableau 50 : Nombre de diplômés au Certificat de Qualification Professionnelle (CQP)
DEPARTEMENT
2014-2015
2015-2016
2016-2017
2017-2018*
M
F
T
M
F
T
M
F
T
M
F
T
Alibori
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Atacora
1
16
17
4
28
32
0
0
0
16
2
18
Atlantique
5
12
17
6
6
12
0
0
0
0
0
0
Borgou
69
42
111
32
22
54
15
23
38
197
219
416
Collines
4
25
29
0
0
0
4
13
17
0
0
0
Couffo
7
28
35
63
28
91
36
26
62
0
0
0
Donga
42
58
100
48
45
93
48
41
89
88
122
210
Littoral
10
2
12
7
0
7
0
0
0
0
0
13
Mono
5
28
33
5
26
31
10
19
29
27
69
96
Ouémé
54
56
110
54
87
141
82
137
219
30
53
83
Plateau
29
1
30
8
8
16
34
12
46
0
0
0
Zou
11
28
39
44
28
72
0
0
0
97
34
131
BENIN
237
296
533
271
278
549
229
271
500
468
499
967
Source : DPP/MESFTP, Annuaires statistiques, juin 2019, * données provisoires
Cette augmentation a été essentiellement porté par le département du Borgou dont le nombre de diplômés CQP était de 416 en 2018 contre seulement 38 en 2017. Le Borgou et la Donga comptaient 626 diplômés des 967, soit 64,73% de l’effectif total du Bénin. Les départements tels que l’Alibori, l’Atlantique, les Collines, le Couffo et le Plateau n’ont connu aucun diplômé CQP en 2018. Parmi les diplômés CQP, les filles sont généralement plus nombreuses que les garçons. Ainsi, en 2018, on compte 499 filles diplômées contre 468 garçons au niveau national.
Dans l’enseignement supérieur, conformément au guide d’orientation des nouveaux bacheliers, des entités de formation professionnelle ont été ciblées. Au regard de cette nomenclature, sur la période 2015-2017, la proportion d’étudiants en formation professionnelle est passé de 19,1% en à 22,4% contre 17,6% en 2014.
Tableau 51 : Proportion d'étudiants en formation technique et professionnelle
 Rubrique
2013-2014
2014-2015
2015-2016
2016-2017
2017-2018
Nombre d'étudiants inscrits dans les entités de formation professionnelle
UAC
14 908
13 707
11 975
15 846
UP
4 278
4 459
3 892
4 068
Total
19 186
18 166
15 867
19 914
Nombre Total d'étudiants UNB
109 272
95 318
91 160
88 873
Proportion d'étudiants en FTP
17,56
19,06
17,41
22,41
Source : UAC, UP, Annuaires statistiques et bases de données, calcul des auteurs, juillet 2019
Toutefois, il urge de se demander si toutes les formations identifiées comme professionnelle dans le guide d’orientation assurent une insertion professionnelle aux diplômés sortis desdites entités. La réponse semble évidente si l’on s’en tient au nombre de jeunes diplômés de ces entités qui se retrouvent encore à la maison. En 2016, 3,5% d'étudiants sont en formation technique, notamment dans les filières d’ingénierie, d’industrie de transformation et de construction.


Tableau 52 : Formations techniques et professionnelles
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Proportion d'apprenants ayant reçu une formation en TIC
-
-
-
-
Proportion d'apprenants en formation technique et professionnelle (cours secondaire)
2,7
3,2
3,5
3,6
Proportion d'étudiants en formation technique et professionnelle
19,1
17,4
22,4
-
Nombre de diplômés CQP
533
549
500
967
Source : DPP/MESFTP, UAC, Annuaires statistiques (2014, 2015, 2016, 2017), juin 2019 
D'ici à 2030, éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l'éducation et assurer l'égalité d'accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d'enseignement et de formation professionnelle
Quatre indicateurs ont été priorisés pour apprécier la performance de cette cible au Bénin. Il s’agit de : (i) l’indice de parité (filles /garçons) du taux brut de scolarisation dans le primaire ; (ii) l’indice de parité (filles /garçons) du taux brut de scolarisation dans le secondaire ; (iii) l’indice de parité (Rural/Urbain) du taux brut de scolarisation dans le primaire ; et (iv) l’indice de parité (Rural /Urbain) du taux brut de scolarisation dans le secondaire.
Dans le primaire, les inégalités se sont légèrement aggravées mais sont restées faibles. En effet, l’indice de parité du taux brut de scolarisation dans le primaire est resté élevé (93,21%) en 2018 même s’il a continuellement baissé par rapport à 2015 où il avait atteint 97,8%.
Tableau 53 : Evolution des indices de parité dans l’éducation
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Indice de parité (filles /garçons) du taux brut de scolarisation dans le primaire
0,98
0,94
0,93
0,93
Indice de parité (filles /garçons) du taux brut de scolarisation dans le secondaire
0,80
-
-
0,74
IPG dans l'enseignement secondaire premier cycle
0,79
0,83
0,83
0,84
IPG dans l'enseignement secondaire, second cycle
0,48
0,52
0,53
0,56
IPG dans l'enseignement technique
-
0,51
0,48
0,44
Indice de parité (Rural/Urbain) du taux brut de scolarisation dans le primaire
-
-
-
0,81
Indice de parité (Rural /Urbain) du taux brut de scolarisation dans le secondaire
0,61
-
-
0,61
Indice de Parité de l'effectif (femmes/hommes) des étudiants
0,39
0,41
0,43
-
Indice de Parité de l'effectif (femmes/hommes) des enseignants du Supérieur
0,14
0,13
0,14
0,14
Sources : INSAE, EMICoV 2015, EDSB-V (2017-2018), Annuaires statistiques des trois sous-secteurs, juin 2019
En revanche, dans le secondaire, on note une parité de plus en plus forte entre les garçons et les filles. L’indice de parité entre les filles et les garçons est de 0,84 en 2018 contre 0,79 en 2015. Cette réduction des inégalités est favorisée par la limitation de la gratuité des frais de scolarité au CM2 pour les garçons alors qu’elle se poursuit jusqu’en classe de 3ème pour les filles.
D’après les données de l’EDSB-V, l’indice de parité entre les genres (IPG) au niveau primaire est de 0,89 pour le taux brut et 0,91 pour le taux net. L’IPG au niveau primaire pour le taux net a légèrement augmenté passant de 0,88 en 2006 à 0,91 en 2017-2018. Au niveau secondaire l’écart se creuse avec un IPG de 0,78. Au niveau secondaire, cet indice est passé de 0,69 à 0,78 sur la même période.
Tableau 54 : Indice de parité entre les genres (IPG) du TBS et du TNS aux niveaux du primaire et du secondaire par département
Département
IPG Primaire
IPG Secondaire
TBS
TNS
TBS
TNS
Alibori
0,86
0,94
0,46
0,47
Atacora
0,80
0,86
0,71
0,86
Atlantique
0,85
0,91
0,79
0,79
Borgou
0,89
0,92
0,75
0,85
Collines
0,96
0,99
0,55
0,58
Couffo
0,82
0,84
0,65
0,73
Donga
0,91
0,93
0,76
0,81
Littoral
0,91
0,93
0,79
0,78
Mono
0,99
0,99
0,69
0,72
Ouémé
0,98
0,95
0,82
0,83
Plateau
0,92
0,94
0,84
0,80
Zou
0,96
0,90
0,66
0,72
Ensemble
0,89
0,91
0,74
0,78

Source : INSAE, EDSB 2017-2018, 2019
L’IPG varie entre les départements. Au niveau primaire, tous les départements ont un indice de parité inférieur à 1. Seuls, les départements des Collines et du Mono s’approchent de la parité, avec un IPG de 0,99. Le département du Couffo détient l’indice de parité le plus faible (0,84). Au niveau secondaire, on observe la même situation, l’indice de parité entre les genres étant inférieur à 1 dans tous les départements ; il varie de 0,86 dans l’Atacora à 0,47 dans l’Alibori.
Par ailleurs, au regard des données administratives, la proportion de femmes dans l’enseignement technique est également très faible relativement aux garçons. L’indice de parité dans l’enseignement technique suit une tendance baissière, traduisant une présence de plus en plus faible des filles.
L’ampleur des inégalités entre les filles et les garçons dans le domaine de l’éducation varie considérablement d’un département à un autre. Même si sur le plan national, ces inégalités sont réduites au fil des ans, il persiste de fortes disparités entre les départements en termes de l’indice de parité (filles/garçons).
Dans l’enseignement secondaire, premier cycle, les inégalités entre les filles et les garçons sont plus fortes dans les départements de la Donga et du couffo tandis qu’elles sont plus très faibles dans l’Ouémé et le Littoral. Dans le Littoral, les filles sont plus nombreuses que les garçons dans l’enseignement secondaire, premier cycle, ce qui se traduit par un indice de parité de 1,01.



Figure 24 : Indices de parité filles/garçons dans les enseignements secondaire et technique par département
Source : Source : DPP/MESFTP, Annuaires statistiques (2014, 2015, 2016, 2017), juin 2019 
Ces inégalités observées dans le premier cycle sont logiquement répercutées sur le second cycle. En effet, la Donga et le Couffo affichent également les indices de parité les plus faibles tandis que le Littoral, l’Ouémé et l’Atlantique affichent les indices de parité les plus élevés.
Ces résultats montrent une amélioration de la fréquentation scolaire des filles et un timide resserrement des écarts entre les genres. Ces résultats montrent donc qu’au Bénin, les filles fréquentent l’école moins que les garçons, que ce soit au niveau primaire ou au niveau secondaire.
Au fur et à mesure que le niveau d’étude augmente, les données révèlent que les inégalités entre les filles et les garçons se creusent davantage. Ceci explique les fortes inégalités observées entre les hommes et les femmes dans les fonctions de haut niveau. A titre d’exemple, l’indice de parité des enseignants du supérieur était seulement de 0,14 et est resté pratiquement identique depuis 2015.
De l’avis des OSC et contrairement aux tendances affichées par le TBS et le TNS analysées supra, la principale évolution dans le secteur de l’éducation concerne l’amélioration continue du taux de scolarisation des enfants. A cet effet, une des OSC pense que « … l’objectif selon lequel les enfants soient inscrits dans les écoles est atteint progressivement dans nos communautés … » ; et à une autre OSC de déclarer : « …on a noté une augmentation du taux d’enfants scolarisés et une légère baisse de la déperdition des jeunes sur le plan national et dans la commune d’Abomey en particulier … ». Toutefois, d’autres paramètres tels que l’insuffisance des infrastructures scolaires et pédagogiques, le manque d’enseignants (en qualité et en quantité) atténuent la qualité de l’éducation et le taux de rendement des apprenants à tous les niveaux de l’enseignement.
Pour les OSC, le cap doit être maintenu en initiant davantage d’actions à l’endroit de la formation professionnelle des jeunes et leur accompagnement en vue de leur insertion socio-professionnelle. Cependant, il est nécessaire de repenser la mise en œuvre de la mesure de gratuité de scolarisation pour une couverture plus large. Pour consolider les progrès obtenus dans le système éducatif national, le Gouvernement doit, en plus du paquet de mesures, veiller à la mise à disposition à temps des subventions aux écoles.

Le secteur de l’éducation a enregistré de profondes réformes qui ont pour objectifs de réorganiser l’administration et la gouvernance du secteur aux fins d’améliorer l’accès et la qualité du système éducatif béninois, et en faire à terme un secteur porteur de croissance économique.
Les principaux axes de la réforme portent sur : (i) la création de nouveaux organes ou institutions pour renforcer la gouvernance du secteur ; (ii) la restructuration de la carte universitaire publique du Bénin ; (iii) les réformes visant l’amélioration des règles de fonctionnement du système éducatif, notamment la dépolitisation et une plus grande professionnalisation ; (iv) la mise en œuvre du Programme d’alimentation scolaire du Gouvernement ;  (v) la poursuite de la gratuité des frais de scolarité au primaire et au secondaire ; (vi) la réduction des débrayages dans le secteur de l’éduction ; (v) l’élaboration et la mise en œuvre du Plan Sectoriel de l’Education (PSE) post 2015 ; et (vii)  l’élaboration d’une stratégie nationale de l’Enseignement et la Formation Technique et professionnelle (EFTP).
En général, les multiples reformes dans le secteur de l’éducation ont permis entre autres : (i) la mise en place du Conseil National de l’Éducation avec pour mission de définir et suivre une politique cohérente de l’éducation nationale (de l’école maternelle à l’université) ; (ii) la création d’une Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation (ACISE) ; (iii) l’harmonisation de la carte scolaire et universitaire pour éviter la prolifération des établissements sans infrastructures adéquates, sans équipements, sans moyens humains ni financiers ; (iv) l’introduction de l’Anglais et de l’Informatique au niveau initiatique au primaire et obligatoire à l’enseignement secondaire et supérieur ; (v) la dématérialisation de la gestion des examens et concours à la DEC et à la DOB.
Par ailleurs, on note : (i) la création de l’Agence pour la qualité et l’évaluation chargée, au niveau de l’enseignement supérieur, de procéder à l’évaluation régulière des syllabi, des filières de formation, des enseignements dispensés et de contrôler la qualité de la formation dans les écoles doctorales ; (ii) la création d’une structure unique chargée de la recherche au sein du MESRS dénommée Agence pour la Recherche et l’Innovation ; (iii) la mise en œuvre d’une nouvelle carte universitaire béninoise comptant quatre universités publiques dont deux pluri thématiques : l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et Université de Parakou (UP) et deux autres thématiques : l’Université des Sciences, des technologies, d’ingénierie et de Mathématiques d’Abomey et l’Université Nationale d’Agriculture de Porto-Novo.
Au niveau de l’enseignement supérieur, des efforts ont été consentis notamment pour : (i) le maintien de la gratuité des droits d’inscriptions qui couvre près de 70% des étudiants (étudiants non boursiers, non secourus et non-salariés) ; (ii) le doublement du nombre d’étudiants bénéficiaires d’allocations universitaire, au total 29 977 allocataires dont : 14 197 anciens et 15 780 nouveaux ; soit une augmentation de plus de 100 % du nombre de bénéficiaires ; (iii) l’amélioration de la procédure de sélection des bacheliers dans les UNB avec suppression des charges y afférentes (5 000 F par dossier) ; (iv) l’apurement des arriérés d’allocations des années 2015 à 2017 à hauteur de près de 15 milliards de FCFA ; (v) la création des Instituts Universitaires d’Enseignement Professionnel (IUEP) pour les corps de métiers : obtention du DUT/Métier après une formation en 2 ans après le BAC ; (vi) l’organisation d’examen national de licence et de Master au profit des étudiants des établissements privés d’enseignement supérieur ; (vii) la réduction des frais de scolarité au profit de 691 filles inscrites dans les filières des sciences et techniques industrielles méritent également d’être mentionnées.
Spécifiquement, les deux sous-secteurs de l’enseignement primaire et secondaire n’ont pas été oubliés. On retient entre autres : (i) la prise en charge des frais de scolarité de 244 425 filles du 1er cycle de l’enseignement secondaire général ; (ii) la construction et l’équipement de plus de 700 salles de classe au profit des enseignements maternel et primaire avec le suivi de l’Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation ; (iii) la distribution de kits aux apprenants du CI et du CP dans 19 communes de zones défavorisées ; (iv) le renforcement du programme de relance des cantines scolaires gouvernementales qui impactent désormais 537 400 enfants dans 2 640 écoles dans 11 départements afin d’assurer l’alimentation enfants dans les zones défavorisées et en sous scolarisation ; et (v) la fermeture de 91 établissements privés d’enseignement secondaire clandestins.
Du côté des OSC, leur contribution peut être regroupée en trois grands axes. Il s’agit d’abord de : (i) l’accompagnement dans la politique des trois ministères de l’enseignement ; (ii) l’accompagnement des formateurs ; et (iii) l’accompagnement des apprenants.
S’agissant des trois ministères de l’éducation, on retient la sensibilisation et l’accompagnement des acteurs au niveau des trois sous-secteurs dans le sens d’une équité dans le domaine de l’éducation. En ce qui concerne l’accompagnement des formateurs, on note que 1066 enseignants ont été formés par l’INFRE dans le cadre de la formation à distance pour l’obtention du CEAP, du CAP, du CA. Aussi, 100 anciens formateurs des ENI ont vu leurs compétences renforcées à travers les modules de formation des nouveaux formateurs des Ecoles Normales d’Instituteurs. Pour ce qui est de l’accompagnement des apprenants, les OSC ont initié plusieurs activités. Il s’agit d’une part, des initiatives de centres d’écoute et d’orientation des jeunes situées à Cotonou et à Parakou et des centres de formation au métier de ROLCC à Hêvié et Bohicon. La promotion des droits et devoirs de l’enfant dans les écoles de la commune de Porto-Novo, l’organisation de mini concours et de théâtre pour les enfants afin de vulgariser le code de l’enfant sont autant d’activités que mènent les OSC dans les centres d’écoute et de formation.
Par ailleurs, les OSC ont travaillé et continuent de travailler à : (i) créer de mini-médiathèque à l’attention des jeunes qui désirent s’instruire ou faire des recherches pour la réussite de leur formation scolaire, professionnelle et universitaire ; et (ii) à rendre le système éducatif de mieux en mieux adapté au besoin de la population. A cet effet, les jeunes et adultes ruraux déscolarisés ou non scolarisés sont des cibles privilégiées des OSC. Ils constituent la classe de personne en marge du système formel de formation proposé par l’Etat et qui ont des besoins évidents en termes d’éducation en général et spécifiquement d’alphabétisation. Aussi, la problématique des enfants à mobilité transnationale est-elle prise en charge par les OSC, notamment avec l’appui du programme régional dénommé Réseau Afrique de l’Ouest pour la protection des enfants et des jeunes en situation de mobilité transnationale. Avec ces initiatives, près de 1600 jeunes ou adultes ruraux ont été formés pendant 02 ans pour le métier d’agriculteur polyvalent avec un taux d’insertion de 75%. A cet effet, un référentiel de métier existe pour la formation mais reste à être validé.
L’atteinte de l’ODD 4 est jalonnée par des contraintes et dépend de la couverture en infrastructures scolaires, et en personnel qualifié, du financement du secteur de l’éducation et du renforcement du partenariat public-privé.
S’agissant du financement du secteur, sur la période 2015-2018, en moyenne 240 891 millions de F CFA ont été alloués au secteur de l’éducation chaque année, représentant annuellement 15,8% du budget général de l’Etat. La proportion du Budget Général de l’Etat allouée au secteur de l’éducation est passée de 19,6% en 2015 et 2016 à 13% en 2017, puis à 14,5% en 2018.
Sur toute la période 2015-2018, cette proportion est inférieure à la norme de 20% recommandée pour les pays en développement, traduisant ainsi un faible engagement des pouvoirs publics au secteur de l’éducation malgré la volonté des gouvernements successifs de faire de l’éduction une priorité de développement.
Tableau 55 : Evolution de la part du budget alloué au secteur de l’éducation dans le Budget Général de l’Etat


2015
2016
2017
2018
Total
Moyenne
Budget Général de l’Etat (millions de F CFA)
1 101 207
1 107 403
2 010 586
1 862 918
6 082 114
1 520 529
Allocation budgétaire (millions de F CFA)
MEMP
104 364
106 547
107 791
106 145
424 847
106 212
MESFTP
58 492
61 604
78 754
77 105
275 955
68 989
MESRS
53 290
49 274
74 215
85 983
262 762
65 691
Total
216 146
217 425
260 760
269 233
963 564
240 891
Proportion (%)
19,6
19,6
13,0
14,5
15,8
15,8
Source : CDMT des Ministères en charge de l’Education et BGE 2015, 2016, 2017, 2018, juillet 2019
Toutefois, sur la période 2015-2018, le budget alloué au secteur de l’éducation représente un peu moins de 80% des besoins évalués pour l’atteinte des cibles de l’ODD 4 pour la même période. Cette proportion est passée de 69,7% en 2015 à 87,1% en 2018, témoignant des efforts continus d’amélioration du budget alloué au secteur de l’éducation d’une année à une autre.
Tableau 56 : Allocations budgétaires et besoins (en millions de F CFA) pour l’atteinte des ODD du secteur de l’éducation

2015
2016
2017
2018
Total
Besoin ODD 4
310 096
310 096
310 096
310 096
1 240 384
Allocation budgétaire
216 145
217 277
260 760
270 132
964 315
Proportion
69,7
70,1
84,1
87,1
77,7
Gap
93 951
92 819
49 336
39 964
276 069
 Source : DPP/Ministères Education et Coasting des ODD
Bien qu’une augmentation des ressources financières n’entraîne pas forcément une amélioration des résultats éducatifs, l’insuffisance du financement et de l’engagement des pouvoirs publiques est souvent cité comme principal obstacle au progrès dans ce domaine.
S’agissant de la qualité de l’enseignement, il est noté que le ratio élève/maître affiche une évolution erratique marquée par une tendance baissière, passant de 52 élèves pour un maître en 2015 à 46 élèves pour un maître en 2018. Malgré l’amélioration de ce ratio, l’effectif d’enseignants n’a pas suffi à la résorption de la demande de la scolarisation de la période.
Des disparités s’observent dans la répartition du personnel enseignant sur le territoire national. L’écart entre les ratios élèves/maître départementaux extrêmes a baissé, passant de 28,2 en 2015 à 13,5 en 2018. Au niveau du secondaire, on note une amélioration du ratio élève/groupe pédagogique tant au premier cycle qu’au second cycle. Bien qu’en baisse, donc en amélioration, sur la période, les données de cet indicateur révèlent la persistance des disparités entre les départements dans l’allocation des enseignants du primaire.


Tableau 57 : Ratio élèves/maître et élèves/groupe pédagogique
2015
2016
2017
2018
Ratio élève/maître (primaire)
52,4
47,4
51,1
46,2
Ratio élève/groupe pédagogique (cycle 1)
50,9
51,2
50,9
48,0
Ratio élève/groupe pédagogique (cycle 2)
43,4
45,8
43,4
34,0
Sources : DPP/MEMP et DPP/MESFTP, juillet 2019
Pour ce qui est du niveau de qualification du corps enseignant, il reste globalement inférieur aux attentes en la matière. En effet, le pourcentage d’enseignant du primaire qualifié est passé de 87,5% en 2015 à 100% en 2017, puis à 87,7% en 2018. Ainsi, avec les départs à la retraite des années à venir, le niveau de qualification des enseignants du primaire demeure d’actualité et nécessite : (i) la poursuite de la formation initiale des enseignants sans qualification ; (ii) le recrutement de nouveaux enseignants qualifiés ; (iii) la poursuite de la formation du personnel d’encadrement constitué des conseillers pédagogiques et des inspecteurs ; et (iv) le renforcement des visites de classe, d’écoles et des inspections.
Malgré les performances enregistrées sur certains aspects relatifs à l’ODD4, plusieurs défis sont encore à relever pour l’atteinte de toutes les cibles de cet objectif à l’horizon 2030. Il s’agit de :
ü  Corriger les disparités régionales en termes de couverture en infrastructures et en enseignent qualifié ;
ü  Mobiliser d’avantages de partenaires ;
ü  Maintenir les efforts d’amélioration de la qualité de l’enseignement ;
ü  Améliorer la rétention des élèves, en particulier des filles à l’école pour l’achèvement des cycles entamés et un accès élevé aux ordres d’enseignement élevés ;
ü  Favoriser l’accès des jeunes et des filles à l’enseignement technique et professionnel par une augmentation des capacités d’accueil et un allègement des frais de scolarité ;
ü  Renforcer et surtout étendre les programmes de formation au métier des jeunes aux départements encore à la traine.
De l’avis des OSC, les principaux défis à relever s’articulent autour de : (i) le renforcement du niveau des infrastructures scolaires et pédagogiques ; (ii) le maintien des filles à l’école jusqu’au niveau supérieur ; et (iii) le recrutement et la formation des enseignants.
Ainsi, les stratégies à adopter au niveau local passent par (i) l’identification et l’élimination des obstacles à la fréquentation scolaire dans les communautés ; (ii) l’intégration des programmes de formation technique et professionnelle au sein des stratégies de développement local ; (iii) la poursuite de la gratuité de la scolarisation des jeunes filles ; (iv) la construction des infrastructures scolaires et des lycées agricoles ; (v) la protection des enfants en milieu scolaire, en particulier les filles et les enfants handicapés ; et (vi) le renforcement du suivi scolaire des enfants.
En somme, au niveau du secteur de l’éducation, il faut souligner que le TBS dans le primaire est en baisse, passant de 97,5% à 88,7% sur la période 2015-2018. Cette situation n’est pas sans conséquence sur le taux net de scolarisation qui a aussi baissé, passant de 74,9% en 2014 à 63,5% en 2018. En ce qui concerne la proportion d'écoliers ayant commencé la première année d'études primaires qui terminent l'école primaire, il affiche une tendance globalement baissière, passant de 79,2% en 2015 à 58,5% en 2018 pour une cible de 70,45% prévue. Que ce soit le TBS, le TNS ou le taux d’achèvement du primaire, ils diffèrent peu selon le sexe et le milieu de résidence, avec de fortes disparités aux niveaux départemental et communal. Cette tendance baissière observée sur la période s’explique, entre autres, par des pesanteurs socio-culturelles, la distance qui sépare les habitations des écoles, par des cas d’abandons et de décès en cours de cycle enregistrés au niveau des apprenants des cohortes 2012 et 2013, la décision de fermeture de certaines écoles ne remplissant pas les conditions requises et la faible capacité des apprenants à assimiler les connaissances transmisses à cause des effectifs pléthoriques observées dans les salles de classe.
Dans l’enseignement secondaire, en considérant les données de l’EDSB-V, le taux brut de fréquentation scolaire au secondaire s’est établi à 44,9% contre 41,9% en 2014, avec 57,9% en milieu urbain et 36,3% en milieu rural, contre 41,9% en 2014. S’agissant du taux net de scolarisation dans le secondaire, il s’est établi à 33,6% en 2018 contre 44% en 2014, soit un recul de plus de 10 points de pourcentage sur la période. Par ailleurs, la proportion de jeunes en fin de premier cycle du secondaire qui obtiennent au moins la moyenne en français a évolué de façon erratique au cours de la période 2015-2018. Dans la même lancée, les performances des élèves en fin de premier cycle du secondaire se sont améliorées en mathématique. S’agissant de la proportion d’apprenants ayant reçu une formation en TIC, aucune valeur globale n’existe. En ce qui concerne la proportion d'apprenants du cours secondaire en formation technique et professionnelle, elle affiche une tendance régulièrement haussière sur la période 2015-2018, passant de 2,7% à 3,6%.
Dans l’enseignement supérieur, conformément au guide d’orientation des nouveaux bacheliers, des entités de formation professionnelle ont été ciblées. Au regard de cette nomenclature, sur la période 2015-2017, la proportion d’étudiants en formation professionnelle est passé de 19,1% en à 22,4% contre 17,6% en 2014. Toutefois, il urge de se demander si toutes les formations identifiées comme professionnelles dans le guide d’orientation assurent une insertion professionnelle aux diplômés sortis desdites entités. La réponse semble évidente si l’on s’en tient au nombre de jeunes diplômés de ces entités qui se retrouvent encore à la maison.
Concernant les disparités, retenons qu’elles ont été faibles au niveau du primaire (97,8% en 2015 et 93,21% en 2018) alors qu’elles deviennent plus nettes au niveau du secondaire, l’indice de parité s’affichant à 0,84 en 2018 contre 0,79 en 2015. Ces inégalités deviennent plus importantes à mesure que le niveau d’étude augmente.

De profondes réformes ont été enregistrées dans le secteur de l’éducation. Toutefois, des défis sont identifiés pour une amélioration de la performance du secteur. 

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