RAPPORT ALTERNATIF DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 AU BENIN, EDITION 2019 (02)




















1.            POPULATION

Le développement durable des États repose sur le respect des principes d’égalité et de dignité des personnes. Lutter contre la pauvreté, assurer à tous un accès au soin et à la nourriture, garantir une éducation de qualité et l’égalité entre les sexes sont les prérequis nécessaires à une société égalitaire et durable.
Cible 1.2 : D’ici à 2030, réduire de moitié au moins la proportion des hommes, femmes et enfants de tous âges vivant dans la pauvreté dans toutes ses dimensions selon les définitions nationales.
Cible 1.3 : Mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte que, d’ici à 2030, une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient
Cible 1.4 : D’ici à 2030, faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété foncière, au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage, aux ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adaptés à leurs besoins, y compris la microfinance

Cible 1.2 : D’ici à 2030, réduire de moitié au moins la proportion des hommes, femmes et enfants de tous âges vivant dans la pauvreté dans toutes ses dimensions selon les définitions nationales.
En absence de données récentes sur la situation de la pauvreté au Bénin, les données des années 2011 et 2015 ont été analysées afin d’apprécier l’évolution de la pauvreté sur la période 2011-2015. Il s’agit de la situation de la pauvreté monétaire et de la pauvreté non monétaire.
En termes monétaires, on note une augmentation de la pauvreté sur la période 2011-2015 et sur chacune avec une variation de 3,89 points. En effet, l’incidence de la pauvreté monétaire s’est accrue pour s’établir à 40,08% en 2015 contre 36,19% en 2011. Quant à l’indice de sévérité de la pauvreté (P2), il s’est accru, passant de 0,039 à 0,115 en 2015.
Le caractère rural de la pauvreté monétaire demeure une constante dans le temps. Sur la période 2011-2015, les ménages ruraux sont plus touchés par la pauvreté que les ménages urbains, mais la dégradation des conditions de vie entre 2011 et 2015 affecte davantage les ménages urbains.
Les ménages dirigés par les hommes sont plus exposés à la pauvreté que ceux dirigés par les femmes. En effet, en 2015, l’incidence de la pauvreté monétaire des ménages dirigés par les hommes est de 40,2% contre 39,7% pour les ménages dirigés par les femmes.
Les données montrent que, en 2015, le risque d’exposition des ménages à la pauvreté évolue suivant une tendance en « cloche » ou en « U renversé » en fonction de l’âge du chef de ménage. En effet, à moins de 35 ans, le risque d’exposition du ménage à la pauvreté augmente avec l’âge du chef de ménage tandis qu’il diminue avec l’âge du chef de ménage à partir de 45 ans. Les ménages dont l’âge du chef est compris entre 35 et 44 ans, avec une incidence de 43,0% en 2015, courent plus de risque d’exposition à la pauvreté monétaire que les ménages dirigés par des chefs de toutes les autres tranches d’âges.
Figure 1 : Répartition de l’incidence de la pauvreté monétaire suivant les tranches d’âge du chef de ménage
Source : INSAE, EMICoV 2015
Sur le plan géographique, les départements peuvent être classés en quatre groupes selon leur comportement permanent ou transitoire par rapport à la pauvreté monétaire. Ainsi, les départements de l’Ouémé et du Littoral affichent de façon permanente des indices de pauvreté monétaire faibles.
Tableau 1 : Indices de pauvreté monétaire suivant le milieu de résidence et par département en 2011 et 2015
Milieu de résidence
2011
2015
P0 (%)
P1
P2
P0 (%)
P1
P2
Alibori
36,29
0,092
0,033
39,88
0,198
0,127
Atacora
39,74
0,096
0,034
42,33
0,216
0,137
Atlantique
39,01
0,115
0,048
41,34
0,131
0,063
Borgou
31,46
0,079
0,028
38,63
0,226
0,165
Collines
46,07
0,122
0,047
47,20
0,199
0,123
Couffo
46,58
0,133
0,056
49,31
0,234
0,154
Donga
36,64
0,095
0,034
42,48
0,222
0,150
Littoral
25,88
0,072
0,031
25,73
0,097
0,052
Mono
43,53
0,113
0,042
46,83
0,197
0,117
Ouémé
25,43
0,061
0,023
27,55
0,119
0,072
Plateau
36,01
0,108
0,047
37,27
0,144
0,085
Zou
41,49
0,126
0,054
42,80
0,205
0,133
Urbain
31,35
0,088
0,036
35,83
0,14
0,07
Rural
39,69
0,105
0,04
43,56
0,22
0,15
Ensemble
36,19
0,098
0,039
40,08
0,183
0,115
(0,016)
(0,00)
(0,00)
(0,02)
(0,00)
(0,00)
Source : INSAE, EMICoV 2011 et 2015/ NB : (.) = Erreur standard de la moyenne
A l’opposé, les départements du Zou, des Collines, du Mono et du Couffo affichent des indices très élevés depuis 2009. Les départements de l’Atlantique, de l’Atacora et de la Donga peuvent être considérés comme ceux affichant des indices de pauvreté monétaire moyennement élevés. Le reste des départements (Borgou et Plateau) présentent des indices moyennement faibles avec une tendance globalement haussière.
En considérant la répartition spatiale de la pauvreté en 2015, 17 communes sur les 77 présentent un niveau de pauvreté monétaire extrême, avec plus de 50% de la population vivant au-dessus du seuil national de pauvreté monétaire. La situation est davantage critique dans la commune de Zè (64,8%) suivie des communes de Toffo (58,6%), de Sô-Ava (58,5%), et de Djakotomey (55,1%). Des mesures conséquentes doivent être mises en œuvre dans ces 17 communes, sans pour autant abandonner les autres communes, si l’on espère être au rendez-vous des ODD en 2030.
Tableau 2 : Communes présentant des niveaux critiques de pauvreté monétaire en 2015
Département
Po (%)
Commune
Po (%)
Alibori
39,9
Karimama
50,4
Ségbana
49,4
Atacora
42,3
Kouandé
49,3
Péhunco
51,7
Atlantique
41,3
Ouidah
52,7
Sô-ava
58,5
Toffo
58,6
64,8
Borgou
38,6
Nikki
52,1
Collines
47,2
Dassa-zoumè
49,8
Glazoué
52,8
Ouessè
51,5
Couffo
49,3
Aplahoué
49,8
Djakotomé
55,1
Dogbo
52,7
Donga
42,5
Copargo
50,0
Zou
42,8
Covè
50,0
Source : INSAE, EMICoV 2015
Tout comme la pauvreté monétaire, la pauvreté non monétaire persiste en milieu rural. La période 2011-2015 a été marquée par une aggravation de la pauvreté non monétaire en milieu rural contrastée par une amélioration en milieu urbain.
De fortes disparités régionales sont aussi relevées. En effet, les départements de l’Ouémé et du Littoral restent toujours moins pauvres ; mais avec une tendance haussière dans le Littoral contre une tendance baissière dans l’Ouémé. A l’opposée, les départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Couffo et du Mono sont les départements les plus touchés par la pauvreté non monétaire. Les autres départements affichent des indices moyennement élevés ou faibles.
Tableau 3 : Pauvreté non monétaire suivant le milieu de résidence en 2011 et 2015
Milieu de résidence
2011
2015
P0 (%)
P1
P2
P0 (%)
P1
P2
Alibori
41,10
0,165
0,098
37,57
0,101
0,046
Atacora
58,12
0,272
0,181
45,57
0,110
0,045
Atlantique
23,62
0,101
0,066
18,38
0,050
0,021
Borgou
29,26
0,111
0,064
29,79
0,066
0,023
Collines
22,01
0,080
0,048
25,45
0,048
0,018
Couffo
36,73
0,153
0,093
43,57
0,152
0,078
Donga
23,42
0,079
0,043
18,06
0,055
0,027
Littoral
18,88
0,061
0,027
21,31
0,049
0,018
Mono
40,88
0,201
0,141
40,40
0,121
0,056
Ouémé
19,56
0,070
0,043
14,05
0,043
0,020
Plateau
27,49
0,106
0,065
30,58
0,083
0,035
Zou
26,87
0,110
0,066
33,63
0,114
0,059
Urbain
26,37
0,094
0,05
21,53
0,09
0,05
Rural
32,88
0,14
0,092
35,86
0,14
0,09
Ensemble
29,57
0,121
0,074
29,41
0,081
0,036
(0,02)
(0,00)
(0,00)
(0,02)
(0,00)
(0,00)
Source : INSAE, EMICoV 2011 et 2015/ NB : (.) = Erreur standard de la moyenne
La superposition de l’évolution de la pauvreté monétaire et non monétaire fait ressortir un élargissement du noyau dur de la pauvreté entre 2011 et 2015. En effet, les ménages cumulant ces deux formes de pauvreté sont de 15,3% en 2015 contre 13,4% en 2011 (soit une hausse de 1,9 points).
Tableau 4 : Proportion de la population vivant dans une situation de pauvreté sous toutes ses formes par département en 2015
Département
Situation en 2015
Alibori
20,9
Atacora
21,6
Atlantique
10,8
Borgou
15,0
Collines
15,3
Couffo
24,2
Donga
11,5
Littoral
8,6
Mono
20,1
Ouémé
5,9
Plateau
14,2
Zou
17,1
Ensemble
15,3
Source : INSAE, EMICoV 2015, juillet 2019
Les ménages dirigés par les femmes sont plus exposés aux deux formes de pauvreté cumulées que ceux dirigés par les hommes. En effet, la proportion de ménages dirigés par les femmes vivant dans une situation de pauvreté sous toutes ses formes en 2015 est de 18,0% contre 14,8% pour ceux dirigés par les hommes.
En comparant les comportements des départements dans les deux dimensions de la pauvreté, quatre groupes se distinguent. Le premier groupe est constitué des départements de l’Ouémé et du Littoral qui sont structurellement des départements à faible niveau de pauvreté. Le deuxième groupe regroupe les départements du Couffo, de l’Atacora, de l’Alibori et du Mono qui présentent un niveau élevé de pauvreté. Quant au troisième groupe, il est constitué des départements du Zou et des Collines qui présentent des niveaux élevés de pauvreté dans l’une des deux dimensions. S’agissant du quatrième groupe, il est constitué du reste des départements qui affichent des comportements transitoires tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Cette catégorisation appelle à des traitements différenciés en matière de ciblage des zones pauvres.
En considérant la répartition spatiale de la pauvreté en 2015, 18 communes sur les 77 présentent un niveau extrême de noyau dur de la pauvreté, avec plus de 25% de la population vivant les deux formes de pauvreté. La situation est davantage critique dans la commune de Karimama (49,3%) suivie des communes des Aguégués (35,2%), de Sô-Ava (34,8%) et de Matéri (34,7%).
Tableau 5 : Communes présentant des niveaux critiques pour les deux formes de pauvreté en 2015
Département
Commune
Alibori
20,9
Karimama
49,3
Malanville
31,8
Ségbana
26,5
Atacora
21,6
Matéri
34,7
Tanguiéta
25,6
Atlantique
10,8
Kpomassè
25,2
Sô-ava
34,8
26,5
Borgou
15,0
Kalalé
24,9
Nikki
31,7
Couffo
24,2
Djakotomé
26,1
Dogbo
33,4
Lalo
28,8
Mono
20,1
Bopa
26,8
Houéyogbé
33,3
Ouémé
5,9
Aguégués
35,2
Zou
17,1
Za-kpota
31,7
Zogbodomey
25,9
Source : INSAE, EMICoV 2015
Des mesures conséquentes doivent être mises en œuvre dans ces 18 communes, sans pour autant abandonner les autres communes, si l’on espère être au rendez-vous des ODD en 2030.
En somme, l’analyse de l’évolution de la pauvreté (monétaire comme non monétaire) suivant les déterminants socio-économiques de la pauvreté au Bénin montre, entre 2011 et 2015 :
­          une baisse du niveau de la pauvreté lorsqu’on augmente le niveau d’instruction. On pourra donc conclure que le niveau d’instruction est une variable importante du capital humain et dans l’appréciation du niveau de vie individuel ; 
­          une aggravation de la pauvreté monétaire couplée d’une baisse de la pauvreté non monétaire lorsqu’on augmente la taille du ménage. On ne saurait donc conclure à une relation de cause à effet entre la taille du ménage et la pauvreté ;
­          les ménages dirigés par des femmes sont moins exposés à la pauvreté monétaire que ceux dirigés par des hommes. En ce qui concerne la pauvreté non monétaire, les ménages dirigés par des hommes en sont moins exposés que ceux dirigés par des femmes.
Tableau 6 : Profil de la pauvreté au Bénin entre 2011 et 2015
2011
2015
Milieu de résidence
Urbain
12,36
11,07
Rural
14,14
17,78
Sexe du CM
Homme
13,41
13,99
Femme
13,3
17,82
Âge du CM
Moins de 25 ans
6,44
19,18
25-34 ans
10,63
16,02
35-44 ans
13,91
14,67
45-59 ans
14,13
13,19
60 ans et plus
15,26
15,25
Taille du ménage
Moins de 3 personnes
0,66
9,91
3 à 4 personnes
5,99
14,89
5 à 7 personnes
13,49
15,56
8 personnes et plus
19,52
14,97
Niveau d'instruction
Aucun
18,98
23,16
Primaire
8,71
14,39
Secondaire
3,81
9,97
Supérieur
0,7
2,1
Ensemble
13,39
14,76
Source : INSAE, EMICoV 2011 et 2015, juillet 2019
Cible 1.3 : Mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte que, d’ici à 2030, une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient
D’après l’OCDE, si une forte croissance économique est une condition nécessaire pour lutter avec efficacité contre la pauvreté et la vulnérabilité, elle n’en est pas suffisante. Car la qualité de cette croissance, c’est-à-dire son caractère durable, sa composition et sa répartition équitable, a tout autant d’importance. Ainsi, de longue date, la protection sociale est de plus en plus considérée comme un moyen essentiel de faire reculer la pauvreté dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Elle est donc un instrument qui revêt une importance primordiale dans la lutte contre la pauvreté.
La protection sociale ne représente pas seulement un coût. C’est aussi un investissement dont la collectivité ne peut se permettre de se dispenser. Son rendement économique et social est très élevé, non seulement parce qu’elle répond aux objectifs de la politique sociale et au souci d’égalité, mais aussi parce qu’elle favorise la croissance et le recul de la pauvreté sous ses multiples aspects. Elle aide les pauvres à conserver leurs biens et à en acquérir d’autres, ainsi qu’à s’adapter aux situations nouvelles. En particulier, comme elle les prémunit contre les risques, elle contribue à stimuler la croissance en les encourageant à s’engager dans des activités plus rentables. En outre, la réduction et la maîtrise des risques donnent aux pauvres les moyens de ne pas retomber dans des stratégies de sauvegarde qui peuvent les appauvrir encore plus et de manière irréversible.
Conscient de son importance, le Bénin s’est lancé dans la mise en place des mesures de protection sociale afin de lutter efficacement contre la pauvreté, notamment en se dotant d’une politique holistique de protection sociale opérationnelle avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Après quelques années de mise en œuvre de la politique holistique de protection sociale, les mesures mises en place ont permis d’impacter 3,3% de la population d’après les résultats de EMICoV 2015[1].
Tableau 7 : Proportion de la population bénéficiant de socles ou systèmes de protection sociale par département en 2015
Département
Situation en 2015
Alibori
0,7
Atacora
2,9
Atlantique
4,3
Borgou
2,9
Collines
2,8
Couffo
2,6
Donga
1,7
Littoral
5,6
Mono
3,8
Ouémé
2,8
Plateau
1,0
Zou
5,9
Ensemble
3,3

Source : INSAE, EMICoV 2015, juillet 2019
En comparant la répartition des bénéficiaires par département, il se dégage que 5,6% de la population du Littoral ont bénéficié de socles de protection sociale alors que ce département est un département présentait   un faible niveau de pauvreté. Il est précédé du Zou (5,9%) qui est l’un des départements présentant des niveaux élevés de pauvreté dans l’une des deux dimensions. Les départements de l’Alibori (0,7%), du Plateau (1,0%) et de la Donga (1,7%) affichent les plus faibles proportions de la population bénéficiant de socles ou systèmes de protection sociale en 2015.
En considérant la répartition communale, 13,5% de la population de Zagnanado ont bénéficié de socles ou systèmes de protection sociale en 2015. Cette commune est suivie des communes de Toucountouna (9,6%), et de Applahoué (9,3%). A contrario, les populations des communes de Karimama (commune pauvre d’après EMICoV 2015), d’Allada, de Kpomassè, de Tori-Bossito, de Savalou, de Bassila et de Adjohoun n’ont bénéficié d’aucun socle de protection sociale.
Au regard de cette situation, le ciblage des communes devant bénéficier des socles de protection sociale au cours des années à venir doit tenir compte de ces communes, notamment des communes de Karimama et de Kpomassè qui présentent des niveaux critiques des deux formes de pauvreté.
Par ailleurs, les dotations budgétaires allouées à la protection sociale connaissent une évolution erratique entre 2015 et 2018. Entre 2015 et 2016, ces dotations ont baissées de 18% dû à une réduction non seulement des allocations budgétaires aux interventions apparentées à la protection sociale de 39% (passant de 41,5 à 25,4 milliards de FCFA) mais aussi des allocations budgétaires aux profits des interventions spécifiques à la protection sociale sans FNRB de 33% (passant de 23,6 à 15,9 milliards de FCFA).
Figure 2 : Evolution des dotations budgétaires allouées à la protection sociale (en milliards de FCFA)
Source : Base de données de la protection sociale (2015-2018), calculs des auteurs
En 2017, elles se sont accrues de 37% passant de 75,7 à 104,1 milliards de FCFA. En 2018, elles sont passées à 82,9 milliards de FCFA, soit une baisse de 20% par rapport à 2017 imputable au repli des allocations budgétaires au profit des toutes les interventions et particulièrement pour les interventions spécifiques à la protection sociale sans le FNRB. Sur la période 2015-2018, on note un accroissement des dotations pour le financement du déficit du FNRB à l’exception de 2018.
En pourcentage du budget de l’Etat, les allocations budgétaires à la protection sociale semblent assez élevées si on intègre les ressources pour le financement des interventions apparentées à la protection sociale. Les dépenses "apparentées" à la protection sociale comprennent trois catégories de dépenses à savoir : (i) la formation et le crédit pour renforcer l’employabilité et les activités micro-entrepreneuriales des couches pauvres et vulnérables de la population agissant dans le secteur informel ; (ii) les appuis aux petits exploitants agricoles, tels que la distribution gratuite ou subventionnée d’intrants agricoles ;  et (iii) les mesures de gratuité introduites dans les secteurs sociaux pour améliorer l’accessibilité financière aux services.
Sur la période 2015-2018, ces dépenses affichent une tendance baissière et représentent 5,9% en 2018 contre 6,1% en 2017 et 6,6% en 2016, alors qu’elles affichaient 7,6% en 2015 ; son niveau le plus élevé de la période.

Tableau 8 : Evolution des allocations budgétaires de la protection sociale en % du Budget de l’Etat et du PIB
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Allocations budgétaires au profit de la protection sociale en % du Budget de l’Etat
7,6
6,6
6,1
5,9
Financement du FNRB en % du Budget de l'Etat
2,3
3,0
2,3
2,5
Allocations spécifiques à la protection sociale sans la FNRB en % du Budget de l'Etat
1,9
1,4
1,5
1,0
Allocations apparentées à la protection sociale en % du Budget de l'Etat
3,4
2,2
2,3
2,4
Allocations budgétaires au profit de la protection sociale en % du PIB
1,9
1,5
1,9
1,4
Source : Note budgétaire sur la protection sociale (version provisoire), juillet 2019
En % du PIB, les allocations budgétaires de protection sociale affichent une évolution erratique marquée par une tendance globalement baissière sur la période 2015-2018. Elles représentent 1,4% du PIB en 2018 contre 1,9% en 2017 et 1,5% en 2016.
Le financement du déficit du FNRB reçoit les allocations les plus importantes et leur part augmente en passant de 30% en 2015 à 53% en 2019. Il est suivi de la gratuité dans les secteurs sociaux dont la part s’est également accru passant de 17% à 18% sur la même période. L’assistance sociale dans le secteur de la santé a vu ses allocations croître également passant de 2% en 2015 à 3% en 2019. Cette situation peut s’expliquer par les mesures sociales annoncées et contenues dans le budget de l’Etat, exercice 2019. Les allocations budgétaires aux cantines scolaires ne sont pas non moins importantes et leur part affiche 8% en 2019 contre 12% en 2015 cela peut se comprendre dans la mesure où les cantines financées par le Partenariat mondiale pour l’éducation ne fonction plus depuis 2018.
Les services d’actions sociales aussi ont vu régresser leur part de 1 point de pourcentage affichant 7% en 2019 contre 8% en 2015. Aussi, les allocations au profit des interventions en faveur du secteur informel (formation et crédit) et au profit des petits exploitants agricoles (appuis pour les engrais, semences, …) ont-elles diminué de 15% à 7% pour le secteur informel et de 13% à 3% pour les petits exploitants agricoles. Pourtant, ces couches sont celles qui bénéficient déjà d’une couverture plus faible en matière de protection sociale. Cette situation s’explique par le repli des allocations à la protection sociale entre 2015 et 2019 et par les réformes en cours dans ces deux secteurs et dont l’aboutissement soulagerait les populations qui s’investissent dans ces secteurs.
Cible 1.4 : D’ici à 2030, faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété foncière, au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage, aux ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adaptés à leurs besoins, y compris la microfinance
En matière d’accès des populations aux services sociaux de base, la proportion de la population vivant dans des ménages ayant accès auxdits services a baissé, passant de 25,4% en 2014 (Enquête MICS 2014) à 24,3% en 2018 (EDSB V, 2017-2018). L’évolution obtenue n’augure pas de l’atteinte de la cible de 100% projetée pour 2030, si la tendance actuelle se maintenait.



Figure 3 : Proportion de la population vivant dans des ménages ayant accès aux services de base
Source : INSAE, MICS 2014 et EDSB –V (2017-2018), juillet 2019
Signalons au passage que les composantes "santé" et "infrastructures marchandes" ne sont pas prises en compte dans le calcul de l'indicateur.
Les données révèlent et relancent la problématique de l’accès aux services sociaux de base en milieu rural. En effet, bien qu’en hausse légère sur la période 2014-2018, la proportion de la population rurale vivant dans des ménages ayant accès aux services de base est faible (9% en 2014 et 12,5% en 2018) comparativement à la situation en milieu urbain où la proportion de la population vivant dans des ménages ayant accès aux services de base est passée de 44,7% en 2014 à 42% en 2018.
Tableau 9 : Proportion de la population vivant dans des ménages ayant accès aux services de base
Milieu de résidence
2014
2018
Alibori
8,4
4,4
Atacora
11,9
9,3
Atlantique
28,9
33,0
Borgou
21,4
14,5
Collines
19,4
27,4
Couffo
13,0
18,1
Donga
18,9
16,5
Littoral
81,3
81,0
Mono
27,1
27,1
Ouémé
31,5
41,8
Plateau
27,1
20,9
Zou
15,4
28,4
Urbain
44,7
42,0
Rural
9,0
12,5
Ensemble
25,4
24,3
Source: INSAE, MICS 5 Bénin-2014, EDSB V-2017-2018
De fortes disparités départementales sont aussi relevées. En effet, les départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Borgou, du Couffo, de la Donga et le Zou affichent des proportions inférieures à la moyenne nationale contrairement aux départements du Littoral, de l’Ouémé, du Mono et de l’Atlantique. Par ailleurs, au cours de la période 2014-2018, on note une amélioration de la situation dans les départements de l’Atlantique, des Collines, du Couffo, de l’Ouémé et du Zou au détriment des autres départements qui affichent une baisse de la proportion de la population vivant dans des ménages ayant accès aux services de base. Cette baisse est davantage critique dans le département de l’Alibori qui se présente être le département où l’accès aux services sociaux de base demeure problématique
En ce qui concerne la proportion de la population adulte totale qui dispose de la sécurité des droits fonciers et de documents légalement authentifiés[2] et qui considère que ses droits sur la terre sont sûrs, elle s’est établi à 0,4% en 2015. Cette proportion est tellement faible qu’elle relance toute la problématique de la sécurisation foncière au Bénin.
Tableau 10 : Proportion de la population adulte totale qui dispose de la sécurité des droits fonciers et de documents légalement authentifiés et qui considère que ses droits sur la terre sont sûrs en 2015
Département
Situation en 2015
Alibori
0,5
Atacora
0,8
Atlantique
0,8
Borgou
0,1
Collines
0,1
Couffo
0,3
Donga
0,0
Littoral
1,1
Mono
0,0
Ouémé
0,5
Plateau
0,3
Zou
0,1
Ensemble
0,4
Source: INSAE, EMICoV 2015
De fortes disparités départementales sont aussi observées. En effet, dans la Donga et dans le Mono, aucune adulte ne dispose de titre foncier contrairement aux autres départements. Dès lors, aune terre ne dispose de la sécurité des droits fonciers (titre foncier) dans la Donga et le Mono en 2015.
Au niveau national, 1,3% des terres dispose de la sécurité des droits fonciers (titre foncier), avec 10% dans le Littoral, 4,2% dans l’Atlantique et 3,2% dans l’Ouémé. Les autres départements affichent des proportions relativement faibles.
Pour les acteurs de la société civile, on note comme évolution au niveau de la politique générale de l’Etat, l’intégration des ODD dans les politiques publiques mises en place. Cette évolution se traduit, entre autres, par la mise en place de l’Agence Sèmè City sensé propulser la dynamique au niveau de l’entrepreneuriat des jeunes et renforcer le soutien des startups dans l’écosystème béninois. Aussi, faut-il encourager la mise à disposition de certaines femmes de ressources à travers le fonds d’appui à la micro-finance pour des initiatives en activités génératrices de revenus.


Tableau 11 : Proportion de terre qui dispose de la sécurité des droits fonciers (titre foncier) par département en 2015
Département
Situation en 2015
Alibori
1,1
Atacora
1,9
Atlantique
4,2
Borgou
0,5
Collines
0,2
Couffo
0,4
Donga
0,0
Littoral
10,0
Mono
0,0
Ouémé
3,2
Plateau
0,6
Zou
0,5
Ensemble
1,3
Source: INSAE, EMICoV 2015
Les principales régressions se sont faites ressentir au niveau social. En effet, une des principales organisations a relevé que "Les actions sociales du gouvernement sont très faibles pour réduire les inégalités dans la redistribution de la richesse et élever le niveau de vie des populations. Ceci aggrave le niveau de pauvreté".
En terme économique, on note que la croissance économique a évolué en dent de scie, ce qui ne permet pas de réduire la pauvreté. Malgré, l’évolution du taux de la croissance économique à 6,1% en 2018, la pauvreté augmente dans les ménages avec d’énormes difficultés de la majeure partie de la population d’assurer le quotidien.
Malgré les multiples efforts consentis çà et là par différents acteurs, plusieurs béninois n’ont toujours pas le minimum requis pour satisfaire au minimum les trois repas quotidiens.
Au nombre des actions engagées dans le sens de la réduction de la pauvreté, on retient la mise en œuvre de la politique de protection sociale pour tous (Loi portant création de l’ARCH). A cet effet, il a été procédé à l’assainissement du cadre macroéconomique et de gouvernance en vue d’accroître la capacité de mobilisation des ressources propres et d’orienter les maigres moyens de l’État vers des investissements productifs et structurants. Cela a contribué à l’amélioration des conditions de vie des populations qui se traduit notamment par : (i) la prise en charge des soins palliatifs et maintien de toutes les mesures de gratuité des soins de santé ; (ii) l’amélioration des conditions d’accès aux soins et de délivrance des services de santé ; (ii) l’amélioration des conditions d’accès à l’école ; (iv) l’augmentation des ressources allouées au fonctionnement des cantines scolaires et la réorganisation du dispositif ; (v) l’apurement des dettes sociales dues aux enseignants et la poursuite de l’apurement des dettes sociales vis-à-vis des salariés et des retraités, notamment le paiement intégral des rappels découlant de la revalorisation au titre de 2011 et 2012 pour les retraités ; (vi) l’augmentation  des  revenus  des  agriculteurs,  en  particulier  les  cotonculteurs du fait de l’augmentation substantielle de la production cotonnière ; (vii) l’augmentation des allocations budgétaires de l’ordre de 3 milliards au profit d’un nouveau mécanisme plus transparent et moins tracassant de micro crédits aux plus pauvres (microcrédit mobile) ; (viii) la poursuite des réformes foncières et de l’opérationnalisation de l’Agence Nationale du Domaine et du Foncier (ANDF) et du Fonds de Dédommagement Foncier (FDF) avec la relecture du Code Foncier Domanial ;  (ix) la mise en place d’un cadastre national informatisé ; et (x) la simplification de la procédure de mise à la retraite et la réduction significative du délai de délivrance des carnets de pension aux agents de l’État admis à la retraite.
Pour les acteurs de la société civile, des activités génératrices de revenus ont été initié avec l’aide du gouvernement en direction des femmes. Pour les hommes, la grille des détenteurs d’établissements commerciaux ou d’entreprise agricole a été établie et d’autres initiatives ont porté sur le renforcement de capacités des jeunes. On note aussi la réalisation des filets sociaux et la mise en application du code foncier.
En termes de contribution des OSC à la mise en œuvre de l’ODD 1, les populations ont été outillées et renseignées sur les opportunités pouvant les aider à sortir de leur situation de précarité. L’objectif des différentes initiatives est de faire prendre conscience aux jeunes et adultes ruraux qu’ils sont au cœur des actions de développement afin de les amener à développer des activités génératrices de revenus pour réduire progressivement la pauvreté. Un accent particulier a été mis sur l’accompagnement des personnes pauvres pour l’accès aux ressources foncières et financières. La mise en œuvre des bonnes pratiques au niveau des OSC s’est traduite par plusieurs initiatives. Pour UB-MAFAR intervenant dans les communes de Kandi, Ouèssè, Abomey, Kétou et Lalo, chaque année, près de 200 jeunes et adultes en milieux ruraux déscolarisés sont recrutés et formés pour des métiers de leurs choix. Ces genres d’initiatives viennent appuyer l’effort de l’Etat central à travers la mise à disposition des communes des fonds FADEC et la mise à disponibilité de microcrédits aux populations les plus pauvres.
S’agissant des infrastructures, les OSCs et le gouvernement ont réalisés des infrastructures socio-économiques de base. En plus des efforts au niveau central, des plaidoyers se font par les associations auprès des autorités locales et des associations de développement pour la facilitation des plus démunis à la terre pour l’exercice des activités génératrices de revenus. Cette dynamique permettrait d’accentuer la diversification des activités économiques pour les ONGs.
Pour ce qui est du niveau d’information ou de vulgarisation, on note que la dissémination des résultats des recherches par les OSCs a renforcé le niveau d’informations de la population. De même, la restitution des formations reçues aux autres OSC par les chefs de file de chaque pool thématique et la mise à la disposition des informations ont contribué à l’amélioration de l’accès à l’information devant aider les plus démunis à améliorer leurs conditions de vie.
En termes d’implication, de l’avis des OSC interviewées, il est noté une faible implication de la population et des OSC dans la mise en œuvre des initiatives d’éradication de la pauvreté implication des populations aux initiatives et contre la rareté d’informations. De ce fait, les actions en faveur des plus démunis ont connu une nette régression. Cette situation sociale s’est aggravée par la non implication par le Gouvernement, des OSC à des moments donnés dans le processus de développement et le non respects des lois votées par les autorités.
L’analyse des composantes de la variation de la pauvreté a révélé le rôle déterminant de la redistribution et de la croissance économique dans la réduction de la pauvreté. Ainsi, les stratégies de réduction de la pauvreté à opérationnaliser au Bénin doivent, non seulement viser une croissance économique forte, mais aussi et surtout privilégier les politiques de redistribution en direction des plus pauvres, notamment les couches les plus défavorisées.
L’analyse des facteurs explicatifs de la pauvreté indique l’importance du niveau d’instruction, de la branche d’activité, de l’accès au crédit, de la sécurité des droits fonciers, des infrastructures de base, du revenu initial comme déterminants de la réduction de la pauvreté. En revanche, la taille élevée du ménage (08 personnes et plus) apparaît comme un facteur très limitant dans cette perspective.
Malgré les efforts des uns et des autres, l’appui aux ménages les plus pauvres reste insuffisant. Les contraintes majeures identifiés s’articulent autour de : (i) l’accroissement des terres lessivées et non productives ; (ii) les difficultés d’accès à la terre ; (iii) le faible niveau de la promotion de l’économie locale en vue de réduire la pauvreté en milieu rural ; (iv) la problématique de la maîtrise de la croissance démographique ; (v) la persistance des inégalités de genre ; (vi) le faible niveau de la protection sociale ; (vii) le faible niveau des infrastructures de base ; et (viii) la problématique de l’accès  des pauvres aux crédits.
En somme, l’analyse des déterminants de la pauvreté suggère qu’une attention particulière soit accordée : (i) à la promotion de l’économie locale en vue de réduire la pauvreté en milieu rural ; (ii) à la maîtrise de la croissance démographique, en raison de la forte corrélation qui existe entre la pauvreté et la taille élevée des ménages ; (iii) à la réduction des inégalités de genre ; (iv) au renforcement de la protection sociale ; (v) au renforcement des infrastructures de base ; (vi) à la sécurité des droits fonciers ; et (vii) au renforcement de la politique de microcrédit en vue de permettre l’accès des pauvres aux crédits.
Pour réduire les inégalités et rendre la croissance plus inclusive, il convient donc d’adopter des moyens d’actions complémentaires. 
Premièrement, la politique budgétaire doit jouer un rôle important. Une hausse des dépenses sociales – santé, éducation et protection sociale – permettrait de renforcer le capital humain, particulièrement celui des populations défavorisées, et de réduire les inégalités dans ce domaine. La stabilité budgétaire peut même être préservée si le gouvernement augmente les recettes en améliorant l’administration et les régimes fiscaux, et en remplaçant les subventions inefficaces, comme celles apportées aux carburants, par des aides plus ciblées. Les dépenses sociales devraient également être utilisées de façon plus efficiente, en améliorant leur répartition et en évitant les déperditions. 
Deuxièmement, il faut combler l’écart entre zones rurales et urbaines, et entre les départements et les communes. Les départements et les communes en retard ont besoin d’infrastructures plus nombreuses et de meilleure qualité, et de politiques et d’institutions facilitant la circulation des biens et des services. Des pôles de croissance pourraient être créés dans les régions les moins développées, à l’instar de la Chine, où les inégalités régionales ont été atténuées par l’ambitieuse stratégie de développement de l’ouest du pays. Il faudrait toutefois supprimer les obstacles aux migrations des populations des zones rurales pauvres vers les zones urbaines plus prospères. 
Troisièmement, la croissance inclusive doit s’appuyer sur des emplois productifs et stables, ce qui suppose un environnement économique favorable à l’investissement privé et une croissance équilibrée entre industrie, services et agriculture. L’élimination des distorsions qui favorisent le capital au détriment du travail, l’aide apportée aux PME, le renforcement de la régulation du marché du travail, enfin la mise en place de programmes d’emplois publics adéquats et efficaces comme mesure provisoire pour remédier aux poches de chômage et de sous-emploi, peuvent également contribuer à améliorer les revenus du travail.
Enfin, les mesures visant à accroître les opportunités économiques et l’égalité d’accès à ces opportunités doivent s’appuyer sur des mesures de bonne gouvernance telles que la promotion de la participation citoyenne, le renforcement de l’État de droit, la lutte contre la corruption et l’exclusion sociale. Ainsi, le gouvernement et les collectivités locales doivent donc redoubler d’efforts pour que chacun ait accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé et aux autres services sociaux essentiels, et pour que les fruits de la croissance bénéficient à tous.
Les principaux défis identifiés par les OSC sont : (i) le renforcement des assistances en ressources financières et matérielles ; (ii) le renforcement des capacités des femmes en milieu rurales ; (iii) l’augmentation du nombre de cibles bénéficiaires ; (iv) la multiplication des actions sociales en faveur des couches vulnérables ; (v) la réalisation des infrastructures structurantes à haut impact social dans les zones reculées ; (vi) la mécanisation de l’agriculture pour augmenter les rendements ; (vii) l’amélioration de l’offre éducative en développant l’enseignement technique et la formation professionnelle, et donc l’entrepreneuriat dans les cursus de formation ; (viii) l’amélioration de l’accès aux services financiers des personnes vulnérables à la pauvreté ; (ix) l’implication de la population et des OSC dans le processus de mise en œuvre des réformes ; etc.
Au niveau local, les stratégies ont été proposées par les OSC. On retient principalement qu’il faut : (i) un bon ciblage des personnes vivant dans la pauvreté suivi d’un bon ciblage des ressources et les services adaptés aux besoins de ces dernières et qui les aideront à sortir de la précarité ; (ii) le renforcement des services sociaux de base au niveau local ; (iii) la mise en place des conditions favorables à la création d’emploi et à l’augmentation des revenus ; et (iv) la mise en place des structures des personnes de troisième âge et des personnes vivant avec un handicap.
L’analyse de la pauvreté a montré, d’une part, que la pauvreté affiche un niveau globalement inquiétant au Bénin en 2015 (en augmentation depuis 2007) et, d’autre part, qu’elle est restée caractérisée par une diminution significative de la pauvreté non monétaire depuis 2007.
Tableau 12 : Synthèse de la situation des indicateurs prioritaires de l’ODD 1
Cibles
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
1.2
1.2.1 Proportion de la population vivant au-dessous du seuil national de pauvreté
40,1
-
-
1.2.2 Proportion de la population vivant dans une situation de pauvreté sous toutes ses formes, telles que définies par chaque pays
15,3
-
-
-
1.3
1.3.1 Proportion de la population bénéficiant du socle ou systèmes de protection sociale
3,3
-
-
-
1.4
1.4.1 Proportion de la population vivant dans des ménages ayant accès aux services de base
25,4 (2014)
-
-
24,3
1.4.2: Proportion de la population adulte totale qui dispose de la sécurité des droits fonciers (titre fonciers) sur au moins une terre
0,4
-
-
-
1.4.3 Proportion de terre qui dispose de la sécurité des droits fonciers (titre foncier)
1,3
-
-
-
Sources : PNUD, DGCS-ODD, INSAE, EMICoV 2015, juillet 2019
Pour inverser la tendance est espérer être au rendez-vous de 2030, les défis ci-dessus identifiés méritent d’être relevés.



[1] Les données n’ont pas permis pas de prendre en compte les services d’action sociale ou services sociaux d’appui aux groupes vulnérables
[2] Le document légalement authentifié considéré ici est le titre foncier (INSAE, EMICoV 2015)

Cible 2.1 : D’ici à 2030, éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès tout au long de l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante
Cible 2.2 : D’ici à 2030, mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en atteignant d’ici à 2025 les objectifs arrêtés à l’échelle internationale relatifs aux retards de croissance et à l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes âgées
Cible 2.3 : D’ici à 2030, doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier des femmes, des autochtones, des exploitants familiaux, des éleveurs et des pêcheurs, y compris en assurant l’égalité d’accès aux terres, aux autres ressources productives et facteurs de production, au savoir, aux services financiers, aux marchés et aux possibilités d’ajout de valeur et d’emplois autres qu’agricoles

Cible 2.1 : D’ici à 2030, éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès tout au long de l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante
Pour apprécier les performances du Bénin vers l’atteinte de cette cible, trois indicateurs ont été priorisés. Il s’agit de : (i) la prévalence de la sous-alimentation ; (ii) l’incidence de la pauvreté alimentaire ; et (iii) la prévalence d'une insécurité alimentaire modérée ou grave.
S’agissant de la prévalence de la sous-alimentation, l’inexistence de données n’a pas permis d’apprécier son évolution au cours de la période 2015-2018. En ce qui concerne l’incidence de la pauvreté alimentaire, elle s’est établi à 22,7% en 2015. Autrement dit, 22,7% de la population béninoise vivent au-dessous du seuil national de pauvreté alimentaire en 2015.
Selon les résultats de EMICoV 2015, les ménages dirigés par les hommes sont plus exposés à la pauvreté alimentaire que ceux dirigés par les femmes. En effet, en 2015, l’incidence de la pauvreté alimentaire des ménages dirigés par les hommes est de 23,3% contre 19,4% pour les ménages dirigés par les femmes.
Sur le plan géographique, les départements de l’Atacora (30,5%), de la Donga (30%), du Borgou (29,4%), du Couffo (29,3%), de l’Alibori (26,4%), du Zou (25,4%) et du Mono (23,3%) affichent des niveaux de pauvreté alimentaire supérieurs à la moyenne nationale, contrairement aux autres départements.
En considérant la répartition communale de la pauvreté alimentaire en 2015, 05 communes sur les 77 présentent un niveau de pauvreté alimentaire critique, avec plus de 40% de la population vivant dans cette forme de pauvreté. Il s’agit des communes de Boukombé (42,3%) suivie des communes de Tchaourou (41,8%), de Ségbana (41,1%), de Karimama (40,8%) et de Nikki (40,89%).


Tableau 13 : Proportion de la population vivant au-dessous du seuil national de pauvreté alimentaire par département en 2015
Département
Situation en 2015
Alibori
26,4
Atacora
30,5
Atlantique
16,3
Borgou
29,4
Collines
20,2
Couffo
29,3
Donga
30,0
Littoral
8,3
Mono
23,3
Ouémé
14,3
Plateau
16,7
Zou
25,4
Ensemble
22,7
Source: INSAE, EMICoV 2015
Des mesures conséquences doivent être mises en œuvre dans lesdites communes, sans pour autant abandonner les autres communes, si l’on espère être au rendez-vous des ODD en 2030. A contrario, les communes de Kpomassè (6%), de Sèmè-Kpodji (6,4%), de Porto-Novo (7,3%), de Cotonou (8,3%), de Kétou (9,4%) et de Sakété (9,6%) affichent les plus faibles niveaux de pauvreté alimentaire.
Pour ce qui est de la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave, d’après les résultats de l’AGVSA 2017, la sécurité alimentaire globale s’est légèrement améliorée, passant de 89% en 2013 à 90,4% en 2017. Autrement dit, la proportion de la population en insécurité alimentaire (IA) a baissé, passant de 11% en 2013 à 9,6% en 2017 dont 0,7% touchés par l’insécurité alimentaire sévère.
Figure 5 : Evolution de la prévalence de l’insécurité alimentaire
Source : INSAE, AGVSA 2013 & 2017, PC2D, juillet 2019
Cette légère amélioration s’explique, entre autres, par une nette progression de la consommation alimentaire (+2,2 points de ménages dépensent plus de 65% de leur budget pour l’alimentation) contrastée par une dégradation de la capacité d’adaptation des ménages (+16,8 points de ménages utilisent des stratégies de survie en cas de crise ou d’urgence).
Des disparités relativement importantes s’observent dans la répartition spatiale de la prévalence de l’insécurité alimentaire en 2017. En effet, les ménages ruraux sont davantage touchés par l’insécurité alimentaire (12% modéré et 1% sévère) que les ménages urbains (6% modéré et 0,3% sévère).
Tableau 14 : Evolution de la prévalence de l’insécurité alimentaire selon le département et le milieu de résidence en 2017
Milieu de résidence
IA modérée
IA sévère
IA Globale
Alibori
7,6
0,4
8,0
Atacora
20,9
2,7
23,6
Atlantique
7,2
0,2
7,4
Borgou
7,7
0,2
7,9
Collines
12,9
2,4
15,3
Couffo
14,9
1,3
16,2
Donga
4,9
0,4
5,3
Littoral
1,5
0,0
1,5
Mono
6,2
0,4
6,6
Ouémé
7,4
0,7
8,1
Plateau
8,5
0,6
9,1
Zou
11,1
0,6
11,7
Ensemble
8,9
0,7
9,6
Urbain
5,9
0,3
6,2
Rural
11,9
1,1
13,0
Source : INSAE, AGVSA 2017, juillet 2019
Au niveau départemental, l’Atacora est le département le plus affecté par l’insécurité alimentaire avec des taux d’insécurité alimentaire modérée de 20,9% et sévère de 2,7%. Il est suivi du Couffo (14,9% d’IA modérée et 1,3% d’IA sévère), des Collines (12,9% d’IA modérée et 2,4% d’IA sévère), et du Zou (11,1% d’IA modérée et 0,6% d’IA sévère). Le département du Littoral affiche une prévalence quasi inexistante (1,5%) d’insécurité alimentaire.
Au niveau communal, dix communes présentent des niveaux de prévalence de l’insécurité alimentaire globale (modérée + sévère) supérieur à 20% en 2017. Il s’agit : (i) des  communes de Boukombé (42,6% d’IA modérée et 3,7% d’IA sévère), de Toucountouna (29,8% d’IA modérée et 0% d’IA sévère), de Natitingou (23,4% d’IA modérée et 4,4% d’IA sévère), de Tanguiéta (25% d’IA modérée et 1,5% d’IA sévère), de Matéri (20,7% d’IA modérée et 4,3% d’IA sévère) et de Cobly (15,1% d’IA modérée et 5,8% d’IA sévère) dans l’Atacora ; (ii) de  Glazoué (21,8% d’IA modérée et 4,6% d’IA sévère) et Savè (21,4% d’IA modérée et 3,8% d’IA sévère) dans les Collines ; (iii) de Djidja (19,5% d’IA modérée et 2,5% d’IA sévère) dans le Zou ; et (iv) de Toviklin (20% d’IA modérée et 2,1% d’IA sévère) dans le Couffo. Les communes de Ouèssè (dans les Collines) et la commune de Lalo (dans le Couffo) présentent un taux d’insécurité alimentaire sévère important respectif de 5,4% et de 3,5% en 2017.


Tableau 15 : Départements et communes présentant  les prévalences d’insécurité alimentaire les plus critiques
Département
Commune
IA modérée
IA sévère
Atacora
Boukombé
42,6
3,7
Toucountouna
29,8
0,0
Natitingou
23,4
4,4
Tanguiéta
25,0
1,5
Matéri
20,7
4,3
Cobly
15,1
5,8
Collines
Glazoué
21,8
4,6
Savè
21,4
3,8
Ouèssè
14,0
5,4
Zou
Djidja
19,5
2,5
Couffo
Toviklin
20,0
2,1
Lalo
16,0
3,5
Source : INSAE, AGVSA 2017
Les résultats de l’AGVSA 2017 révèlent le caractère chronique de l’insécurité alimentaire dans le département de l’Atacora. Il en résulte une forte prévalence de retard de croissance chez les enfants. L’enquête MICS de 2014 indiquait que le taux de retard de croissance (malnutrition chronique) des enfants de moins de 5 ans de l’Atacora était de 38,9% tandis que le taux de malnutrition aigüe était de 5,4%. En effet, déjà en 2013 et notamment du fait d’une consommation alimentaire pauvre, plus de 30% des ménages enquêtés dans les communes de Boukombé, Cobly, Matéri, Tanguieta, Toucountouna, et Natitingou étaient en insécurité alimentaire. 
Les communes les plus touchées dans le département des Collines (Glazoué, Savé, Ouèssè) sont localisées à l’Est de ce département. Une majorité (>45%) de la population dans ces communes vit principalement de l’agriculture vivrière. Le taux de malnutrition chronique dans ce département, au regard des résultats de l’enquête MICS, était de 28,5% en 2014, un des plus faibles du pays. Près de 60% des ménages de ces communes affirment qu’un membre de leur ménage est tombé sérieusement malade ou a eu un accident au cours des 12 derniers mois. Cela a eu pour conséquence une dépense de l’épargne, une réduction de l’activité agricole par manque de main d’œuvre, mais aussi une diminution de la consommation alimentaire en quantité et qualité. Par ailleurs, ces communes frontalières avec le Nigéria ont subi les effets de la dépréciation du Naïra et par conséquent une diminution des revenus liés aux échanges avec le Nigéria, notamment le commerce des produits agricoles (Rapport AGVSA 2017).
Cible 2.2 : D’ici à 2030, mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en atteignant d’ici à 2025 les objectifs arrêtés à l’échelle internationale relatifs aux retards de croissance et à l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes âgées
Pour apprécier les performances du Bénin vers l’atteinte de la cible 2.2, deux indicateurs ont été priorisés. Il s’agit de : (i) la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans ; et (ii) la prévalence de la malnutrition.
La prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans est plus faible en 2018 (32,2%) par qu’en 2014 (34%). Selon les résultats de l’EDSB-V (2017-2018), les ménages dirigés par les hommes (35,8%) sont plus exposés au retard de croissance que ceux dirigés par les femmes (32,4%).
Figure 6 : Evolution de la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans
Source : INSAE, MICS 2014 et EDSB-V 2017-2018, PC2D, juin 2019
Malgré cette relative baisse qui a permis d’atteindre un niveau meilleur au but projeté pour 2018 dans le PC2D, l’évolution obtenue n’augure pas de l’atteinte de la cible de 0% projetée pour être atteinte en 2030 dans le cadre de la réalisation de l’agenda 2030, si la tendance actuelle observée se maintenait.
En outre, le retard de croissance prévaut plus dans certains départements que d’autres. Les départements tels que le Littoral, les Collines, la Donga, le Mono, l’Ouémé et l’Atlantique ont des taux de prévalence moins élevés que le taux national de 32,2% tandis que le Borgou, le Zou, l’Alibori, le Plateau, l’Atacora et le Couffo ont des taux de prévalence supérieurs à la moyenne nationale. La prévalence du retard de croissance est plus faible dans le Littoral que dans tous les autres départements tandis qu’elle est plus forte dans le Couffo que dans tous les autres départements.
Tableau 16 : Prévalence du retard de croissance (indice taille/âge inférieur à -2 écarts types par rapport à la moyenne des normes de croissance de l'enfant définies par l'OMS) chez les enfants de moins de 5 ans
Département
2014
2018
Alibori
40,3
35,9
Atacora
38,9
36,4
Atlantique
31,8
30,1
Borgou
41,3
34,2
Collines
28,5
23,7
Couffo
33,6
38,0
Donga
32,2
27,2
Littoral
17,8
19,1
Mono
31,4
28,5
Ouémé
29,8
29,7
Plateau
39,0
36,2
Zou
37,9
35,4
Ensemble
34,0
32,2
Source: INSAE, MICS 2014, EDSB-V (2017-2018), juillet 2019
Par ailleurs, sur la période 2014-2018, on note une amélioration de la prévalence du retard de croissance dans presque tous les départements à l’exception des départements du Couffo et du Littoral.
Dans l’ensemble, les efforts restent à déployer, notamment en matière de malnutrition. En effet, la prévalence de la malnutrition a augmenté par rapport à 2014 en passant de 6,2% à 6,9% en 2018 pour un but de 4,5% projeté pour 2018 en ce qui concerne le PC2D. Ainsi, au regard de cette tendance haussière, la cible de 0% prévue pour 2030 risque de ne pas être atteinte si des efforts ne sont engagés pour inverser la tendance observée.
Figure 7 : Evolution de la prévalence de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans
Source : INSAE, MICS 2014 et EDSB-V 2017-2018, juin 2019
En outre, la malnutrition prévaut plus dans certains départements que d’autres. Les départements tels que le Littoral, les Collines, la Donga, le Mono, l’Ouémé et l’Atlantique ont des taux de prévalence moins élevés que le taux national de 32,2% tandis que le Borgou, le Zou, l’Alibori, le Plateau, l’Atacora et le Couffo ont des taux de prévalence supérieurs à la moyenne nationale. La prévalence du retard de croissance est plus faible dans le Littoral que dans tous les autres départements tandis qu’elle est plus forte dans le Couffo que dans tous les autres départements.
En outre, le retard de croissance prévaut plus dans certains départements que d’autres. Les départements tels que l’Atacora, l’Atlantique, les Collines, le Couffo, l’Ouémé et le Zou ont des taux de prévalence moins élevés que le taux national de 32,2% tandis que l’Alibori, la Donga, le Plateau, lë Littoral, Le Mono et le Borgou ont des taux de prévalence supérieurs à la moyenne nationale. La prévalence du retard de croissance est plus forte dans l’Alibori, la Donga et le Plateau tandis qu’elle est plus faible dans les Collines, le Couffo et le Zou.
Par ailleurs, sur la période 2014-2018, on note une dégradation de la prévalence du retard de la malnutrition dans presque tous les départements à l’exception des départements de l’Alibori, de l’Atacor et du Borgou.

Tableau 17 : Prévalence de la malnutrition (indice poids/taille supérieur à +2 écarts types ou inférieur à -2 écarts types par rapport à la moyenne des normes de croissance de l'enfant définies par l'OMS chez les enfants de moins de 5 ans, par forme (surpoids et émaciation)
Département
Poids pour taille en dessous de - 2 SD (émaciation)
Poids pour taille au-dessus de + 2 SD (surpoids)
2014
2018
2014
2018
Alibori
10,0
6,9
0,4
2,4
Atacora
5,4
4,7
1,2
1,0
Atlantique
3,4
4,1
1,7
1,6
Borgou
6,8
5,1
1,5
2,0
Collines
2,3
3,6
1,6
2,1
Couffo
2,2
3,4
2,2
2,4
Donga
4,9
6,4
2,0
3,6
Littoral
4,2
5,6
2,4
2,0
Mono
5,1
5,3
1,2
1,2
Ouémé
3,6
4,4
1,8
1,0
Plateau
3,5
6,1
3,4
1,2
Zou
2,4
3,8
2,1
1,8
Ensemble
4,5
5,0
1,7
1,9
Source: INSAE, MICS 2014, EDSB 2017-2018, juillet 2019
D’ici à 2030, doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier des femmes, des autochtones, des exploitants familiaux, des éleveurs et des pêcheurs, y compris en assurant l’égalité d’accès aux terres, aux autres ressources productives et facteurs de production, au savoir, aux services financiers, aux marchés et aux possibilités d’ajout de valeur et d’emplois autres qu’agricoles
Le rendement du travail dans le secteur agricole s’est amélioré de manière continue entre 2015 et 2017.  Ce rendement qui était de 6,61 en 2015 a atteint 6,92 en 2016 et 7,25 en 2017.
Tableau 18 : Production et revenus
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
Volume de production par unité de travail, en  fonction de la taille de l'exploitation agricole, pastorale ou forestière
6,61
6,92
7,25
-
Revenu moyen des petits producteurs alimentaires
-
-
-
-
Source : MAEP, DPP/DSA, juin 2019
Le contexte international et national influe inexorablement sur la mise en œuvre de la politique de nutrition. En effet au plan régional et international, l’appartenance du pays à des espaces politico-économiques a été déterminante dans l’évolution de la trajectoire de la nutrition. L’adhésion du Bénin aux accords et conventions divers a contraint les Gouvernants à des obligations de résultats pour mériter la poursuite des aides budgétaires de la part des donateurs.
Au plan national, la période 2015-2018 a été globalement marquée par la poursuite de la mise en œuvre des Etudes Nationales de Perspective à Long Terme (NLTPS, Alafia 2025), la mise en œuvre du PND 2017-2025, la mise en œuvre du PAG 2016-2021, la mise en œuvre du PC2D, et la mise en œuvre du Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA 2017-2025) et de son Plan National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN 2017 – 2021). Aussi, la Stratégie Nationale du Conseil Agricole (SNCA) a-t-elle été élaborée grâce au plaidoyer des acteurs de la société civile, l’élaboration et la mise en œuvre des différents Plans Nationaux de Développement des Filières (PNDF).
Au plan législatif et règlementaire, avec le plaidoyer des organisations de la société civile, notamment de la Plateforme Nationale des Organisations Professionnelles de Producteurs Agricoles (PNOPPA) et de ses organisations faîtières membres (FUPRO, ANOPER, ANaF, SYNPA), le Bénin s’est doté de son code pastoral en vue d’une bonne organisation du pastoralisme au Bénin. En vue de faciliter l’accès des petits producteurs et des femmes au foncier, il a été procédé à la relecture du code foncier et domanial. Toujours avec le plaidoyer de ces dernières, le projet de Loi d’Orientation Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (LOASAN) a été élaboré et est en instance d’être introduit à l’Assemblée Nationale pour être adopté et promulgué. L’un des annexes importantes de ce projet de LOASAN est la nomenclature des métiers agricoles.
Au plan institutionnel, il a été question de la mise en œuvre d’une série de réformes dans le secteur agricole en vue de réorganiser l’environnement institutionnel du secteur agricole au Bénin. Il s’agit, entre autres, de la liquidation de plusieurs structures du Ministère en charge de l’agriculture, de la création de nouvelles structures avec de nouvelles attributions, de la poursuite de l’opérationnalisation du Conseil National pour l’Alimentation et la Nutrition (CAN) et des Comités Départementaux Multidisciplinaires de l’Alimentation et de la Nutrition, et du repositionnement de la recherche agricole au cœur du développement filière.
Au niveau tactique, la période 2015-2018 a été marquée par la mise en œuvre des projets et programmes, tant financés par le budget national que par les Partenaires Techniques et Financiers. Au titre des programmes et projets financés par le budget national, on peut citer, entre autres : (i) les différents programmes inscrits au PNIASAN 2017-2021, (ii) le PPAO, (iii) le PAIAVO, (iv) le Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) financé par la Coopération Suisse au Bénin, (v) le PROCAD et des projets composites financés par la Banque Mondiale, (vi) le ProCaR et de ses projets composites financés par le FIDA, (vii) le ProSol et le ProCIVA de la coopération allemande, (viii) les différents projets de la coopération belge, de la coopération japonaise, de l’Union Européenne, etc, (ix) la mise en œuvre de la nutrition communautaire.
Par ailleurs, dans le cadre de l’atteinte de l’ODD 2, le Bénin a pensé l’initiative « Faim Zéro » et le Programme National d'Alimentation Scolaire Intégrée (PNASI) qui s'inscrit dans la vision de la promotion de la scolarisation des enfants et de leur maintien dans le système éducatif, en particulier les filles.
Investir pour une agriculture de grande envergure est la devise du Gouvernement dans le secteur agricole. Il s’agira ainsi d’éradiquer la faim, d’assurer la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de promouvoir une agriculture avec pour effets l’accroissement des revenus des petites et moyennes exploitations agricoles.
De l’avis des OSC rencontrées, il a une nette évolution en ce qui concerne les politiques publiques ou les mesures prises par le gouvernement pour atténuer la faim dans les villes et villages. Cette amélioration se remarque d’une part, par la création des centres de formation professionnelle et universitaires en agriculture et transformation agro-alimentaire, le contrôle sur la sortie des denrées alimentaires et la mise en place des innovations par le renforcement des capacités des centres de recherche agricole. D’autre part, le vote de loi sur la gestion du foncier, l’élaboration et la mise en œuvre des projets orientés vers les petits producteurs et les groupes vulnérables viennent renforcer le dispositif législatif et organisationnel de lutte contre la faim. Sur la période 2015 à 2018, des progrès ont été réalisés en matière de diversification agricole, d’augmentation de la production agricole et de réduction du prix de la mesure des produits vivriers, notamment du maïs.
L’appropriation des bonnes pratiques va contribuer à l’autosuffisance alimentaire, notamment par la promotion de l’agriculture familiale. Pour atteindre l’objectif, les OSC ont contribué à l’élaboration de la stratégie nationale de faim zéro. Elles ont veillé à l’intégration de la Nutrition dans les documents stratégiques et d’orientation politiques (PND, PC2D), sectorielles (PSDSA, PNIASAN) et locales (PDC, PCDA et politique communale pour l’emploi des jeunes). Elles ont activement contribué à l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Agriculture Sensible à la Nutrition avec la prise en compte des groupes vulnérables.
En outre, pour contribuer à inverser les tendances ci-dessus décrites en vue d’une meilleure mobilisation et utilisation des financements en faveur de la nutrition au Bénin, les OSC ont initié en 2018 le projet « S’Engager et Investir plus dans la Nutrition au Bénin (SEIN-Bénin), exécuté par la PASCiB pour le compte de l’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB). Cet engagement des OSC a permis de sensibiliser les décideurs politiques et les organisations du secteur privé sur les conséquences néfastes de la malnutrition des populations sur le développement des régions afin de les amener à non seulement s’engager mais surtout à s’investir dans la nutrition. Convaincu du rôle du budget, en tant qu’instrument capital qui permet de jauger le véritable engagement du Gouvernement à traduire les droits des populations en réalité pour l’atteinte de l’ODD 2, le projet SEIN-Bénin a financé la réalisation de l’analyse budgétaire qui vise à convaincre et mobiliser les autorités politiques (gouvernement, parlement, conseillers communaux) et le secteur privé à investir plus dans la nutrition au Bénin.
Par ailleurs, les OSC ont été très actives dans l’accompagnement des populations dans la dynamique de l’élimination de la faim et du développement des chaînes de valeurs agricoles. A ce niveau beaucoup d’efforts se font grâce aux cantines scolaires. On observe également sur le terrain d’autres activités de promotion des petites exploitations agricoles familiales. Etant un vecteur indispensable de la lutte contre la faim, les femmes ont bénéficié de plusieurs divers appuis. On note ainsi, les actions de mises en groupement pour les activités de transformation (tomate en purée, d’élevage, de commercialisation des produits vivriers), la sensibilisation et l’animation des formations aux bénéfices des mères de famille. A cet effet, des émissions organisées par les OSC sont régulièrement diffusées sur la consommation d’aliment sain et naturel par la population.
La mise en place du cadre de concertation des OSC pour le suivi de la mise en œuvre des ODD a conduit à la mise en œuvre des initiatives pour la promotion de la nutrition au niveau local (nutrition communautaire). Ainsi, une veille citoyenne a été organisée pour l’utilisation effective des lignes spécifiques nutrition des budgets communaux pour la nutrition. 
Des programmes et projets ont été développés depuis les indépendances dans le souci de faire reculer la faim. Toutefois, la volonté politique exprimée des Gouvernements successifs n’a souvent pas été suivie de résultats probants. La raison est dans l’allocation des ressources, notamment financières. Les arbitrages budgétaires sont restés défavorables et ont bien souvent mis à mal la nutrition. Les ressources allouées sont souvent négligeables au regard des nombreux défis à relever. De fait, le développement des programmes de nutrition est tributaire des apports financiers des Partenaires Techniques et Financiers.



Encadré 1 : Synthèse du rapport d’analyse budgétaire de la nutrition au Bénin
Soucieux de lutter efficacement contre la malnutrition (32% des enfants en souffrent d’après l’AGVSA 2017-2018)) et l’insécurité alimentaire (9,6%), le Bénin s’est doté de différents Plan de développement et politique sectoriel et s’est également engagé dans une réforme de politique plaçant la nutrition au cœur du Développement à travers la mise en place du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (CAN) avec un bras opérationnel, le Secrétariat Permanent.
Les investigations ont permis de réaliser que 78 (soit 64% de l’ensemble des interventions) projets/programmes sur 122 dont 10 (8% des interventions) spécifiques à la nutrition et 68 sensibles à la nutrition. On note également 44 interventions mises en œuvre par des structures des différents ministères dont seulement 4 sont spécifiques à la nutrition. Neuf (09) ministères ont été identifiés comme ayant des lignes budgétaires dédiées à la nutrition. Sept (07) mettent en œuvre 41 interventions sensibles à la nutrition dans le cadre de la protection sociale dont 21 projets. Les prévisions budgétaires nationales destinées à la nutrition se sont établies à 25,2 milliards de FCFA en 2016 ; 46,0 milliards de FCFA en 2017 (soit un accroissement de 82,3% par rapport à 2016) ; 39.9 milliards de FCFA en 2018 (soit une baisse de 13.1% par rapport à 2017) avant de s’établir à 33,1 milliards de FCFA en 2019, (soit une baisse de 17,2% par rapport à 2018). De manière désagrégée, Les allocations budgétaires en faveur des interventions spécifiques à la nutrition ont connu un recul de 19,5% entre 2017 et 2018 et 42,1% entre 2018 et 2019. Quant à celles sensibles à la nutrition, le repli a été légèrement plus faible et affiche 7,8% de baisse entre 2017 et 2018 et une légère hausse de 0,6% entre 2018 et 2019. Le secteur agricole est celui qui porte en grande partie les allocations budgétaires en faveur de la nutrition avec une contribution moyenne sur la période 2016-2019 de 33,1% (11,9 milliards de FCFA) par an dont 19,0% (6,9 milliards de FCFA) pour les interventions spécifiques.
En somme, la part du budget destinée aux interventions en matière de nutrition est passée de 2, 5% en 2016 à 2,9% en 2017 puis à 3,1% en 2018 avant de s’établir à 2,6% en 2019. Ces dotations budgétaires représentent 0,5% du PIB en 2016 ; 0,9% en 2017 ; 0,7% en 2018 et 0,5% du PIB en 2019.
Les dépenses budgétaires globales en faveur de la nutrition ont connu une évolution en dents de scie entre 2016 et 2019 ; passant de 7,3 milliards de FCFA en 2016 à 17,5 milliards de FCFA en 2017, soit une augmentation de 140% avant de connaître une baisse de 40,3% en 2018 pour s’établir à 10,5 milliards. Les taux d’exécution des dotations budgétaires spécifiques à la nutrition avoisinent 50% et sont très faibles par rapport au taux d’exécution du budget général de l’Etat. Les taux d’exécution des crédits alloués aux dépenses sensibles à la nutrition sont encore plus faibles et n’ont pas atteint 25% sur toute la période. Il faut également souligner que les secteurs de l’éducation et de l’agriculture ont les plus grandes contributions aux dépenses de nutrition avec une moyenne estimée respectivement à 65,2% et 17,7% sur la période 2016-2018 par rapport aux dépenses globales de nutrition.
Si la nutrition demeure une thématique transversale prépondérante pour le bien-être et le développement du Bénin, il n’en demeure pas moins que les efforts faits en matière d’allocations budgétaires destinées à la nutrition (moins de 3% du budget général) sont très faibles par rapport aux besoins qu’elle nécessite. Les dépenses budgétaires, quant à elles, souffrent de la non-exécution de plus de la moitié des allocations prévues. Tout ceci est perceptible tant au niveau national qu’au niveau communal où il n’a pas été identifié des allocations budgétaires spécifiques à la nutrition dans les budgets malgré la figuration des interventions spécifiques à la nutrition dans les PDC.
Ce secteur mérite donc un regard plus attentif pour l’accompagnement d’un mieux-être et un meilleur investissement dans le capital humain.
Source : PASCiB, Projet SEIN, Rapport d’analyse de la note budgétaire au Bénin, octobre 2019
 



























D’après les résultats de l’édition 2015 du Rapport National sur le Développement Humain (RNDH), il existe des interrelations entre agriculture, sécurité alimentaire et développement humain au Bénin. Il a été établi que la sécurité alimentaire, la lutte contre la faim et le développement humain dépendent en grande partie de l’agriculture. Outre son rôle dans la création d’emplois et de revenus, l’agriculture détermine également la disponibilité des aliments, pilier essentiel de la sécurité alimentaire (RNDH 2015).
La production agricole au Bénin ne satisfait pas encore complètement les besoins alimentaires des populations. Sa faible productivité et son accès limité aux marchés locaux et internationaux maintiennent une large frange de la population, surtout rurale, dans la pauvreté et dans une insécurité alimentaire. En termes de régressions, les Organisations de la Société Civile ont révélé une tendance baissière entre 2015 à 2019 des allocations budgétaires en matière de nutrition.
A ces contraintes, s’ajoutent les menaces qui pèsent sur la stabilité des systèmes alimentaires et la faible prise en charge de la question nutritionnelle. Si la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire est une condition sine qua non pour la réalisation du développement humain, l’atteinte de ces deux objectifs ne saurait être possible par la seule croissance agricole et économique (RNDH 2015). Cet avis est partagé par les OSC qui estiment que la nutrition est d’une importance capitale dans la construction d’un capital humain de qualité.
Par ailleurs, l’agriculture béninoise reste tributaire des aléas climatiques, des méthodes archaïques de production et de transformation, etc. On note une faible professionnalisation des acteurs, un faible rendement agricole, suivis des difficultés d’implantation des unités de production par les opérateurs privés.
A ces éléments, on peut ajouter une grande focalisation sur les filières d’exportation, notamment le Coton avec ces conséquences sur la production vivrière. Les progrès obtenus dans la production cotonnière ont eu des conséquences négatives sur l’environnement des populations, notamment par la destruction des sols et du couvert végétal, et la pollution des eaux suivie de effets néfastes sur les espèces aquatiques.
L’accroissement soutenu de la production agricole dépendra de la capacité des politiques à relever les défis de l’adoption des technologies améliorées et de la transformation des systèmes de production, de la résilience au changement climatique, du développement des chaînes de valeurs et de l’accès aux marchés agricoles porteurs. L’efficacité de l’action publique exige de bien établir les liens entre les éléments du développement humain, l’agriculture, les déterminants de la sécurité alimentaire et les mesures politiques concrètes y afférentes (RNDH 2015).
Les leviers d’action identifiés suggèrent quatre domaines d’intervention essentiels : (i) l’augmentation de la productivité agricole, notamment celle des petits exploitants ; (ii) l’amélioration de la nutrition, en particulier des femmes et des enfants ; (iii) le renforcement de la résilience des personnes et des communautés ; (iv) la promotion de l’autonomisation, notamment des femmes des régions rurales et les groupes marginalisés. Des actions décisives dans ces quatre domaines, adaptées aux réalités locales, pourraient briser le cercle vicieux du faible développement (RNDH 2015). Au regard de la pertinence des propositions de mesures holistiques contenues dans l’édition 2015 du RNDH, et qui demeurent d’actualité, il sera donc question de veiller à leur mise en œuvre.
Pour les OSC, plusieurs défis méritent d’être relevés pour l’éradication de la faim. Il s’agit notamment : (i) de promouvoir les filières porteuses telles que l’anacarde et l’ananas ; (ii) d’encourager la production vivrière et le maraîchage ; (iii) de placer la nutrition au cœur des politiques et stratégies de développement ; et (iv) d’accroître les allocations budgétaires en matière de nutrition en érigeant la nutrition comme une « action socle ». Ainsi, en termes de stratégie locale pour atteindre l’objectif d’éradication de la faim d’ici 2030, les OSC proposent d’améliorer l’accès au foncier au profit des petits producteurs, de renforcer l’accès aux semences certifiées aux agriculteurs, de renforcer la mise en place des produits phytosanitaires, de renforcer la dynamisation des structures paysannes, de promouvoir les filières vivrières locales et le maraîchage, de renforcer la mise en place des infrastructures de stockage des vivres afin d’éviter le bradage de la production, de promouvoir la gestion des ressources collectives. Pour ce qui est de la malnutrition, il est nécessaire, selon les acteurs de la société civile, de mettre en place un dispositif permanent d’identification et de prise en charge des cas de malnutrition infantile.
L’analyse de indicateurs prioritaires de la sécurité alimentaire et nutritionnelle a montré, d’une part, une amélioration de la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave, de la prévalence du retard de croissance (indice taille/âge inférieur à -2 écarts types par rapport à la moyenne des normes de croissance de l'enfant définies par l'OMS) chez les enfants de moins de 5 ans et, d’autre part, une aggravation de la prévalence de la malnutrition sur la période 2015-2018.
Tableau 19 : Synthèse de la situation des indicateurs prioritaires de l’ODD 2
Cible
Indicateurs
2015
2016
2017
2018
2.1
2.1.1 Prévalence de la sous-alimentation
-
-
-
-
2.1.2 incidence de la pauvreté alimentaire
22,7
-
-
-
2.1.3 Prévalence d'une insécurité alimentaire modérée ou grave, évaluée selon l'échelle de l'insécurité alimentaire fondée sur l'expérience
20,2 (2015)
-
9,6
-
2.2
2.2.1 Prévalence du retard de croissance (indice taille/âge inférieur à -2 écarts types par rapport à la moyenne des normes de croissance de l'enfant définies par l'OMS) chez les enfants de moins de 5 ans
34 (2014)
-
-
32,2
2.2.2 Prévalence de la malnutrition (indice poids/taille supérieur à +2 écarts types ou inférieur à -2 écarts types par rapport à la moyenne des normes de croissance de l'enfant définies par l'OMS chez les enfants de moins de 5 ans, par forme (surpoids et émaciation)
6,2 (2014)
-
-
6,9
2.3
2.3.1 Volume de production par unité de travail, en  fonction de la taille de l'exploitation agricole, pastorale ou forestière
6,61
6,92
7,25
-
2.3.2 Revenu moyen des petits producteurs alimentaires
-
-
-
-
Sources : PNUD, DGCS-ODD, INSAE, MAEP, juillet 2019
Des efforts doivent être davantage déployés pour relever les défis ci-dessus identifiés afin d’inverser la tendance observée et espérer éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable d’ici 2030.


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