RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (03)



















Cible 3.1 : D'ici à 2030, faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes
Cible 3.2 : D’ici à 2030, éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, tous les pays devant chercher à ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus
Cible 3.3 : D’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles
Cible 3.4 : D'ici à 2030, réduire   d'un   tiers, par la prévention   et   le   traitement, le   taux   de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être
Cible 3.7 : D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux

Cible 3.1 : D'ici à 2030, faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes
L’appréciation du progrès de la cible 3.1 se fait grâce à trois indicateurs prioritaires retenus par le Bénin. Il s’agit : (i) du taux de mortalité maternelle ; de la proportion d'accouchements assistés par du personnel de santé qualifié ; et (iii) de la proportion de femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales
D’après les résultats des enquêtes MICS 2014 et EDSB-V 2017-2018, le taux de mortalité maternelle s’est aggravé entre 2014 et 2018 en passant de 347 à 391 pour 100 000 naissances vivantes. Autrement dit, au Bénin, pour mille naissances vivantes, environ 4 femmes sont décédées durant la grossesse, pendant l’accouchement ou dans les 42 jours qui ont suivi l’accouchement ou la fin de la grossesse.
Figure 7 : Evolution du taux de mortalité maternelle
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Les données montrent que le risque lié à la maternité évolue suivant une tendance en « cloche » ou en « U renversé » en fonction de l’âge de la femme. En effet, entre 15 et 34 ans, le risque lié à la maternité maternelle augmente avec l’âge de la mère tandis qu’il diminue avec l’âge de la mère entre 35 ans et 49 ans. Les femmes dont l’âge est compris entre 30 et 34 ans courent plus de risque à la maternité que les femmes de toutes les autres tranches d’âges.
Figure 8 : Répartition du taux de mortalité maternelle par tranche d’âge de la mère
Source : INSAE, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Pour réduire le risque de décès de la mère et/ou du fœtus, il est conseillé, voire exiger, aux femmes enceintes de faire au minimum quatre consultations prénatales au cours de la période de grossesse, soit une consultation prénatale par trimestre. Ces consultations, si elles sont faites à temps et régulièrement, permettent aussi de détecter à temps les problèmes qui se développent pendant la grossesse et d’avoir des conseils appropriés pour la bonne évolution de la grossesse.
Les résultats en termes de proportion des femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN 4) présentent une tendance globalement haussière depuis 2014 au Bénin. En effet, seulement 33,7% des femmes enceintes (EDSB-V) ont respecté au moins les quatre (04) visites recommandées en 2018 contre 11,9% en 2014 (MICS) et pour une cible de 68% prévue dans le cadre du PC2D.
Figure 9 : Evolution de la proportion de femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN4)
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Cet accroissement de la proportion des femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN 4), bien que le niveau de 2018 soit en dessous du but projeté pour 2018 dans le PC2D, a permis au Bénin de se propulser sur le sentier des ODD et d’espérer atteindre la cible de 100% projetée pour 2030 dans le cadre de la réalisation de l’agenda 2030, si la tendance actuelle observée se maintenait.
Le caractère urbain des consultations prénatales demeure une constante dans le temps. Sur la période 2014-2018, les femmes enceints vivant en milieu urbain ont plus réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN4) que les femmes vivant en milieu rural.
Des disparités s’observent dans la répartition spatiale de la proportion des femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN 4). Les départements tels que l’Alibori, l’Atacora, le Borgou, les Collines et la Donga affichent des proportions inférieures à la moyenne nationale depuis 2014. La situation est encore plus critique dans le Borgou qui abrite le Centre Hospitalier Départemental et Universitaire.
Par ailleurs, sur la période 2014-2018, on note une amélioration de la proportion de femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN4) dans tous les départements. Les départements du Mono et du Zou ont réalisé les meilleures performances en termes d’amélioration de la proportion de femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN4).
Tableau 20 : Proportion de femmes enceintes ayant réalisé au moins 4 consultations prénatales (CPN4) par département
Milieu de résidence
2014
2018
Alibori
2,7
25,4
Atacora
5,8
18,9
Atlantique
17,2
47,5
Borgou
4,5
17,4
Collines
6,8
20,5
Couffo
14,6
37,1
Donga
10,3
20,6
Littoral
12,5
51,3
Mono
10,2
43,7
Ouémé
22,3
59,3
Plateau
21,6
39,5
Zou
8,9
49,3
Urbain
14,3
37,2
Rural
9,9
31,7
Bénin
11,9
33,7
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB-V, juillet 2019
Par ailleurs, en considérant les données des annuaires statistiques publiés par le Ministère de la Santé, le taux de couverture en consultations prénatales est passé de 98,4 en 2015 à 109,2% en 2018. Ce super taux (supérieur à 100%) observé depuis 2017 serait dû à la non maîtrise de la population cible et/ou le mouvement des populations de certaines communes vers les grandes villes. Autrement dit, en moyenne, presque toutes les femmes enceintes au cours de la période 2015-2018 se sont faites consultées au moins une fois avant l’accouchement.
En ce qui concerne la proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié, les résultats affichent une tendance relativement haussière, passant de 77,2% en 2014 à 77,8% en 2018 et pour une cible de 82% prévue dans le cadre du PC2D.
Figure 10 : Evolution de la proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié
Cet accroissement de la proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié n’augure pas d’espérer atteindre la cible de 100% projetée pour 2030 dans le cadre de la réalisation de l’agenda 2030, si la tendance actuelle observée se maintenait.
Le caractère urbain des accouchements assistés par du personnel de santé qualifié demeure une constante dans le temps. Sur la période 2014-2018, les accouchements assistés par du personnel de santé qualifié sont plus réalisés en milieu urbain qu’en milieu rural.
Tableau 21 : Accouchements assistés par du personnel de santé qualifié
Département
2014
2018
Alibori
61,3
49,4
Atacora
81,5
62,2
Atlantique
94,3
94,6
Borgou
41,9
57,7
Collines
80,6
93,0
Couffo
82,5
78,8
Donga
78,1
82,6
Littoral
98,3
95,0
Mono
76,5
85,8
Ouémé
79,7
99,2
Plateau
70,7
93,3
Zou
84,0
89,9
Urbain
83,4
84,1
Rural
72,5
73,9
Bénin
77,2
77,8
INSAE, MICS 2014, EDSB-V, mai 2019
Des disparités s’observent dans la répartition spatiale de la proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié. Par exemple, en 2018, trois des quatre départements de la région septentrionale (Alibori, Atacora et Borgou) affichent les proportions les plus faibles tandis que l’Ouémé, l’Atlantique, les Collines et le Littoral affichent les proportions les plus fortes. La situation est encore plus critique dans le Borgou qui abrite le Centre Hospitalier Départemental et Universitaire.
Ces résultats sont aussi liés, non seulement aux faibles niveaux d’instructions des femmes notés dans certaines régions, mais aussi, à des disparités dans l’accessibilité, en termes de couverture en centres de santé et en personnel de santé qualifié, et dans la qualité des prestations. En effet, malgré les efforts déployés pour promouvoir l’accouchement dans un établissement de santé, l’accouchement à domicile demeure encore assez fréquent dans certains départements tels que le Borgou (38%), l’Atacora (27%), l’Alibori (27%), la Donga (20%) et le Couffo (13%) d’après les résultats de l’EDSB-V 2017-2018.
Par ailleurs, la comparaison des résultats avec ceux de l’EDSB-II de 2001 montre que la proportion de naissances qui ont eu lieu dans un établissement de santé a augmenté, passant de 76% à 84% en 2018. Les accouchements à la maison sont devenus moins fréquents quel que soit le milieu de résidence, passant de 23% en 2001 à 15% en 2018. En milieu urbain, le pourcentage de naissances qui ont eu lieu à la maison est passé de 15% en 2001 à 9% en 2018 et, en milieu rural, de 26% à 18% dans la même période.
Cependant, l’accès aux établissements de santé dans les zones rurales est plus difficile que dans les zones urbaines en raison de la distance, de l’inaccessibilité et du manque d’installations appropriées. Globalement, pour 15% des naissances vivantes ayant eu lieu au cours des cinq années précédant l’EDSB-V, les mères ont accouché à la maison. A l’opposé, 84 % des naissances ont eu lieu dans un établissement de santé, en majorité dans les établissements du secteur public (70% contre 14% dans le secteur privé) (Rapport EDBS-V, 2017-2018).
En outre, l’état nutritionnel des femmes en âge de procréer est aussi l’un des facteurs déterminants du bon déroulement des grossesses, de leur issue ainsi que de la mortalité maternelle. Il influe sur la morbidité et la mortalité des jeunes enfants. L’évaluation de l’état nutritionnel des femmes en âge de procréer est particulièrement utile dans l’identification des grossesses à risque. Du point de vue anatomique, la taille des mères étant associée à la largeur de leur bassin, les femmes de petite taille sont plus susceptibles d’avoir des complications pendant la grossesse et l’accouchement et d’accoucher des enfants de faible poids. La taille généralement admise en dessous de laquelle une femme peut être considérée à risque est comprise entre 140 et 150 centimètres (Rapport EDBS-V, 2017-2018).
Si les conditions de mortalité et de fécondité demeurent inchangées au Bénin, le risque de décès maternel sur la durée de vie d’une femme est estimé à 0,023, traduisant qu’environ une femme sur quarante décèdera de causes maternelles durant sa vie reproductive.
D’ici à 2030, éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, tous les pays devant chercher à ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus
L’appréciation du progrès vers la cible 3.2 se fait grâce à quatre indicateurs prioritaires retenus par le Bénin. Il s’agit : (i) du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans ; (ii) du taux de mortalité néonatale ; (iii) du taux de couverture vaccinale complète ; et (iv) de la létalité due au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans.
La mortalité néonatale est l'ensemble des enfants nés vivants mais décédés entre la naissance et le 28ᵉ jour de vie. On distingue la « mortalité néonatale précoce », pour les décès durant la première semaine, de la « mortalité néonatale tardive », pour ceux des trois semaines suivantes
Figure 11 : Evolution du taux de mortalité néonatale
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Les résultats sont plus encourageants quant à la mortalité néonatale. De 38‰ en 2014, seulement 30 décès néonataux pour 1 000 naissances vivantes ont été enregistrés en 2018 pour un but de 33‰ fixé dans le cadre de la mise en œuvre du PC2D. Si la tendance actuelle se maintenait, et les efforts déployés et renforcés dans le temps, la cible de 12 décès néonataux pour 1 000 naissances vivantes fixée dans le cadre de la mise en œuvre des ODD serait atteint à l’horizon 2030.
Cependant, il est fondamental d’œuvrer à réduire les écarts entre les milieux ruraux et les milieux urbains. En milieu rural, la mortalité néonatale est plus fréquente avec un taux de 31 pour 1 000 naissances vivantes contre 28 pour 1 000 naissances vivantes en milieu urbain. Le taux national de 30 décès pour 1 000 naissances vivantes est le double de celui de Cotonou (seulement 15 décès pour 1 000). Les résultats de l’EDSB 2017-2018 montrent également que les enfants de sexe masculin sont plus vulnérables avec un taux de mortalité néonatale de 36 pour 1 000 contre seulement 24 pour 1 000 pour ceux de sexe féminin.
Figure 12 : Répartition du taux de mortalité néonatale selon le milieu de résidence en 2018
Source : INSAE, EDSB-V, 2017-2018
La mortalité néonatale est reconnue comme un fléau mondial. Les causes sont nombreuses et il peut y avoir une intrication de plusieurs facteurs. Des études empiriques antérieures, il ressort que les facteurs de risque maternelle associés au décès du nouveau-né étaient : (i) l'âge de la mère >35 ans ; (ii) la primiparité et la multiparité ; (iii) l'HTA et l'infection génitale ; (iv) les antécédents d'avortements ; et (v) le niveau de vie socio-économique. Tandis que les facteurs de risques néonatales étaient majorés par : (i) la prématurité ; (ii) le faible poids de naissance ; (iii) l'ictère ; et (iv) la souffrance fœtale aigue.
Pour les facteurs maternels, inversement au risque de mortalité maternelle qui baisse avec l’âge de la mère à partir de 35 ans au regard des données de l’EDSB-V dans le cas du Bénin, Portal B et al [9] trouvent qu’à partir de 35 ans d’âge maternel, le risque de mortalité fœtale et néonatale est multiplié par 3. En effet, selon ces auteurs, l’âge maternel avancé a été démontré comme cause de décès maternel et néonatal, associé avec le pré-éclampsie, d'autres maladies hypertensives, le diabète sucré, le faible poids de naissance et la prématurité.
Dans la mortalité néonatale précoce, Senecal J et al. [13], de même que Portal B. et al [9],  trouvent une incidence plus élevée dès la 5ème grossesse. La probabilité d'augmentation de la mortalité néonatale avec la parité pourrait être due au fait qu'avec l'agrandissement de la taille de la famille, les ressources des parents pourraient être insuffisantes pour maintenir un bon niveau de nutrition de plus d'enfants, et même la mère pourrait être en état sous-alimenté pendant sa grossesse. De même, le risque de complications obstétriques tend à augmenter avec la multiparité et ainsi augmente le risque de mortalité néonatale. Un faible intervalle inter génésique de moins de 24 mois a été également démonté associé à un risque accru de mortalité néonatale en raison du syndrome d’épuisement maternel.
Les complications sur grossesse ainsi que les antécédents maternels influencent largement le pronostic néonatal. L'HTA constitue un facteur de risque majeur de mortalité maternelle et périnatale. Les infections maternelles augmentent le risque de mortalité périnatale car l'infection génitale peut augmenter le risque de rupture prématuré des membranes et donc de prématurité et de morbidité néonatale. La mortalité périnatale est plus élevée chez les femmes ayant par exemple des antécédents d'avortement ou d'enfants décédés.
Il faut noter que la mortalité néonatale varie en fonction de la classe sociale des parents comme l'ont rapportés certains auteurs [12]. En effet, le niveau socioéconomique bas, associé à la dénutrition maternelle, l'anémie et aux différentes complications obstétricales ont été démontré associés à un pronostic néonatale défavorable.
En ce qui concerne la mortalité des enfants de moins de 5 ans, la situation a légèrement baissé par rapport à 2014 où le taux s’établissait à 115‰. Ce taux est de 96‰ en 2018 pour un but 92‰ attendu en 2018 dans le cadre de la mise en œuvre du PC2D. Au regard de la tendance actuelle du taux de mortalité infanto-juvénile, il est fort probable d’atteindre la cible de 25‰ en 2030 permettant ainsi au Bénin de se voir hisser au rang des pays ayant atteint cette cible au terme de la mise en œuvre des ODD.
Pour les acteurs de la société civile, cette baisse de la mortalité des enfants de moins de 5 ans est attribuable, entre autres, à l’établissement progressif de la couverture vaccinale et à l’amélioration des services de soins de santé prénatals et postnatals, malgré la baisse de la proportion de femmes enceintes ayant réalisé les quatre CPN. Ils attribuent aussi ce résultat aux actions de sensibilisation de la population menées par les OSC en vue de maintenir les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans en bonne santé.




Figure 13 : Evolution du taux de mortalité infanto-juvénile
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
Cependant, il est fondamental d’œuvrer à réduire les écarts entre les milieux ruraux et les milieux urbains. En milieu rural, la mortalité infanto-juvénile est plus élevée avec un taux de 106‰ contre 81‰ en milieu urbain. Le taux national de 96‰ est près du triple de celui de Cotonou (44‰).
Tableau 22 : Taux de mortalité infanto-juvénile
Milieu de résidence
2018
Cotonou
44,0
Autres villes
85,0
Urbain
81,0
Rural
106,0
Ensemble
96,0




Source : EDBS 2017-2018
Les résultats de l’EDSB 2017-2018 montrent également que les enfants de sexe masculin sont plus vulnérables avec un taux de mortalité 104‰ contre 89‰ pour ceux de sexe féminin.
Ce recul du phénomène d’environ 20 points en deux ans (96‰ en 2018) est dû, entre autres, aux vastes programmes de vaccination gratuite et de gratuité des soins du paludisme aux enfants de moins de 5 ans et à la relative amélioration de la fréquentation des services de santé par les enfants de moins de 05 ans. En effet, le taux de fréquentation des services par les enfants de moins de 05 ans s’est établi à 85,3 en 2018 pour une cible de 90 (dans le cadre du PC2D) contre 84% en 2015, 73,4% en 2016 et 79,2 en 2017. 
En ce qui concerne la létalité due au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans, elle a chuté également en passant de 2,11‰ en 2014 à 1,6‰ en 2018 grâce à l’utilisation améliorée des MIILD par les enfants de moins de 5 ans, le taux d’utilisation des MILD s’étant établi à 76% en 2018 contre 72,5% en 2014.
Par ailleurs, le taux de couverture vaccinale complète qui était de 41,1% en 2015 est passé à 51,3% selon EDSB-V. La couverture vaccinale varie largement d’un département à un autre. Dans le Plateau, moins d’un enfant sur deux a été vacciné en 2018. Le Mono, les Collines, le Littoral et le Zou ont connu les taux de couverture de plus de 85% tandis que l’Alibori, le Borgou et le Couffo présentent des taux de couverture oscillant autour de 55%.
Figure 14 : Taux de couverture vaccinale par département en 2018
Source : INSAE, EDBS-V, juin 2019
Globalement, les programmes de vaccination couvrent beaucoup plus les enfants des zones urbaines que ceux des zones rurales. En effet, on note en 2018, 76,1% des enfants vivant dans les centres urbains ont été vaccinés contre 67,6% des enfants des milieux ruraux.
Tableau 23 : Proportion de population cible couverte par tous les vaccins inclus dans leur programme national 
Milieu de résidence
2018
Cotonou
85,9
Autres villes
74,5
Urbain
76,1
Rural
67,6
Source : INSAE, EDBS-V, juin 2019
Ces disparités sont, entre autres, dues au niveau d’instruction des parents, à des pesanteurs socioculturelles et quelques problèmes de manque d’informations adéquates qui développent chez certains parents, une certaine méfiance vis-à-vis des programmes de vaccination.
D’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles
En matière de lutte contre les maladies telles que le sida, la tuberculose, le paludisme, l’hépatite, les maladies hydriques et autres maladies transmissibles, les résultats ne sont pas encore perceptibles.
®     VIH/SIDA
Le taux de prévalence de l’infection par le VIH parmi les femmes enceintes a connu une baisse, passant de 1,86 en 2015 à 1,55 en 2017 pour une cible inférieure à 2. La prévalence au niveau national est maintenue en dessous de la barre des 2 depuis plusieurs années. La prévalence de l’infection par le VIH parmi les femmes enceintes cache des disparités tant selon le milieu de résidence que selon les départements.
Tableau 24 : Evolution du taux de prévalence de l’infection par le VIH parmi les femmes enceintes
Département
2015
2016
2017
Alibori
0,20
0,88
0,51
Atacora
1,51
1,19
0,68
Atlantique
2,01
0,63
0,83
Borgou
0,81
0,81
0,68
Collines
0,68
0,29
1,17
Couffo
1,49
0,77
2,36
Donga
4,34
2,09
1,69
Littoral
3,25
2,21
1,64
Mono
6,53
0,41
0,98
Ouémé
1,15
0,65
2,06
Plateau
1,27
0,4
1,63
Zou
0,74
0,25
0,91
Bénin
1,86
1,09
1,55
Urbain
2,10
1,41
1,97
Rural
1,43
0,53
0,77
Source : DPP/MS, Annuaire statistique 2018, SSEPSER/PSLS, 2018, juin 2019
Les résultats, selon le milieu de résidence, révèlent que la prévalence de l’infection par le VIH parmi les femmes enceintes est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural. Si, en 2015, le Mono, la Donga, le Littoral et l’Atlantique étaient les départements à plus forte prévalence de l’infection par le VIH parmi les femmes enceintes, au fil des années, la prévalence a baissé dans ces départements pour laisser place, en 2017, aux départements du Couffo et de l’Ouémé qui ont enregistré une tendance haussière sur la période 2015-2017.
En considérant la prévalence globale au sein de la population âgée de 15-49 ans, d’après les données de World Devlopment Indicators (WDI), elle a légèrement baissé au cours de la période 2014-2015, passant de 1,1% en 2014 à 1,0% en 2015, avant de se stabiliser autour de 1,0% au cours de la période 2015-2018. En ce qui concerne l’incidence du VIH, exprimée en pourcentage de la population non infectée âgée de 15-49 ans, elle est passée de 0,07% au cours de la période 2014-2015 à 0,06% au cours de la période 2016-2017.
La prévalence du VIH est restée stable autour de 0,6% chez les femmes âgées de 15-24 ans au cours de la période 2014-2017. Chez les hommes âgés de 15-24 ans, la prévalence s’est légèrement aggravée, passant de 0,2% en 2014 à 0,3% sur la période 2015-2017. En comparant la situation de la prévalence du VIH chez les femmes à celle des hommes dans la tranche d’âge 15-24 ans, on note que les femmes sont plus exposées au VIH que les hommes.
Tableau 25 : Evolution des indicateurs liés au VIH/SIDA 
Indicateurs
2014
2015
2016
2017
2018
Taux de prévalence au VIH/SIDA parmi les femmes enceintes
-
1,86
1,09
1,55
-
Taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant
-
7,36
7,01
6,7
-
Incidence du VIH (%population non infectée âgée de 15-49 ans)
0,07
0,07
0,06
0,06
-
Prévalence du VIH, total (%population âgée de 15-49 ans)
1,1
1,0
1,0
1,0
-
Prévalence du VIH, femme (%population âgée de 15-24 ans)
0,6
0,6
0,6
0,6
Prévalence du VIH, homme (%population âgée de 15-24 ans)
0,2
0,3
0,3
0,3
Taux de couverture en ARV des PVVIH
-
47,0
55,0
61,0
-
Source : DPP/MS, Annuaires Statistiques 2015, 2016, 2017, 2018, World Development Indicators, juin 2019
Globalement, la tendance baissière observée au cours de la période 2015-2017 pourrait s’expliquer, entre autres, par l’implication de l’ensemble des acteurs dans la lutte contre l’infection à VIH et les IST.
En outre, sur la période 2015-2018, 26 930 PVVIH ont été nouvellement mises sous ARV, dont 5,3% d’enfants. Que ce soit chez les enfants ou chez les adultes, le nombre de personnes nouvellement mise sous ARV a connu une tendance haussière depuis 2013. Parallèlement, le taux de couverture des PVVIH en ARV a connu une tendance haussière passant de 47% en 2015 à 61% en 2017.
Figure 15 : Evolution des PVVIH nouvellement mises sous ARV de 2013 à 2018 au Bénin.
®     Tuberculose
En ce qui concerne la tuberculose, elle est une maladie infectieuse d’origine bactérienne, potentiellement grave, qui touche principalement les poumons. Elle demeure toujours un problème de santé publique au Bénin.
Selon les données de World Development Indicators, l’incidence de la tuberculose affiche une tendance baissière, passant de 60 pour 100 000 habitants en 2015 à 58 pour 100 000 habitants en 2017. Au regard de son évolution, mettre fin à cette maladie d’ici 2030 ne serait une réalité que si la lutte contre cette maladie est renforcée au fil des années.
Figure 16 : Evolution de l’incidence de la tuberculose pour 100 000 habitants
Source : World Development Indicators (WDI), juin 2019
Selon cette même source, le taux de détection de nouveaux cas de tuberculose, toutes formes confondues, a connu une tendance erratique globalement baissière au cours de la période 2014-2017, passant de 61% en 2014 à 63% en 2015, puis à 55% en 2017.
Depuis 2013, le taux de succès thérapeutique des cas de tuberculose pulmonaire bactériologiquement confirmés (nouveaux cas et rechutes) est en baisse. En effet, de 91% en 2013, il s’est établi à 88% sur la période 2015-2018, contre 89% en 2014. Dans le cadre de la mise en œuvre du PC2D, la cible de 87% prévue pour être atteinte a été dépassée.
Tableau 26 : Les indicateurs liés à la tuberculose
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Incidence de la tuberculose pour 100 000 habitants
60,0
59,0
58,0
-
Taux de détection des cas de tuberculose (toutes formes confondues)
63,0
61,0
55,0
-
Taux de succès thérapeutique (% nouveaux cas et rechutes)
88,0
88,0
88,0
88,0
Source : World Development Indicators (WDI), juin 2019
Les causes de ces baisses successives sont l’existence et la non prise en charge adéquate de maladies sous-jacentes (anémie, hépatite, diabète, etc.), l’insuffisance dans le suivi des malades (amortissement voire non disponibilité de motos dans certains CDT pour la relance des malades irréguliers, mutations fréquentes des agents, grèves perlées, etc.) et les recours tardifs aux soins.
®     Paludisme
Les statistiques sanitaires révèlent que le paludisme se situe toujours au 1er rang des affections depuis 2006 malgré les progrès accomplis dans le domaine de sa prévention et de son traitement. Il représente, dans les formations sanitaires, 45,8% des motifs de consultations dans la population générale et 49,7% chez les enfants de moins de 5 ans en 2018. Il constitue également la première cause d’hospitalisation tant pour la population en général que pour les enfants de moins de 5 ans, avec respectivement 29,6% et 40,2% des causes d’hospitalisation en 2018 contre respectivement 30,5% et 41,1% en 2017.
Figure 17 : Evolution de l’incidence du paludisme pour 100 000 habitants
Source : DPP/MS, Annuaires Statistiques 2015, 2016, 2017, 2018, juin 2019
L’incidence du paludisme (simple et grave) affiche une évolution erratique, avec une tendance globalement haussière sur la période 2015-2018Après la baisse enregistrée en 2016 avec un taux de 14,6% au niveau national (contre 15,5% en 2015), l’évolution de l’incidence du paludisme n’a pas été très favorable au regard de l’objectif qui stipule l’élimination du paludisme d’ici 2030. A partir de 2017, les réalisations pour cet indicateur se sont situées au-dessus des entiers du PC2D et des ODD, et l’évolution de cet indicateur ne permet pas d’espérer l’atteinte de la cible d’ici 2030, ni d’ici 2021 pour ce qui est du PC2D.
Des disparités s’observent d’un département à un autre. Sur toute la période 2015-2018, les départements de la Donga, du Borgou, de l’Atacora, du Mono et du Zou présentent des taux d’incidence critiques. Les autres départements présentent les niveaux d’incidence inférieurs à la moyenne nationale. Cependant, il importe d’apprécier avec prudence ces différences en raison de la fréquentation variable des centres de santé d’un département à un autre. Les départements ayant les niveaux de fréquentation élevés ont probablement indiqué plus de nouveaux cas.
Tableau 27 : Incidence du paludisme par département (%)
Département
2015
2016
2017
2018
Alibori
16,5
13,3
12,8
14,5
Atacora
18,7
19,4
22,4
27,2
Atlantique
13,1
10,7
11,8
11,1
Borgou
25,8
19,9
19,5
19,5
Collines
13,4
12,6
12,1
15,6
Couffo
11,6
13,3
15,1
10,3
Donga
29,5
26,4
22,8
25,9
Littoral
9,5
11,8
10,2
8,5
Mono
17,5
19,5
22,1
18,9
Ouémé
8,9
7,8
8,4
8,3
Plateau
6,1
5,3
7,8
9,2
Zou
19,7
20,1
22,2
19,2
Bénin
15,5
14,6
15,2
15,2
Source : SGSI/DPP/MS, Annuaires Statistiques 2015, 2016, 2017, 2018, juin 2019
Les enfants de moins de 5 ans et les femmes constituent les cibles les plus vulnérables tant en termes d’incidence que de létalité. En effet, selon les données de l’annuaire statistique 2018 du Ministère de la Santé, la prévalence palustre parmi les enfants âgés de 0-11 mois en 2018 est estimée à 38,7%. Parmi les enfants âgés de 01-04 ans, elle est estimée à 34% en 2018. En examinant cette prévalence en fonction du sexe, il apparait qu’elle est près de 1,13 fois en moyenne plus élevée en chez les femmes que chez les hommes (16,1% contre 14,2%) quel que soit l’âge.
®     Maladies tropicales négligées
Au total, 5 maladies tropicales négligées ont été retenues pour être suivies dans le cadre de la mise en œuvre de l’agenda 2030 au Bénin. Il s’agit de : (i) la filariose lymphatique ; (ii) l'onchocercose ; (iii) les schistosomiases ; (iv) les géo helminthiases ; et (v) le trachome folliculaire.
Au Bénin, 22,9% de la population vivaient dans les zones endémiques de la filariose lymphatique en 2015 et 56,4% de ces dernières ont reçu un traitement préventif en 2016. En ce qui concerne l’onchocercose, 47,2% de la population vivaient dans les zones qui en sont endémiques en 2015 et 57,1% de ces dernières en ont reçu un traitement préventif en 2016.

Tableau 28 : Les indicateurs liés aux maladies tropicales négligées
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Nombre de personnes pour lesquelles des interventions contre les maladies tropicales négligées sont nécessaires
-
-
-
-
Proportion de la population vivant dans les zones endémiques de la filariose lymphatique
22,9
-
-
-
Proportion de la population vivant dans les zones endémiques de l'onchocercose
47,2
-
-
-
Proportion de la population vivant dans les zones endémiques des schistosomiases
6,2
-
-
-
Prévalence des Schistosomiases dans les communes endémiques
91,0
91,0
91,0
-
Proportion de la population vivant dans les zones endémiques des géo helminthiases
7,8
-
-
-
Prévalence des Géo helminthiases dans les communes endémiques 
62,8
62,8
62,8
-
Proportion de la population vivant dans les zones endémiques du trachome
-
-
-
-
Prévalence du Trachome Folliculaires  dans les communes endémiques
24,0
24,0
24,0
-
Source : DPP/MS, Annuaires statistiques 2015, 2016, 2017, 2018, PNLMT, juillet 2019
En outre, 6,2% de la population vivaient dans les zones endémiques des schistosomiases en 2015. Le pourcentage de ces populations ayant reçu un traitement préventif est passé de 35% en 2016 à 45,1% en 2017. Ainsi, la prévalence des Schistosomiases dans les zones endémiques s’est stabilisée autour de 91% sur la période 2015-2017.
Pour ce qui est des géo helminthiases, 7,8% de la population vivaient dans les zones y endémiques en 2015. Le pourcentage de ces populations ayant reçu un traitement préventif a baissé, passant de 93,8% en 2016 à 85,8% en 2017. Ainsi, la prévalence géo helminthiases dans les zones endémiques s’est stabilisée autour de 62,8%% sur la période 2015-2017.
Tableau 29 : Pourcentage des populations à risque ayant reçu un traitement préventif
Pourcentage des populations à risque ayant reçu un traitement préventif
2015
2016
2017
2018
Onchocercose
-
57,1
-
-
Schistosomiases
-
35,0
45,1
-
Géo helminthiases
-
93,8
85,8
-
Filariose lymphatique
-
56,4
-
-
Trachome Folliculaire 
-
36,8
-
-
Source : Base de données de l’OMS, juillet 2019
36,8% des populations vivant dans les zones endémiques du trachome folliculaire ont reçu un traitement préventif en 2016. La prévalence du Trachome Folliculaire dans ces zones endémiques s’est stabilisée autour de 24% sur la période 2015-2017.

D'ici à 2030, réduire   d'un   tiers, par la prévention   et   le   traitement, le   taux   de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être
La mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles s’est accrue entre 2015 et 2018. La létalité liée aux maladies cardiovasculaires a augmenté en passant de 18,70 pour 10 000 habitants en 2015 à 20,56 pour 10 000 après avoir atteint un record de 30,70 pour 10 000 habitants juste un an après la déclaration des ODD.
Tableau 30 : Mortalité due aux maladies transmissibles et santé mentale et de bien être
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Létalité liée aux maladies cardiovasculaires
18,70
30,70
20,56
-
Létalité liée au cancer
32,6
50,9
30,7
-
Létalité liée au diabète
9,74
28,60
26,60
-
Létalité liée aux maladies respiratoires chroniques
4,84
10,70
12,80
-
Proportion de la population pratiquant au moins une activité sportive par semaine
-
84,1
-
-
Taux de mortalité par suicide (pour 100 000 habitants)
9,3
9,9
-
-
Source : DPP/MS, Annuaires statistiques 2015, 2016, 2017, 2018 ; OMS, juillet 2019
Cette tendance est la même pour les autres maladies telles que le cancer, le diabète et les maladies respiratoires chroniques qui ont toutes redoublé en létalité en 2016 avant de chuter en 2017.
En ce qui concerne le taux de mortalité par suicide, il s’est accru, passant de 9,3 en 2015 à 9,9 pour 100 000 habitants en 2016. Les hommes en sont victimes plus que les femmes, avec un taux de mortalité par suicide de 19,9 pour 100 000 habitants chez les hommes contre 5,9 pour 100 000 habitants chez les femmes.
En ce qui concerne la proportion de la population pratiquant au moins une activité sportive par semaine, elle s’est établie à 84,1% en 2016 d’après les données de l’OMS. Elle est de 13,6% chez les hommes et de 18,1% chez les femmes. En effet, une activité physique régulière et modérément intense d'au moins 150 minutes par semaine réduit le risque de maladies non transmissibles ainsi que la mortalité due à d'autres causes. On estime que les personnes qui n'ont pas suffisamment d'activité physique courent un risque accru de mortalité toutes causes confondues de 20% à 30 % par rapport à celles qui pratiquent une activité physique suffisante.
Tableau 31 : Mortalité due aux maladies transmissibles et santé mentale et de bien être
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Prévalence de l'hypertension artérielle chez les adultes âgés de plus de 18 ans
27,7
-
-
-
Pourcentage d'adultes âgés de plus 18 ans qui sont obèses
9,3
9,6
-
-
Pourcentage d'adultes âgés de plus 18 ans qui sont en surpoids
28,9
29,5
-
-
Source : DPP/MS, Annuaires statistiques 2015, 2016, 2017, 2018 ; OMS, juillet 2019
D’après l’OMS, la probabilité (%) de décès entre l'âge de 30 ans et l'âge exact de 70 ans à la suite de l'une ou l'autre des maladies cardiovasculaires suivantes, cancer, diabète ou diabète respiratoire chronique pathologies est de 19,3% en 2016 (19,6% chez les hommes et 19,9% chez les femmes). Le taux de mortalité des MNT normalisé selon l'âge s’est établi à 641,6 pour 100 000 habitants en 2016.
D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux
L’utilisation des méthodes modernes de planification familiale permet d’éviter les grossesses non désirées ou non planifiées. Elle permet également de prévenir les grossesses à risque et améliore aussi la santé de la mère et de l’enfant. C’est dans ce sens que l’amélioration de l’accès aux services de soins de santé sexuelle et procréative n’a pas été occultée par les autorités en charge de la promotion de la santé de la mère et de l’enfant. Des actions de sensibilisation, de formation et de facilitation de l’accès des femmes de planification ont été menées et ont commencé par produire des effets.
L’amélioration de l’accès aux services de soins de santé sexuelle et procréative cache des inégalités tant selon le milieu de résidence que selon les départements. Les femmes vivant en ville sont plus satisfaites en matière de services de planification familiale que celles qui vivent dans les milieux ruraux. En 2018, 34,8% des femmes des centres urbains ont été satisfaites contre seulement 23,4% pour celles des milieux ruraux, selon EDSB 2017-2018. A Cotonou, la plus grande ville du Bénin, 38,7% des besoins des femmes en planification familiale ont été satisfaits contre 33,8% pour l’ensemble des autres villes du pays.
Figure 19 : Taux de satisfaction des besoins des femmes en planification familiale
Source : INSAE, EDBS 2017-2018, 2019
La Donga, le Plateau et les Collines sont les départements dans lesquels les besoins des femmes en planification familiale sont les moins satisfaits. En revanche, les départements du Mono, du Littoral et de l’Atacora affichent des taux de satisfaction les plus élevés. Avec un taux de 57,6%, le taux de satisfaction des besoins des femmes en fin de planification familiale représente le double de la moyenne nationale qui est de 28,8%.
En outre, les résultats de l’EDSB-V révèlent qu’au Bénin, 16% des femmes de 15-49 ans en union utilisent une méthode contraceptive, principalement une méthode moderne (11,7%). Seulement 3% utilisent une méthode traditionnelle. La prévalence de la contraception parmi les femmes non en union sexuellement actives est nettement plus élevée (29% pour toutes les méthodes et 24% pour les méthodes modernes).
Depuis plusieurs années, on note une tendance haussière du taux d’utilisation des méthodes contraceptives modernes qui s’est établi à 11,7% en 2018 (EDSB 2017-2018) pour une cible de 15% prévue dans le cadre du PC2D, contre 7,9% en 2011 et 11,8% en 2014.  Ainsi, sur la période 2014-2018, la proportion de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) qui utilisent des méthodes modernes de planification familiale a relativement baissé, passant de 11,8% à 11,7% en 2018.
Les données révèlent le caractère urbain de l’utilisation des méthodes modernes de planification familiale. En effet, sur la période 2014-2018, en moyenne, 14% des femmes vivant en milieu urbain et en âge de procréer (15 à 49 ans) qui utilisent des méthodes modernes de planification familiale contre 10% en moyenne de femmes vivant en milieu rural.
Tableau 32 : Proportion de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) qui utilisent des méthodes modernes de planification familiale
Milieu de résidence
2014
2018
Alibori
13,5
13,3
Atacora
14,2
12,1
Atlantique
12,4
12,3
Borgou
16,2
12,1
Collines
13,9
15,2
Couffo
6,1
4,1
Donga
9,0
5,3
Littoral
13,2
17,4
Mono
12,2
17,4
Ouémé
11,1
12,3
Plateau
11,0
4,8
Zou
6,9
11,5
Urbain
14,2
13,7
Rural
9,5
10,2
Ensemble
11,8
11,7
Source: INSAE, MICS5 2014, EDSB V 2017-2018
Des disparités s’observent d’un département à un autre. En effet, les départements du Couffo, de la Donga, du Plateau et du Zou affichent les plus faibles proportions de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) qui utilisent des méthodes modernes de planification familiale.
La comparaison avec les résultats des enquêtes précédentes montre que la prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union a augmenté. Elle est passée de 3% en 1996 à 7% en 2001 puis à 6% en 2006 et à 8% en 2011-2012 pour atteindre 12% en 2017-2018. En particulier, on note une augmentation du recours aux méthodes modernes au détriment des méthodes traditionnelles. La prévalence contraceptive moderne augmente avec le nombre d’enfants vivants, de 2% chez les femmes en union sans enfant à 15% chez celles ayant 5 enfants ou plus
Au Bénin, la fécondité débute précocement, dès l’âge de 15-19 ans. En effet, d’après les résultats de l’EDSB-V, environ 20% de femmes âgées de 15-19 ans ont commencé leur vie procréative. Parmi les adolescents de 15-19 ans, 12% des femmes et 6% des hommes ont eu leurs premiers rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. Dans ce même groupe d’âges, 4% des femmes, avaient déjà contracté une union avant d’atteindre l’âge de 15 ans.
Les résultats selon le milieu de résidence révèlent que la fécondité est plus élevée chez les adolescentes qui vivent dans le milieu rural que chez celles vivant dans le milieu urbain. Environ, 24% des femmes âgées de 15-19 ans, résidant en milieu rural ont déjà commencé leur vie procréative alors qu’en milieu urbain, ce pourcentage n’est que de 15%.
Tableau 33 : Pourcentage de femmes de 15-19 ans ayant commencé leur vie procréative par département et milieu de résidence
Département
2018
Alibori
37,9
Atacora
31,4
Atlantique
13,6
Borgou
27,5
Collines
19,9
Couffo
11,2
Donga
28,7
Littoral
7,5
Mono
11,7
Ouémé
8,3
Plateau
12,5
Zou
16,4
Ensemble
20,1
Urbain
14,9
Rural
23,9
Source : INSAE, EDBS 2017-2018, 2019
La fécondité des adolescentes varie selon le département de résidence. En effet, le pourcentage d’adolescentes qui ont déjà commencé leur vie procréative est de 8% dans le département du Littoral et Ouémé (dans chaque cas) et atteint 38% dans le département de l’Alibori.
Plus le niveau d’instruction est élevé, plus la proportion d’adolescentes ayant commencé leur vie procréative est faible. Chez les adolescentes qui n’ont aucun niveau d’instruction, 34% ont déjà commencé leur vie procréative. Par contre, parmi celles qui ont un niveau secondaire 2nd cycle, le pourcentage est de 7%.
Le niveau de fécondité chez les adolescentes est influencé par le niveau de bien-être économique. En effet, 31% des adolescentes vivant dans un ménage appartenant au quintile de bien-être économique le plus bas, ont déjà commencé leur vie procréative alors que parmi celles des ménages du quintile le plus élevé, ce pourcentage est de seulement 9%.
Par ailleurs, selon les résultats des différentes EDS, le taux de fécondité des femmes de la tranche d’âge de 15-19 ans a connu une tendance relativement baissière, sur la période 1996-2018, passant de 119‰ en 1996 à 94‰ en 2012, puis à 108‰ en 2018. 




Tableau 34 : Taux de fécondité par groupe d’âges et indice synthétique de fécondité
Âge de la mère à la naissance
EDSB-I (1996)
EDSB-II (2001)
EDSB-III (2006)
EDSB-IV (2011-2012)
EDSB-V (2017-2018)
15-19
119
109
112
94
108
20-24
266
261
266
230
256
25-29
263
260
278
251
285
30-34
244
233
239
200
234
35-39
195
154
155
126
155
40-44
78
78
65
63
75
45-49
27
27
32
17
24
ISF (15-49 ans)
6
5,6
5,7
4,9
5,7
Les taux de fécondité par groupe d’âges augmentent rapidement pour atteindre un maximum de 285‰ chez les femmes de 25-29 ans en 2018. Ces données montrent aussi que les taux de fécondité les plus élevés sont observés dans le groupe d’âges 20-29 ans quel que soit l’année de collecte et le milieu de résidence.
Tableau 35 : Taux Global de Fécondité Générale et Taux brut de natalité
Indicateur
Urbain
Rural
Ensemble
Taux Global de Fécondité Générale (pour 1 000 femmes âgées de 15-44 ans)
180
210
197
Taux Brut de Natalité (1 000 individus)
39,1
41,4
40,5
Source : INSAE, EDBS 2017-2018, 2019
Le niveau de la fécondité au Bénin est estimé à 5,7 enfants par femme. Il varie selon le milieu de résidence, de 5,2 enfants par femme en milieu urbain à 6,1 enfants par femme en milieu rural. Le taux global de fécondité générale, c’est-à-dire le nombre annuel moyen de naissances vivantes dans la population des femmes en âge de procréer, est estimé à 197‰. Il est plus élevé en milieu rural (210‰) qu’en milieu urbain (180‰).
Tableau 36 : Services de soins de santé sexuelle et procréative
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Proportion de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) qui utilisent des méthodes modernes de planification familiale
12,5% (2014)
-
-
28,80
Taux de natalité chez les adolescentes de 10 à 14 ans pour 1 000 adolescentes du même groupe d'âge
19,6 (2014)
-
-
2,0
Taux de natalité chez les adolescentes de 15 à 19 ans pour 1 000 adolescentes du même groupe d'âge
94,0
-
-
108,0
Source : INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
En ce qui concerne le taux brut de natalité, il est estimé à 40,5‰. Il est plus élevé en milieu rural (41,4‰) qu’en milieu urbain (39,1‰). Pour le taux de natalité chez les adolescentes de 15 à 19 ans, il est passé de 94 à 108 pour 1 000 adolescentes du même groupe d'âge. A contrario, il est passé de 19,6 à 2 pour 1 000 adolescentes de 10 à 14 ans

Renforcer dans tous les pays, selon qu’il convient, l’application de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte antitabac
Au Bénin, d’après les résultats de l’EDSB-V (2017-2018), la quasi-totalité des femmes (98,8%) et des hommes (93,1%) âgés de 15-49 ans ne fument pas de tabac. Autrement dit, chez les hommes, 6,9% fument des cigarettes tandis que chez les femmes, la proportion est de 1,2%. Cette proportion n’a pas pour autant varié depuis 2001 chez les femmes où elle est passé de 97% à 99% et depuis 2011 chez les hommes où elle est passée de 89% à 93%.
Chez les hommes, les données révèlent que les proportions de fumeurs, de n’importe quel type de tabac, augmentent au fur et à mesure que nous passons d’une génération à une autre, passant 1,3% parmi ceux de 15-19 ans à 10% parmi ceux de 40-49 ans. Chez les femmes, on ne note pas de variation importante.
Tableau 37 : Pourcentage de la population âgée de 15-49 ans qui fument n’importe quel type de tabac
Groupe d’âges
Masculin
Féminin
Ensemble*
15-19
1,3
1,4
1,35
20-24
4,7
1,6
3,15
25-29
7,7
1,6
4,65
30-34
9,9
1,0
5,45
35-39
10,5
1,4
5,95
40-44
10,5
0,9
5,7
45-49
10,7
1,6
6,15
Ensemble 15-49
6,9
1,4
4,15
Source : INSAE, EDBS 2017-2018 ; *Moyenne des sexes
En examinant cette proportion en fonction du milieu de résidence, il apparaît qu’elle est plus élevée en milieu rural (7,7% chez les hommes et 1,7% chez les femmes) qu’en milieu urbain (5% pour les hommes et 0,9% pour les femmes).
Tableau 38 : Répartition du pourcentage de la population âgée de 15-49 ans qui fument n’importe quel type de tabac par département et milieu de résidence
Département
Masculin
Féminin
Ensemble*
Alibori
2,9
5,8
4,35
Atacora
14,1
0,3
7,2
Atlantique
6,7
0,0
3,35
Borgou
11,9
2,9
7,4
Collines
9,2
0,2
4,7
Couffo
5,3
0,1
2,7
Donga
6,4
0,2
3,3
Littoral
2,9
1,7
2,3
Mono
1,9
0,7
1,3
Ouémé
0,9
0,3
0,6
Plateau
11,4
1,9
6,65
Zou
4,7
0,1
2,4
Ensemble
6,9
1,4
4,15
Urbain
5,0
0,9
2,95
Rural
7,7
1,7
4,7
Source : INSAE, EDBS 2017-2018 ; *Moyenne des sexes
Du point de vue de la répartition spatiale, le département de l’Alibori enregistre la proportion la plus élevée de femmes qui fument n’importe quel type de tabac (6%). Chez les hommes, les proportions les plus élevées s’observent dans les départements de l’Atacora (14%), du Borgou (13%) et du Plateau (11%).
Par ailleurs, la proportion d’hommes qui fument n’importe quel type de tabac diminue avec le niveau d’instruction. En effet, elle passe de 11% parmi ceux sans niveau d’instruction à 2% pour ceux du niveau secondaire 2nd cycle ou supérieur.
Les adolescents sont souvent considérés comme un groupe en bonne santé. Toutefois, ce n'est pas le cas, surtout en Afrique. En effet, les adolescents courent un risque accru de mortalité et de morbidité associées aux accidents, au suicide, à la violence, au VIH, aux drogues, aux complications liées à la grossesse et à d'autres maladies qui peuvent être évitées ou traitées. Beaucoup d'autres souffrent de maladies et d'incapacités chroniques. En outre, les maladies non transmissibles et les handicaps qui en découlent trouvent leur origine dans les modes de vie malsains de l'adolescence ou avant.
Dans le cadre de la réorganisation de l’administration du secteur de la santé et de l’amélioration de la gouvernance pour garantir aux populations une large couverture en soins de santé de meilleure qualité, de profondes réformes ont été engagées et ont porté sur deux principaux axes : (i) le cadre institutionnel du secteur visant la dépolitisation et une plus grande professionnalisation et (ii) le fonctionnement du secteur.
S’agissant du cadre institutionnel, il a été question de (i) la création d’une Autorité de Régulation du Système de Santé (ARS) chargée d’assurer l’amélioration de la qualité des soins et la régulation du système de santé dans les secteurs public et privé (accréditer les praticiens, certifier les établissements sanitaires, valider les mouvements du personnel sanitaire, contrôle et inspection des pratiques médicales et paramédicales, etc.) ; (ii) la création d’un Conseil National des Soins de Santé Primaires (CNSSP) chargé d’élaborer et de veiller à l’application de la politique sanitaire nationale dans son volet des Soins de santé primaires (stratégie, normes et protocoles) ; (iii) la création d’un Conseil National de la Médecine Hospitalière (CNMH) chargé d’élaborer et de veiller à l’application de la politique sanitaire nationale dans son volet hospitalier (stratégie, normes et protocoles) ; et (iv) la dépolitisation et la professionnalisation du secteur de la santé.
En ce qui concerne le fonctionnement du secteur de la santé, les principales actions ont concerné : (i) l’évaluation et la mise aux normes du plateau technique de toutes les formations sanitaires du pays avec l’assistance technique de AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) ; (ii) la mise en place d’un contrat d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la construction d’un hôpital Pôle d’excellence avec PHF pour réduire et rationaliser les évacuations sanitaires ; (iii) la préparation des études de faisabilité en vue de la création d’un Institut National de Contrôle/Qualité, de Recherche et Innovation pour les Médicaments à base de Plantes et d’une Unité de Production Pharmaceutique ; (iv) l’interdiction de publicité sur les médicaments et autres pratiques de la médecine traditionnelle sur les chaînes de radio et de télévision ; (v) la lutte contre la vente de produits pharmaceutiques par les non-professionnels et en particulier dans les marchés avec le démantèlement du marché Adjégoulé à Dantokpa et du réseau de distributions des faux médicaments ; (vi) le recrutement sur poste dans chaque département avec une possibilité de mutation tous les 3 ans seulement à l’intérieur du département ; (vii) la réglementation des astreintes et des temps de gardes du personnel médical et paramédical ; et (ix) la revue et l’actualisation de tous les textes législatifs et réglementaires régissant le secteur pour les adapter au nouveau contexte privilégiant la modernisation et la performance du système sanitaire.
Du côté des OSC, un accent a été mis sur le renforcement de capacité des populations. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de l’Ambassade de France, une OSC a sensibilisé des dizaines (60) de jeunes filles sur les maladies sexuellement transmissibles avec le test de VIH, le paludisme en leurs distribuant des moustiquaires. Pour renforcer cette sensibilisation, notamment sur les précautions à prendre face aux maladies endémiques, les émissions ont été organisées sur l’éducation sexuelle des femmes et des jeunes par d’autres OSC.
En outre, les OSC ont remarqué une forte ignorance des impacts de l’hygiène sur la santé par les populations. Ainsi, des formations sur l’hygiène et la nutrition ont été régulièrement organisées, de même que des sensibilisations sur des maladies transmissibles, le VIH, le paludisme et autres dans les écoles et lieux publics.
En plus de la sensibilisation, les OSC se sont faites remarquer aux côtés du Gouvernement, notamment sur la mise en place du projet ARCH et l’éradication des maladies liées à l’eau. Ainsi, les efforts consensuels des deux partenaires ont permis d’améliorer le niveau l’accès à l’eau potable. 
L’atteinte de l’ODD 3 est jalonnée par des contraintes et dépend du financement du secteur, de la couverture en infrastructures sanitaires et en personnel qualifié et du renforcement du partenariat public-privé.
L’allocation de ressources financières constitue la principale difficulté pour l’atteinte de ODD 3. Alors que les normes de l’OMS recommandent que le budget alloué au secteur Santé représente au moins 10% du budget général de l’Etat, il est noté que cette norme n’a jamais été approchée depuis 2015. En effet, le ratio « budget alloué à la santé/budget Général de l'Etat » a connu une tendance globalement baissière au cours de la période 2015-2018, passant de 5,77% en 2015 à 4,01% en 2017.
Tableau 39 : Répartition du taux de couverture en formations sanitaires par département de 2015 à 2018
Département
2015
2016
2017
2018
Alibori
97,6
97,6
97,6
97,6
Atacora
100,0
87,2
100,0
100,0
Atlantique
87,8
87,8
87,8
87,8
Borgou
100,0
100,0
100,0
100,0
Collines
90,0
89,8
95,0
95,0
Couffo
94,0
96,0
96,0
96,0
Donga
103,8
100,0
100,0
100,0
Littotal
84,6
84,6
84,6
84,6
Mono
100,0
100,0
100,0
100,0
Ouémé
98,1
98,1
100,0
100,0
Plateau
100,0
100,0
100,0
100,0
Zou
84,2
77,3
92,1
92,1
Bénin
93,1
91,6
94,3
94,3
Source : SGSI/DPP/MS, 2019
A cela s’ajoute le faible taux observé dans l’exécution du budget qui s’accentue d’année en année. En effet, le taux de consommation du budget (base engagement) du Ministère de la Santé affiche une tendance globalement baissière sur la période 2015-2018, passant de 84,10% en 2015 à 83,2 en 2018 contre 76,45 en 2016 et 74,10 en 2017. Ce taux pourrait être meilleur s’il y avait d’une part la mise à disposition à temps du Ministère des crédits votés et d’autre part la prise en compte de toutes les informations sur les ressources extérieures au cours des prochaines années.
Pour les acteurs de la société civile, deux principaux progrès ont été réalisés dans le secteur de la santé pour la période 2015 à 2018. Il s’agit de la bonne gouvernance des formations sanitaires publiques à travers le respect des textes du secteur et la réduction des grèves qui handicapaient le secteur. 
Sur la période 2015-2018, en ne considérant que les formations sanitaires publiques, le taux de couverture sanitaire moyen est de 93,33%, avec une tendance relativement haussière. Ce taux cache des disparités d’un département à un autre. Le département du Littoral affiche la plus faible couverture (84,6%). Les départements de la Donga, du Borgou et du Plateau sont les départements les mieux couverts avec des taux de 100%.
Cependant, la question de l’accessibilité demeure une préoccupation. En effet, sur la période 2015-2018, un habitant se trouve à environ 5,7 km (environ 1H10min de marche) d’une formation sanitaire alors que les normes recommandent moins de 5 km.
Tableau 40 : Répartition du rayon moyen d’action thérapeutique par département de 2015 à 2018
Département
2015
2016
2017
2018*
CS
RMAT
CS
RMAT
CS
RMAT
CS
RMAT
Alibori
102
9
98
9,2
70
10,9
91
9,6
Cora
91
9
81
9,1
74
9,5
103
8,0
Atlantique
153
3
87
3,4
92
3,3
236
2,1
Borgou
188
7
191
6,6
100
9,1
162
7,1
Collines
108
6
75
7,7
91
7,0
126
5,9
Couffo
136
2
68
3,2
66
3,2
67
3,2
Donga
69
7
54
8,1
57
7,9
79
6,7
Littotal
149
0
18
1,2
29
0,9
114
0,5
Mono
103
2
69
2,7
72
2,6
88
2,4
Ouémé
121
2
94
2,4
104
2,0
129
1,9
Plateau
73
4
62
4,1
64
4,0
72
3,8
Zou
129
4
82
4,5
79
4,6
104
4,0
Bénin
1422
5
979
6,1
898
6,4
1 371
5,2
Source : SGSI/DPP/MS, 2019, * = données provisoires
On note une dispersion du rayon moyen d’action théorique (RMAT) d’une formation sanitaire autour de la moyenne nationale qui varie entre 0,7 km pour le département du Littoral et 9,7 km pour l’Alibori. Ainsi, les habitants des départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Borgou, des Collines et de la Donga se trouvent en moyenne à 8 km d’une formation sanitaire. Ceci, couplé de l’analphabétisme et des pesanteurs socio-culturelles, a contribué à la faible utilisation des services de santé par les populations desdits départements.
C’est ainsi que sur la période 2015-2018, le taux moyen de fréquentation des formations sanitaires publiques s’est établi à 48,53%, passant de 50,3% en 2015 à 51,0% en 2018, après la chute de 2016. Avec cette tendance relativement haussière sur la période, ce taux s’affiche au-dessus de la norme de 47% fixée.
En ce qui concerne les ressources humaines en santé, il est à noter que, malgré les efforts accomplis en matière de recrutement du personnel soignant ces dernières années et le reversement des agents d’une certaine catégorie en Agents Contractuels et Permanents de l’Etat, le besoin en ressources humaines qualifiées reste préoccupant pour le secteur de la santé, notamment dans certaines zones reculées du pays. 
Tableau 41 : Ratios personnel de santé par habitant
Ratio
2015
2016
2017
2018
Médecin/10.000 habitants
1,6
1,4
1,5
0
Infirmier/10.000 habitants
4,9
4,6
4,7
1
Sage-femme/10.000 FAP
1,4
1,3
5,7
2
Agents de santé/10.000 habitants
7,9
7,3
13,0
2

Source : SGSI/DPP/MS, 2019
Les normes de l’OMS en matière de ratios (25 agents de santé/10.000 habitants) ne sont pas respectées sur toute la période sur le plan national depuis 2015. Cette situation justifie, entre autres, la non atteinte du seuil critique de 80% de couverture pour les accouchements en présence de personnels qualifiés et de vaccination des enfants recommandé par l’OMS[1].
Tableau 42 : Principaux ratios du personnel soignant pour 10 000 habitants par corps et par département de 2015 à 2018
Département
2015
2016
2017
2018
MED
INF
SFE
MED
INF
SFE
MED
INF
SFE
MED
INF
SFE
Alibori
0,3
3,2
0,4
0,2
2,8
0,4
0,4
2,5
1,9
0
2
1
Atacora
0,5
3,5
0,5
0,6
3,5
0,6
0,5
3,4
2,1
0
1
1
Atlantique
2,3
5,6
2,1
1,9
4,8
1,7
2,1
5,9
9,1
0
1
2
Borgou
0,5
5,1
0,8
0,8
5,8
1,0
1,1
5,1
3,5
0
0
0
Collines
0,4
3,6
0,6
0,4
3,9
0,6
0,4
3,2
2,1
0
0
0
Couffo
0,3
2,1
0,5
0,3
2,0
0,5
0,3
1,9
1,6
-
-
-
Donga
0,5
3,3
0,7
0,4
2,9
0,6
0,5
4,2
6,6
0
0
0
Littotal
8,0
11,9
4,0
10,2
14,6
4,8
7,7
13,0
15,3
-
-
-
Mono
1,1
3,9
0,9
0,8
3,8
1,1
1,2
4,6
5,1
0
0
1
Ouémé
1,8
6,7
2,7
1,2
4,6
2,1
2,3
5,8
9,5
1
3
5
Plateau
0,2
2,8
0,8
0,3
2,5
0,7
0,5
2,1
2,1
0
1
2
Zou
0,4
3,3
0,9
0,5
3,3
0,9
0,7
3,9
4,1
0
3
3
Bénin
1,6
4,9
1,4
1,4
4,6
1,3
 1,5
4,7
5,7
0
1
2
Source : SGSI/DPP/MS, 2019
En outre, on observe une tendance baissière de ces ratios sur la période 2015-2018 causée, entre autres, par les départs massifs à la retraite sans recrutements conséquents. L’Etat doit alors envisager une politique de recrutement, notamment des infirmiers et des sages-femmes sinon cette situation risque à terme de créer un vide dans les formations sanitaires.
Aussi, la crise des ressources humaines se pose-t-elle en termes de qualification et de disparités régionales. En effet, on note une concentration du personnel dans les départements de l’Atlantique, du Littoral et de l’Ouémé au détriment des autres départements du pays, notamment l’Alibori, l’Atacora, Les Collines, le Couffo, le Plateau et le Zou.
Il en résulte des difficultés d’accès équitable des populations aux services de santé de qualité surtout dans ces départements. Malgré cette situation, la question des ressources humaines reste une préoccupation majeure pour le secteur de la santé au regard du manque crucial en quantité et en qualité du personnel spécialiste.
Cette analyse est partagée par les acteurs de la société civile qui estiment que, si des efforts ont été accomplis par endroit pour assurer une bonne santé de la population, des problèmes de santé demeurent et se posent avec acuité dans certaines régions du pays.
De nombreux défis restent à relever dans le cadre de la réalisation de l’ODD 3. Il s’agit principalement de :
ü  Maintenir les efforts en matière de lutte contre le retard de croissance ;
ü  Renforcer la lutte contre la malnutrition ;
ü  Réduire les disparités régionales ;
ü  Améliorer le taux de couverture national en maternité ;
ü  Doter les maternités en équipements adéquats et de personnel qualifié ;
ü  Sensibiliser les femmes sur l’âge adéquat pour la maternité et accorder plus d’attention aux femmes enceintes les plus âgées ;
ü  Renforcer les programmes de vaccination gratuite et sensibiliser les parents surtout dans les zones reculées ;
ü  Poursuivre et renforcer le programme de gratuité des soins liés au paludisme aux enfants de 0 à 5 ans ;
ü  Réduire la prévalence des maladies prioritaires (paludisme, SIDA, tuberculose) ;
ü  Lutter contre l’hépatite, les maladies tropicales négligées, les maladies non transmissibles ;
ü  Améliorer la santé reproductive des adolescentes et des jeunes ;
ü  Renforcer les programmes de lutte contre les épidémies et les maladies chroniques ;
ü  Améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et procréative
ü  Favoriser l’accès à l’information en vue de l’adoption des comportements minimisant les risques et ;
ü  Promouvoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population.
Spécifiquement, les défis identifiés par les OSC portent sur : (i) la mise en œuvre du projet ARCH ; (ii) l’approvisionnement des centres médicaux en personnel qualifié et en produits médicaux ; (iii) le renforcement des services sociaux de base et de protection sociale ; (iv) l’identification des besoins au niveau local en intégrant des activités liées aux VIH-SIDA et autres maladies contagieuses ; et (v) la protection et l’assainissement de l’environnement.
En matière de stratégies locales, les OSC ont souhaité, pour réduire les maladies liées à l’eau, qu’il soit mis en place des services d’approvisionnement en eau potable et des services d’assainissement. En ce qui concerne les maladies endémiques, il faut Identifier les besoins au niveau local en intégrant des activités liées aux VIH-SIDA et autres maladies contagieuses.
En somme, la période 2014-2018 a connu un accroissement du taux de mortalité maternelle, passé de 347 à 391 pour 100.000 naissances. En cause, la proportion de femmes présentant au moins 4 consultations prénatales est en baisse depuis 2014 (52% en 2017 contre 58,8% en 2014 d’après EDSB-V et MICS). La proportion d’accouchements assistés par du personnel qualifié s’est améliorée sans pour autant se situer sur le sentier des ODD, passant de 72,2% en 2014 à 77,78% en 2018.
Dans le même sens que la mortalité des enfants et le taux de couverture vaccinale, le taux de prévalence du VIH, l’incidence de la tuberculose, le taux de mortalité néonatale ont connu une forte baisse entre 2014 et 2018 passant de 38 à 30 décès pour 1.000 habitants, même si l’écart reste encore significatif entre les milieux ruraux et urbains. Le paludisme constitue toujours à ce jour, le premier motif de consultation dans la population en générale et son incidence affiche une évolution erratique avec une tendance globalement en hausse entre 2015 et 2018.
Cette hausse est également observée au niveau des méthodes de planification familiale de plus en plus utilisées (28,8% en 2018 contre 12,5% en 2014). Ceci est à mettre en lien avec l’amélioration de l’accès aux services de soins de santé sexuelle et procréative malgré les inégalités observées tant au niveau des milieux de résidence que dans les départements. A ce titre, il faut souligner qu’en ce qui concerne la fécondité, elle est plus élevée en milieu rural (24%) qu’en milieu urbain (15%).
La principale difficulté du secteur de la santé reste les ressources qui lui sont allouées et qui n’atteignent pas le minimum de 10% requis par l’OMS. L’insuffisance du plateau technique et des ressources humaines en santé de qualité sont autant des difficultés qui nécessitent des solutions particulières. Ainsi, différentes réformes ont été engagées dans le secteur, tant sur le plan institutionnel que sur le plan du fonctionnement.

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